Rallye National de la Fougère 2014
Le doublé de BEAUBELIQUE
Avec le passage au rang National en 2013, le Team Laurentus a donné un nouvel essor au Rallye de la Fougère inaugurant le calendrier rallystique du Comité Aquitaine. 2014 marquait donc la 7e édition et la 2e en National de cette épreuve tracée entre vignes et forêts ; unanimement estimée pour son accueil, sa convivialité, et son organisation rigoureuse. Toujours dynamique, l'équipe organisatrice emmenée par Claude Pina a proposé un savoureux mélange de neuf et d'ancien, avec la conservation de spéciales clés du Rallye de la Fougère, mais aussi - et surtout - l'apparition d'un nouveau parcours de 12.630 kms, plus technique, entre les communes de Moulis-en-Médoc et Listrac-Médoc ; des communes où « le passage du Rallye a été accepté à l'unanimité par le conseil municipal » souligne Claude Pina. Exit donc la spéciale « Saint-Laurent », jugée trop rapide l'année dernière par les concurrents. Concurrents qui, malheureusement, n'étaient que 65 à prendre le départ de l'Espace Coubertin de Saint-Laurent-Médoc samedi 1er Mars, suite à une défection record (17 forfaits !). Cependant, la qualité des forces en présence laissait augurer un Rallye passionnant, surtout pour la quête des places d'honneurs. Car pour le gain de la couronne, il s'avérait hasardeux de pronostiquer autre que les vainqueurs de l'édition précédente, Jean-Charles Beaubelique et Julien Vial, venus remettre leur titre en jeu. Disposant de la toute nouvelle Ford Fiesta R5 sorti des ateliers M-Sport, les Limougeauds préfiguraient comme les grandissimes favoris, de par la supériorité de leur matériel et leur expérience du Championnat de France. Un statut qui se confirme dès la première boucle des 3 spéciales au menu : « Marcillan » (12.4 kms), « Saint-Laurent-Bernos » (8.7 kms) et « Moulis/Listrac » (12.630 kms). Ils cumulent en effet à 23s4, face au talentueux Mathias De Sousa, étrennant également sa Subaru Impreza STI N15 (R4). Elancés sur une stratégie d'attaque d'entrée de jeu, Luc et Sam Taveneau (Peugeot 207 S2000) pointent à 41s3, mais ne bénéficient que d'une petite seconde d'excédent sur la Mitsubishi Lancer Evo 9 (A8) de Frédéric Purrey. Dans la deuxième boucle de la première journée de course, Beaubelique enfonce le clou, De Sousa n'en démord pas, tandis que Purrey passe la surmultipliée, à l'instar de son poursuivant, le bouillant Lionel Jacob (Peugeot 206 S16, F2-14), qui s'accapare le pied du podium. Craquant sous la pression irréfragable de ces derniers, Taveneau referme le Top 5 provisoire. Il est néanmoins menacé par les époux Patrice et Valérie Robert (Mitsubishi Lancer Evo 9, N4). Au niveau des abandons, le bilan est assez sombre, puisque de nombreux favoris sont restés au tapis, à commencer par Eric Sauteur (Renault Clio 3 RS, A7K) piégé dès l'ES 1 par une rupture de freins. Puis, Antoine Hommeau, sur la flamboyante Renault Mégane Maxi (A7K) amicalement mis à disposition par le « sorcier béarnais » du sport automobile Marcel Roux, rendait les armes dans l'ES 3, à l'image de Samuel Bézinaud (BMW M3, FA8), ou encore Paul Gauthier (Toyota Célica GT Four, FA8) et Mickaël Terrière (Citroën C2 S1600, A6K). A noter aussi la violente sortie de route de Dominique Berrouet et Patrice Fourrier (Renault Clio 16S, F2-14), nécessitant une intervention médicale et la neutralisation de l'ES 4. Les dernières nouvelles se voulaient rassurantes, et nous ne manquons pas de leur souhaiter un prompt rétablissement.
Le lendemain, Beaubelique, peaufinant les réglages de sa Fiesta, déroule. De Sousa se place sur orbite pour le gain de la place de dauphin, mais l'ultime marche du tiercé gagnant, demeure, quant à elle, fortement disputée entre Jacob et Purrey, mais aussi théâtre de rebondissements. Taveneau, a, quant à lui, définitivement grillé ses dernières cartouches, une touchette à conséquences mécaniques l'ayant contraint, la mort dans l'âme, à rendre son carnet de bord.
Mais si Purrey s'affranchi légèrement de son adversaire Jacob à l'entame des hostilités, celui-ci, plongé corps et âme dans la bataille, opère un véritable forcing et revient à 5 dixièmes seulement avant la dernière boucle. Hélas, l'affrontement apnéique est tué dans l'œuf par la rupture d'un support de pont sur la rutilante nippone. A fortiori, Jacob s'orne donc de bronze, et Robert, fort déterminé avec sa nouvelle Mitsu' (ex-Entz), hérite du carré d'as. 5e avec sa Peugeot 207 RC, Gaétan Aquilino a fait forte impression en maitrisant les assauts du Provençal Marc De Passorio, venu effectuer une séance d'essai grandeur nature au volant de sa nouvelle monture, une Subaru Impreza WRC (ex-Gautier) en vue du Touquet-Pas de Calais, première manche du Championnat de France des Rallyes. 7e pour sa découverte de la Fiat Punto S2000, Jonathan Orens n'a également pas démérité. Il coiffe sur le fil la Mitsubishi Lancer Evo 9 de Fabrice Bilhot, en lutte avec la 106 S16 (N2) volante de Damien De Wilde, épaulé pour l'occasion par Thomas Taillandier. Sylvain Toutouyoutte et son étincelante BMW 318 Compact (F2-14) clôture le Top 10.

