Rallye National du Saint-Emilion 2014
FAUCHER in fine …
Depuis 23 ans, le Rallye du Saint-Emilion propose une alchimie qui fonctionne à merveille : un centre névralgique concentré autour de la Cave coopérative de Puisseguin (33), un routier modéré, des spéciales à proximité immédiate du parc fermé et de l'assistance, et un savoureux mélange de parcours techniques et rapides, le tout dans un cadre…millésimé ! Et le 23e cru n'a pas dérogé à la règle : 112 Partants, tout près du record de 2006 (113, ndlr). Un plateau fort alléchant, faisant office de référence dans le Comité.
Alors que le soleil est au rendez-vous pour la première boucle matinale, comme attendu, Mickaël Faucher (Subaru Impreza WRC) sonne le tocsin, talonné par sa semblable, l'autre Subaru Impreza WRC de Jimmy Thibaudeau, à 1s2. Pour leur première participation, les époux Michel et Carol Morin (Mitsubishi Lancer Evo 9, R4) démarrent en fanfare avec le 3e chrono, devant le virevoltant Yohan Dupouy (Peugeot 306 S16, F2-14). Très attendu, l'enfant du pays Frédéric Purrey (Mitsubishi Lancer Evo 9, A8) manque à l'appel : piégé dès les premiers kilomètres, il a dû se résigner à jeter les armes. Puis, c'est au tour de Mickaël Terrière (Citroën C2 S1600, A6K) de partir à la faute, entrainant une neutralisation de la spéciale. Copie conforme de l'ES 1 « Lussac », l'ES 2 de « Montagne » voit émerger l'habile Lionel Espinasse, qui se faufile aux commandes de sa Mitsubishi Lancer Evo 10 (N4) dans le Top 5 provisoire. Avec Dupouy qui s'octroie le scratch de l'ES 3, tous deux opèrent un somptueux coup de Trafalgar, si bien qu'ils accaparent le podium, aux basques de la WRC de Faucher. Une fois n'est pas coutume, suite à une nouvelle sortie de route, celle de Mike Noël (Volkswagen Golf GTI, F2-14), le retard conséquent pris lors de cette dernière annihile l'habituel reclassement de mi-journée.
Si Faucher tente ensuite d'empoigner fermement le gouvernail, les vents sont plus favorables à ses poursuivants, et notamment à Espinasse, qui se pare du leadership, pour 3 dixièmes face à Dupouy, au terme de l'ES 6. Malgré la résistance de Faucher, ce dernier part à l'offensive et se hisse au sommet de la hiérarchie, cumulant à 16s3 à l'entame de l'ultime boucle. Mais le Saint-Emilion réserve bien souvent des rebondissements, ce dont le Girondin fait les frais, sa Lionne s'immobilisant dans l'ES 10 : la douche froide pour celui qui a, jusqu'à présent, pleinement justifié son statut de meilleur performer du jour. Désormais, Faucher sait qu'il a toutes les cartes en main pour signer un deuxième succès à Puisseguin, et assomme littéralement la concurrence lors des trois dernières ES, pour rentrer victorieux en parc fermé. Ayant apprivoisé peu à peu sa WRC, Thibaudeau s'octroie le dauphinat, face au combatif Espinasse, qui prouve que désormais il sera un féroce prétendant au Graal. Autre valeur étalon, Olivier Ortholan (Mitsubishi Lancer Evo 8, N4) jubile en s'insérant dans le carré d'as. Il damne le pion à l'incontournable Yannick Lacouture (BMW 318 Compact, F2-14), performant sur ses terres. Michel Morin hérite du 6e rang, face à la BMW 318 Compact de Samuel Bézinaud. Jean-Luc Roché (Peugeot 207 S2000), 8e, précède la Subaru Impreza WRC de Frédéric Martin, lui-même talonné par la Mercedes C 180 du local Yves Arnaudeau (Mercedes C 180, F2-14), épaulé par sa fille Julie.

