Course de Côte CFM du Mont Dore - Chambon sur Lac 2014
SCHATZ en conquérant
Cette année dans le parc concurrent à Moneaux, point de semi-remorques estampillées aux couleurs tchèques, italiennes ou autres contrées européennes. Le Championnat d'Europe ne fait plus escale au Mont-Dore : la FIA en a décidé ainsi. Une décision fort regrettable pour une course chargée d'histoire, au tracé jubilatoire, et au cadre unique en Europe, puisque seule l'épreuve auvergnate propose une vue royale pour les spectateurs de près 4 kilomètres sur ce parcours aux 50 virages. Avec en toile de fond le Lac Chambon et le Château de Murol, l'aquarelle vivante du massif du Sancy se transforme en l'espace d'un week-end en un rendez-vous incontournable pour les montagnards. Et les spécialistes français de la discipline restent fidèles au monument du Championnat national, car malgré l'aberration de ce retrait du calendrier européen, 187 concurrents sont comptabilisés pour arpenter les 5,080 kms du Col de la Croix Saint-Robert, soit le record à l'heure actuelle sur les dix manches hexagonales disputées. Et si, naturellement, les ténors du Championnat sont en ligne de mire, la part belle est également faite aux virtuoses de la Coupe de France. En effet, avec la dotation d'un coefficient 3, le Mont Dore- Chambon sur Lac devient le théâtre d'une grande répétition entre meilleurs représentants des différents Comités Régionaux, tous venus glaner de précieux points en vue d'obtenir leur qualification à la Finale de la Coupe de France 2014 de Limonest.
Aux essais, Nicolas Schatz (Norma M20 FC) n'épargne aucun de ses rivaux. En 2min23s190, le Champion de France en titre fait clairement pencher la balance en sa faveur pour les pronostics concernant le déroulement des hostilités dominicales. Sauf qu'un impondérable peut subitement brouiller les cartes : la météo. Le violent orage de grêle s'abattant sur Moneaux le samedi soir au terme des essais ne laisse rien présager de bon pour le lendemain. Finalement, si la pluie est présente au réveil matinal, elle cède peu à peu sa place à une alternance d'épisodes nuageux et d'éclaircies, couplée à des vents de montagne permettant à la piste de sécher rapidement. Les candidats au Graal comprennent donc qu'ils ont une carte à jouer lors de cette première ascension, et mettent les bouchés-doubles. Pour certains, l'alerte est toute proche, et notamment pour Nicolas Schatz, dont la Norma lui échappe dans le deuxième virage. Plus de peur que de mal pour le quadruple Champion de France, qui se frotte à un rail de sécurité, mais repart le couteau entre les dents, s'honorant du meilleur temps. Son frère Geoffrey grille quant à lui un précieux joker dans un tête-à-queue au mythique passage de la Carrière. Lors de la deuxième montée, l'entame du plateau « voitures ouvertes » rime avec début d'une ondée arrosant copieusement le bitume, ainsi devenu une vraie patinoire. Dans ces conditions, les pilotes misent tout sur l'ultime affrontement pour renverser la vapeur. Sur une lignée encourageante après son succès de Dunières, Sébastien Petit (Norma M20 FC) espère offrir un doublé au Team CroisiEurope. Or, il y va également de sa petite erreur, qui se termine pour lui aussi contre une glissière de sécurité. La mécanique ayant souffert, il est contraint de stopper ses efforts au Poste 9 de la Tranchée. Quant à Nicolas Schatz, il réalise la montée optimale, qui lui permet en 2min18s915, d'inscrire pour la première fois son nom au palmarès grandiose du Mont-Dore, et de conquérir une cinquième courronne de Champion de France de la Montagne. . Geoffrey Schatz (Reynard 95 D) contient toute sa hargne, et met à profit sa dextérité pour claquer un excellent 2min21s795, venant mourir à 192 centièmes du dauphin, Sébastien Petit, et délogeant Cyrille Frantz (Norma M20 FC) du tiercé de tête. Alban Thomas (Reynard 1KL Mugen) s'insère dans un Top 5 très convoité, notamment par les locaux Benoit Bouche (Reynard 99L) et Yannick Latreille (Lola T 94/50), auteurs d'un duel titanesque, au cours duquel le premier cité obtient le dernier mot (et le gain de la 6e place) suite à un tête-à-queue du second. Pour son retour en Championnat, Billy Ritchen s'offre une performance de premier ordre en hissant sa Dallara F 303-305 Mercedes au huitième rang, et en tête de la meute enragée des F3. Autre exploit qui mérite une attention toute particulière, celui de la valeur montante du Nord-Picardie, l'Axonais Kévin Durot, qui tient tête au redoutable Claude Degrémont (Norma M20 FC) et s'accapare le trône en CN 2 Litres. Le Périgourdin se console avec un Top Dix.

