Course de Côte CFM de Bagnols-Sabran 2014
Nicolas SCHATZ repart en conquête
Manche traditionnelle d'ouverture du Championnat de France de la Montagne, Bagnols-Sabran a rencontré un engouement particulièrement vif pour cette entame des hostilités, avec pas moins de 156 engagés en Moderne, auxquels se cumule un plateau de Véhicules Historiques de Compétition (V.H.C.) en progression exponentielle au fil des années. Bien entendu, les ténors hexagonaux de la discipline avaient marqué ce rendez-vous d'une croix blanche sur leur calendrier sportif, piaffant d'impatience d'en découdre sur ce tracé atypique de 3.1 kms, entre talus et parapet, dans un décor pur gardois. Avant que les premiers chronos ne tombent, les interrogations sont légions, notamment quant au fait de savoir si Nicolas Schatz, roi de la montagne indétrônable depuis trois saisons consécutives, pourra résister à une concurrence de plus en plus exacerbée ? Une concurrence venant d'une part des protos CN+ de Sébastien Petit et Cyrille Frantz, prêts à conjurer le mauvais sort au terme d'une Saison 2013 en dents de scie, et d'autre part des F3000 toujours omniprésentes, dont les rangs se sont renforcés, outre la valeur sûre Alban Thomas, de la venue de l'Auvergnat Yannick Latreille, et du jeune espoir Geoffrey Schatz, frère cadet du champion en titre.
La journée du samedi consacrée aux essais ne permet pas de dégager une réponse pleine et entière. En effet, tandis que Yannick Latreille (Lola T 94/50) effectue une touchette lors des essais libres, les ténors du CN+ ; Schatz, Petit et Frantz ; sont malmenés par des ennuis de cartographie, permettant à Alban Thomas (Reynard 1KL) de créer la surprise, et de confirmer au cours de la deuxième montée d'essais, où Nicolas Schatz se fait lui aussi des sueurs froides. Mais il en faut plus pour décourager le Bourguignon, qui, grâce à l'efficacité de son équipe d'assistance peut changer les pièces défaillantes et s'aligner au départ le lendemain matin lors de la première ascension, où il crève littéralement l'écran. En 1min26s853, Alban Thomas s'affirme en solide challenger, bien qu'un Schatz en cache un autre, puisque Geoffrey témoigne d'une fulgurante adaptation à la Reynard 95 D, en claquant d'entrée de jeu le troisième chrono, pour une poignée de centièmes face à la Norma M20 FC de Sébastien Petit, toujours handicapé par des problèmes moteurs persistants. En ce qui concerne le sommet de la hiérarchie, la deuxième montée n'est que la copie-conforme de la première, avec un Schatz solidement installé aux avant-postes. Ayant retrouvé une auto saine lors de la troisième montée, Petit ne reste cependant pas de marbre et peut enfin exprimer son potentiel, ce qu'il effectue avec brio en venant mourir à près de sept dixièmes du quadruple Champion de France. Auteur du 3e temps de la deuxième manche, Alban Thomas conserve un léger avantage, mais se voit poussé dans ses derniers retranchements par Geoffrey Schatz, transcendant au fil des montées. Un 3e rang qu'il finit d'ailleurs par conquérir lors