Groupe A: Le monopole des WRC

Sans surprise, les WRC sont reines en Groupe A. Cependant, le grand schelem n'est pas totalement réalisé, car s'intercale sur le podium la S2000 de Roché, le même Roché qui s'est retrouvé esseulé en Classe A7S où son seul contradicteur, Jonathan Orens (Fiat Punto S2000) a rejoint la liste des abandons en début de parcours.
Malgré une touchette, Christophe Monzie (Renault Mégane Maxi) rentre à bon port, empochant la A7K au passage. Le suspense est au contraire de rigueur en A8, où, suite au retrait du grand favori Frédéric Purrey, et de Paul Gauthier (Toyota Célica GT Four), Cédric Lassalle et Thierry Maziller (Mitsubishi Lancer Evo 5, A8) ont entamé une guerre fratricide, dont sort vainqueur le pilote de la BMW 325i verte.
La topographie en A7 est identique, où Antoine Hommeau (Renault Clio Ragnotti) et Nicolas Hernandez (Peugeot 206 RC) ne se sont pas quittés d'une semelle, le premier cité coiffant finalement sur le fil la Lionne. Pour les accessits, Romuald Hostein (Honda Civic Type R) récolte le fruit d'un parcours sans faute.
Alors que le tableau d'une lutte tripartite était peint, la sortie de Terrière, imité par Paul Paillé (Fiat Punto Kit Car), auteur de vendanges précoces dans l'ES 1, remettait en cause cette esquisse. Du coup, les redoutables Cédric (Orillac et Nicolau) avec leur Citroën Saxo S1600 fraichement sortie de révision, ont fait une course en solitaire, reléguant à des années lumières la Peugeot 206 XS de Jérémy Boulège.
Annonçant d'entrée la couleur en A6, Thibault Mulon (Citroën Saxo VTS) se fait piéger dans l'ES 4. Poussé dans ses derniers retranchements par Guillaume Roget (Peugeot 106 S16), Julien Reigniez (Citroën Saxo VTS) hérite du sacre. Emmanuel Coignaud (Peugeot 106 S16) suit.
En A5K, les frères Favre (Peugeot 106 Rallye) repoussent les velléités du Tourangeau Stéphane Vesvre (Peugeot 106 Rallye), à l'image d'Emmanuel Lecuona (Peugeot 205 Rallye) dans la petite cylindrée ; Aurélien Fréjefond (Peugeot 106 XSI) étant peu en confiance sur les routes détrempées du début d'après-midi.
Groupe N: ESPINASSE se surpasse

4e à Fronton, 2e au Val Dadou, 3e sur l'exigent Saint-Emilion, Lionel Espinasse est entré dans un cercle vertueux au volant de sa nouvelle arme, une Mitsubishi Lancer Evo 10. Avec Olivier Ortholan, son poursuivant, ils ont tous deux fait office de référence en Groupe N, ne laissant que des miettes aux N3. N3 qui d'ailleurs constitue l'une des classes les plus relevées, avec pas moins de sept vainqueurs potentiels. D'entrée, alors que le duel tant attendu avec le Tourangeau Sylvain Mahier (Renault Clio Ragnotti) est avorté par l'abandon prématuré de ce dernier, Loïc Larquey s'empare des rênes, exploitant tout le potentiel de sa Clio Ragnotti, dont une kyrielle de 8e temps au milieu de grosses pointures. Hélas, il est freiné dans son élan dans l'ultime ES par la mécanique, offrant la victoire sur un plateau au combatif Julien Séré (Renault Clio Ragnotti), qui pour son retour après sa sortie à la Finale d'Oyonnax, n'a pas démérité. Très en verve également, Xavier Devecchi (Renault Clio Ragnotti) s'orne de la médaille d'argent, faisant la nique au téméraire Yann Guérineau (Renault Clio RS), lui-même en proie à un Olivier Thomas (Renault Clio Ragnotti) des plus incisifs.
En N2, le retrait de Damien De Wilde (Peugeot 106 S16) propulse sous le feu des projecteurs la lutte acharnée opposant l'Honda Civic du Médocain Mathias Baldoméro et la Peugeot 106 S16 du Sarladais Philippe Cadiot. La Japonaise aura finalement le dernier mot. La 1300 est également décimée par les abandons : le virtuose Jérôme Boissout (Peugeot 106 XSI) qui menait le bal abdique, laissant Jérôme Preaud (Peugeot 106 XSI) coiffer la couronne. En ce qui concerne les places d'honneurs, après l'abandon de Billy Galin (Peugeot 106 XSI), Anthony Bouteaud (Peugeot 106 XSI) fond littéralement sur la Peugeot 205 Rallye de Stéphane Bailloux.