Groupe A: Essai concluant pour DE PASSORIO

Le célèbre restaurateur a profité de son week-end Médocain pour dompter la bête. Il relègue à une distance confortable la Punto d'Orens. Très efficace aux commandes de sa Citroën Saxo VTS, Johan Bertot s'offre l'opportunité d'un podium de groupe.
Si De Passorio évoluait en solitaire au sein de la Classe A8W, Taveneau menait le bal de la A7S avant de céder le leadership à Orens. Sauteur et Hommeau out, la A7K se retrouvait dépourvue de représentants, tout comme la A6K qui perdait Terrière. La A8 a également été frappée par une pluie d'abandons, permettant à un inattendu Cédric Lassalle (BMW 325i) de coiffer la couronne, tout comme Jean Blayon (Peugeot 206 RC) en A7, suite aux retraits de Laurent Sivadier (Renault Clio 16S) dans l'ES 1 et d'Olivier Thomas (Renault Clio Ragnotti), parti à la faute dans l'ES 4.
En A6, Bertot tire les marrons du feu, tandis que Julien Reigniez (Citroën Saxo VTS) rejoint la liste des abandons. Esseulé en A5, Aurélien Fréjéfond a transformé sa Peugeot 106 XSI en « propulsion » dans les épingles, pour le plus grand bonheur des spectateurs, tout en empochant de précieux points.
Groupe N: ROBERT en osmose

Avec seulement dans les jambes le Rallye de la Côte Fleurie (14) disputé le week-end précédent, Patrice Robert témoigne d'un rapide temps d'adaptation au volant de sa nouvelle arme. Il assomme littéralement la concurrence en Groupe N (et en classe N4), composée de Fabrice Bilhot et Damien De Wilde.
Jérémy Guespin faisait figure d'épouvantail en N3 avant que son moteur ne lui joue un mauvais tour dans l'ES 10. C'est donc à l'équipage féminin Aline Chollet et Pauline Boyer (Renault Clio Ragnotti), par ailleurs victorieuse de la Coupe des Dames, que revient l'honneur de souffler sur les braises de la classe.
Les superlatifs manquent pour qualifier la performance de Damien De Wilde, impérial en N2, et de surcroit hissé au 9e rang du classement général. Sur un tracé rapide avec une petite 106 S16, sa démonstration relève d'une attaque resplendissante, ou le « à fond » était de guise dans les notes. Il contrecarre ainsi les ambitions de Jean-Guillaume Combret (Peugeot 106 S16) et Loïck Bennevault (Citroën Saxo VTS).
Seul dans la classe « biberon », Stéphane Bailloux (Peugeot 205 Rallye) a mené une course forte honorable.

Groupe F2000: Objectif atteint pour Lionel JACOB

En s'octroyant les lauriers et un podium au général, Lionel Jacob engrange des points vitaux pour la qualification à la Finale de la Coupe de France des Rallyes 2014 de La Rochelle. Son poursuivant Franck David (Honda Civic Type R), auteur d'une kyrielle de temps canons, a retenu toutes les attentions, avant qu'une violente sortie de route dans l'ultime ES ruine ses espoirs. Toutouyoutte passe à travers tous les pièges, et déborde la Citroën Saxo typée Maxi de Paul Lamouret.
Mal parti avec un tête-à-queue d'entrée de jeu, Paul Lamouret se ressaisi par la suite en assommant littéralement la concurrence en F2-13. Libéré des griffes de Patrice Chaussat (Citroën C2) et Dany Rossignol (Peugeot 106 XSI), ayant tous deux jeté l'éponge, Alexis Grenier (Citroën Saxo VTS) suit, ne laissant que des miettes à Stéphanie Lage (Peugeot 205 GTI).
Christophe Drouaud (Peugeot 106 S16) a trouvé le bon tempo en F2-12, sans craindre la Peugeot 205 Rallye de Billy Galin. Seul candidat en F2-11, Luc Barré (Peugeot 107) n'a pas dépassé la première étape (mécanique).
Groupe R: BEAUBELIQUE, royal

Nul n'a pu contester la suprématie de la Fiesta « Minerva Oil », pas même son poursuivant direct, Mathias De Sousa. En R3, on pouvait s'attendre à une belle passe d'armes le dimanche entre la Peugeot 207 RC de Gaétan Aquilino et la Renault Clio R3 de location de Bruno Longépé. Hélas, ce dernier renonçait suite à des problèmes moteurs.
En R2 tout comme en R1, Anthony Faussabry (Citroën C2 R2 Max) et Didier Helwin (Citroën DS3 R1) n'ont pas été inquiétés.

Groupe GT : DUMONT sans surprise

Avec les abandons de Gérard Marie et François-Xavier Boissou (Nissan 350 Z), la messe était vite dite pour Emmanuel Dumont (Porsche Cayman S) en Groupe GT de Série.




Comme les deux dernières éditions, le Rallye moderne s'est vu doublé d'un Rallye VHC, remporté par Pierrick Chauvel (Porsche 911 SC), après l'abandon du leader, Laurent Abadie (Porsche 911 SC). Claude Cadillon (BMW 320) et Jean-Philippe Dutin (Opel Manta) complètent le podium.

Rendez-vous : le 8 Mars au Rallye National de la Vienne (86).

Texte et photos : PQ47