de l'ultime joute. Alban Thomas bute au pied du trio d'as, mais maintient à distance confortable Benoit Bouche (Reynard 99 L). Une dernière manche synonyme de bouleversements, puisque dans la très relevée catégorie des F3, la jeune valeur montante Thomas Clausi (Dallara F 302 Opel) sonne le glas de la prédominance de David Guillaumard (Dallara F 307 Mercedes) en s'emparant de la 6e position du classement scratch. A noter également la percée très significative du Lotois Jérôme Bris (Dallara F 304), qui malgré le peu de courses à son actif, se dote d'ores et déjà de la faculté de venir brouiller les cartes parmi le tableau de référence. Entre eux, s'intercale l'Osella PA 27 BMW de Cyrille Frantz, dont le week-end est à oublier, le Franc-Comtois n'ayant pu résoudre des ennuis mécaniques rédhibitoires. Raynald Thomas (Lola B 06-30 Opel) clôture un Top Dix suscitant toutes les convoitises.
Pour sa première apparition en F3000, Geoffrey Schatz s'octroie la DE-6, et s'affirme désormais comme l'un des animateurs patentés du Championnat de France de la Montagne 2014. Toutefois, Alban Thomas est loin d'avoir démérité, et s'inscrit dans le droit fil de sa Saison 2013 jubilatoire.
En DE-5, le scénario correspond à celui évoqué précédemment au sein du clan des F3. Pierre Vian (Tatuus FR 2000), rafle aisément la mise en DE-7, sans que Bryan Germain (Tatuus FR 2000) et Antoine Betzel (Tatuus FR 2000) n'aient pu contrecarrer ses ambitions.
Lauréat en DE-1, Thierry Bertin (Dallara BP 08) a opéré un joli coup de Trafalgar pour s'immiscer parmi une armada de pointures dotées d'un matériel plus récent.
Dans la catégorie réservée aux Sport Protos, et plus particulièrement en Classe CN+, Nicolas Schatz mène son orchestre à la baguette.
Seul engagée en 3 Litres, la pétillante Martine Hubert dompte sa nouvelle et rutilante Norma M20 FC de fort belle manière, en s'insérant dans le Top 20 final. Dans la classe inférieure, le CN-2, Nicolas Massu (Norma M20) prend l'ascendant sur le coriace Azuréen Dominique Carifi (Norma M20 F), lui-même précédent un Emmanuel Arbant très convaincant pour ses premiers tours de roues Norma M20 F.
Thierry Ferretti (Merlin MP 2000) ne fait pas de détails en CNF/1 face à Bernard Delorme (Radical Prosport) et Olivier Cambon (Funyo B4).
S'il y a bien une catégorie qui tient en haleine les nombreux spectateurs profitant de ce très ensoleillé premier week-end d'avril, c'est bien le CM propre aux protos propulsés par un moteur de moto. Pilote officiel Speed Car pour la Saison 2014, Yves Tholy fait honneur à son statut lors du premier affrontement. Mais lors du deuxième round, Fabien Bourgeon emploie toute sa dextérité pour hisser son Tracking sur le piédestal. C'est cependant mal connaître l'Auvergnat, qui, en totale osmose avec son arme, passe la surmultipliée lors de la troisième montée et franchit la ligne en 1min35s190, faisant voler en éclat le record d'1min35s371 de son rival. Face à ce duel de Titans, Thibault Cherey (Speed Car GTR) ne peut que se cantonner au rôle d'arbitre.