Groupe A: DIEULENGARD sans égard

Dominant allègrement le Gr.A depuis le début de saison, il y avait fort à parier que David Dieulengard (Seat Leon Supercopa) ne s'arrêterait pas en si bon chemin. Or, un grain de sable pouvait venir enrayer le mécanisme de la machine à gagner : la présence d'Alexandre Cosson, qui après un début de saison délicat en Rallye, revient le temps du Mont-Dore à sa discipline de prédilection, la Course de Côte, aux commandes de la Seat Leon Supercopa du Team Lorgnet. Hélas, le duel tant attendu n'aura pas lieu : un tête-à-queue suivi d'une crevaison hypothèque les chances du Tourangeau. Transcendant, Rémi Bernard (Seat Leon Supercopa) le coiffe même pour le gain de la médaille d'argent.
En A3, Philippe Polge (Peugeot 306 Maxi) relève le défi colossal de tenir tête à une armada de 19 Clio Cup emmenée par le local Stéphane Auriacombe (Renault Clio 3 Cup). Engagé au volant d'une Honda Civic dernière génération du Team Quagliozzi, Steeve Compain détrône également les représentantes de la marque au losange, en s'insérant au deuxième rang de la Classe A3.
La A2 tombant dans son escarcelle, Frédéric Dutoya (Citroën Saxo VTS) atteint son objectif : capitaliser de précieux points en vue d'une éventuelle qualification à la Finale. Patrick Vialle (Citroën Saxo VTS) et Jean-Pierre Gley (Honda Civic VTI) n'ont pas été en mesure de le déchoir de son trône.
Malgré un parcours solitaire en 1300, le Revelois Fabrice Lattes (Citroën AX GTI) réalise une course remarquée.
Groupe N: CAT résiste

En Groupe N, la jeune garde est bien décidée à prendre la relève : Bertrand Simonin (BMW M3 E36) l'a formidablement bien démontrée en ce week-end auvergnat. Prenant l'ascendant sur Pascal Cat (BMW M3 E36) lors de la première ascension, le Mosellan se fait aussitôt rappeler à l'ordre par le Gexois, référence de la catégorie. Au forceps, Mickaël Eguillon (BMW M3 E36) arrache le bronze au rallyman Eric Sauteur (Renault Mégane RS), complétant un podium 100 % Bavaroises.
Malgré une mécanique capricieuse lors de l'ultime montée, Steeve Cabelo (Honda Civic Type R) dicte sa loi en N3, faisant fi des velléités de Mickaël Fezay (Renault Clio RS) et Rémi Baby (Renault Clio Williams). Sous le joug de Dominique Prudent (Honda Civic VTI), Christophe Demare (Honda Civic VTI) brouille les cartes en N2, tandis que Renaud Menuel (Peugeot 106 Rallye) domine de la tête et des épaules la petite cylindrée, ne laissant que des miettes aux AX GTI de Mathieu Fleury et Bruno Devillard.

Groupe F2000: LEMAIRE cumule

En F2000, Sébastien Lemaire (BMW 318 TI Compact), comme à l'accoutumée, fait voler en éclats les ambitions de ses adversaires. Jean Turnel (Peugeot 306 XSI) ne peut qu'acquiescer, tandis que Jean-François Turnel, lauréat en Classe 2, crée la surprise, en pointant le museau de sa Saxo VTS en troisième position.
De retour cette saison avec son originale Volkswagen Polo 1300 GT, Frédéric Houillon s'octroie le monopole en F2000/1. Kévin Turnel (Peugeot 106 XSI) et David Savignat (Peugeot 205 Rallye) ont été relégués au rang d'observateur.


Groupe FC: CAZALENS intouchable

Sa Scora bleu ciel filant comme l'éclair, il était difficile de contrer l'Aveyronnais en FC, qui s'affranchit d'une adversité toujours prête à saisir la moindre erreur, composée notamment d'Anthony Dubois (Scora Maxi) et Didier Deniset (Renault 5 TDC).
Malgré une mécanique aléatoire, Tony Hubert parvient à classer son superbe Marcadier Barzoï, héritant ainsi des lauriers de la FC3. Malgré une petite sortie de route, Daniel Prat (Simca Rallye 3) tient Ludivine Bellouard (Simca Rallye 3) en respect pour le compte de la FC2.
En FC1, Romain Richardeau (Simca Rallye 3) atomise littéralement la concurrence constituée des Simca Rallye 2 de l'Angevin Sébastien Leveneur et du local Thierry Favario.

Groupe GTTS: WERVER, téméraire

Nicolas Werver parvient à tirer toute la quintessence de sa Porsche 997 GT3 Cup en GTTS, malgré un tête-à-queue lors du deuxième round. Francis Dosières (Renault Mégane Trophy) s'est frotté à Michel Nourry (Porsche 997 GT3 Cup) pour le dauphinat, mais parvient à conserver l'avantage.

Groupe GT de Série: SCHMITTER sur la pente ascendante

En totale osmose avec sa Porsche 997 GT2, Christian Schmitter dégoupille et repousse les assauts de Pierre Courroye, sur une monture similaire. Affichant un handicap certain de près d'une centaine de chevaux avec sa version GT3, Dominique Vuillaume (Porsche 997) se console avec une place au sein du tiercé gagnant, damnant le pion au vainqueur de la Classe GT/1, Cyril Mallemanche (Caterham Super Seven).

En Coupe des Dames, Martine Hubert (Norma M20 F BMW) poursuit son parcours tonitruant au volant du proto ex-Yannick Latreille. Cécile Cante (Dallara F 306 Mercedes) s'incline.

Prochain Rendez-Vous : Le Rallye National du Pays Basque (64).

Texte et photos : PQ47.