Groupe F2000: DUPOUY détonne, LACOUTURE rayonne

Si la performance du jour est sans nul doute à attribuer à Yohan Dupouy, ayant tenu tête à des WRC au volant de sa 306 S16, la mécanique ne lui a pas permis de concrétiser son exploit, laissant le champ libre aux Bavaroises en F2000. Malgré les piques de Bézinaud, Yannick Lacouture demeure prophète en son pays. Quant à Arnaudeau, il s'est vu libéré de la menace constituée par Sylvain Toutouyoutte (BMW 318 Compact), lorsque celui-ci se posait pendant près de deux minutes dans un fossé de l'avant dernière équerre de l'ES de Puisseguin. A noter que malgré cet incident, le Tarnais effectue un jolie retour en terres puisseguinaises, où sa dernière apparition remonte au début des années 2000, où il s'était signalé par un podium au volant de sa mythique BMW M3 fuchsia.
La F2-13 s'annonçait également sanguinaire, tant la liste des prétendants faisait forte impression. Ralenti par un problème d'amortisseur, Lionel Mesnager (Citroën Saxo VTS) laisse filer la Peugeot 106 S16 du Breton Kévin Coignard. Quant à Romain Longé (Peugeot 206 S16), une sortie de route rédhibitoire l'a contraint à quitter les débats. Très en forme depuis le début de saison, Alexis Grenier (Citroën Saxo VTS) ne reste pas de marbre et passe à la vitesse supérieure, venant brouiller les cartes pour le gain de la deuxième marche, Mesnager se consolant avec la troisième.
En F2-12, Philippe Jamain (Peugeot 106 XSI) déroule après l'abandon du Gardois Loïc Pelat (Peugeot 106 XSI), piégé dans l'ES 9 de Puisseguin. Christophe Drouaud (Peugeot 106 S16) s'offre l'opportunité devant un grand fidèle du Saint-Emilion, Thierry Bled (Peugeot 106 XSI).
Thierry Zanetti (Peugeot 106 Rallye) souffle sans soucis sur les braises de la F2-11.
Groupe R: MORIN sur un nuage

En Groupe R, Morin fait figure d'épouvantail, et engrange de nouveaux points pour la qualification à la Finale Rochelaise. C'est en revanche en R3 que la course s'est vue davantage pimenté. Ayant pris le meilleur départ, Jérôme Joussely (Renault Clio R3) doit composer avec un Michel Porcher (Renault Clio R3) tenace. Cependant, le Nantais part à la faute dans l'ultime boucle. Sylvain Cazalbou (Renault Clio R3) en ayant fait de même dans l'ES 6, c'est Nicolas Foulon (Peugeot 207 RC) qui suit.
En R2, Aurélien Pion tire toute la quintessence de sa Citroën C2 R2 Max. En revanche, le seul partant en R1, Didier Helwin (Citroën DS3) reste sur le carreau dans l'ES 9 (sortie).

Groupe GT : MARIE sans concurrence

Il suffit à Gérard Marie (Nissan 350 Z) de rallier l'arrivée finale sans encombre : mission accomplie.

Avec près de 50 % d'abandons, le Saint-Emilion demeure fidèle à sa réputation de Rallye long et éprouvant.

Prochain Rendez-vous : le 8 Juin au Slalom d'Agen-Calignac (47).

Texte et photos : PQ47