Groupe A: DIEULENGARD dans la continuité

Fort d'une excellente saison 2013 où il s'est révélé aux yeux du grand public, David Dieulengard (Seat Leon Supercopa) souffle sur les braises du Groupe A, où la menace principale vient de Ronald Garcès, investissant à son tour la meute des représentantes de la marque ibérique avec l'acquisition d'un nouveau modèle de dernière génération. Philippe Polge (Peugeot 306 Maxi) s'adjuge le bronze, mais conquiert la Classe A3, où Mickaël Gley (Alfa Roméo 147 GTA Cup) et Loïc Brunel (Renault Clio Cup) ne sont pas été en mesure de rivaliser.
Bien esseulé en A2, Julien Reynouard (Peugeot 106 S16) hérite sans difficulté des lauriers.
Groupe N: Pascal CAT sans écart

Qualifié de « Monsieur Groupe N » depuis bon nombre d'années où il fait office de maître-étalon, Pascal Cat (BMW M3 E36) récolte de nouveau le fruit d'un parcours sans faute. Nouveau venu en Championnat, Bertrand Simonin tire toute la quintessence de sa BMW M3 E36 pour venir à bout de celle de Gilles Fehr.
Kenny Rocher (Renault Clio Ragnotti) tranche avec fermeté en N3, malgré les assauts de Mickaël Fezay (Renault Clio RS). Dans la lutte fratricide à laquelle se livrent Rémy Baby (Renault Clio Williams) et Christophe Fargier (Honda Intégra Type R) pour le gain du podium, le premier cité sort vainqueur.
En N2, Loïc Landrau (Citroën Saxo VTS) mate avec pugnacité les Honda Civic VTI de Daniel Sire et Dominique Prudent, qui en terminent en tir groupé.

Groupe F2000: Transition réussie pour Sébastien LEMAIRE

Transfuge du Groupe N, Sébastien Lemaire mise sur un pari audacieux en 2014 : celui de la BMW 318 Ti Compact. Une auto certes peu développée en Course de Côte, mais avec laquelle il poursuit sa moisson fructifiante dès le premier rendez-vous de la Saison. Le vétéran Jean Turnel (Peugeot 306 XSI) opère cependant une vive résistance, tandis que le rapide Eric Rouquette (Renault Clio Ragnotti) crée la surprise en arrachant le tiercé gagnant du Groupe et de la Classe F2000-3.
En F2000-2, Gilles Eynard (Honda Civic VTI) navigue en des eaux clémentes, ne laissant que des miettes aux Peugeot 205 GTI de Nicolas Pantel et Didier Cornubet.
Dans la petite cylindrée, Jean-Pierre Métivier (Simca Rallye 3), fait la nique à la Peugeot 106 Rallye du rallyman Loïc Pelat.


Groupe FC:
Champagne pour Joël CAZALENS

Hégémonique, tel est le qualificatif que peut revêtir le mieux Joël Cazalens, intraitable au volant de sa vaillante Scora Type 2 bleue ciel. Sur ses arrières, Jean-Marc Boillot (Simca Rallye 3 - FC2) enfonce le clou par rapport aux piques de Frédéric Assenault (Simca CG).
Pierre Guironnet (Simca CG) damne le pion à Maxime Basset (Simca Rallye 3) et Daniel Sangouard (Alpine A110) en FC1.
Groupe GTTS: WERVER prend ses repères

Adepte des nouveaux défis, Nicolas Werver aligne au départ sa nouvelle Porsche 997 Cup issue du Circuit. Fidèle à sa réputation, le pilote de l'imposante Teutonne verte s'érige en roi du GTTS et du Championnat Production lors de cette première manche. Néanmoins, il doit composer avec un Jean-François Ganevat fort oppressant. Le nouveau venu en GTTS aux commandes de la Porsche 997 Cup ex-Santarelli tacle, quant à lui, la BMW M3 E46 GTR de Pierre Béal.

Groupe GT de Série: Christian SCHMITTER se démarque

Fer de lance du Team Petit-CroisiEurope, l'Alsacien se taille la part du lion, bien que Cyril Mallemanche (Caterham GT) fasse étalage de sa parfaite maitrise avant de partir à la faute dans la dernière montée. En embuscade, Michel Lamiscarre (Porsche Cayman Cup) demeure fidèle au rendez-vous.


En Coupe des Dames, Martine Hubert décroche la couronne, bien que Cécile Cante (Dallara F 305) ne lui laisse aucun un instant de répit.
En Championnat de France des Véhicules Historiques de Compétition (VHC), Jean-Marie Alméras (Porsche 935 3.5L) tue tout suspense dans l'œuf. René Michon (Alpine A110) et Gilles Cursoux (Marcadier Barquette) se toisent virulemment pour les places d'honneurs, mais en terminent dans cet ordre.

Prochain Rendez-Vous : Le Rallye Régional du Frontonnais (31).

Texte et photos : PQ47.