Rallye Régional du Médoc 2013
Cuvée d'or pour Michel et Carole MORIN
En ce week-end des 14-15 Décembre, au cœur des cépages, l'euphorie est palpable. Non pas à l'idée des réjouissances festives de fin d'année, mais en vue d'un horizon sportif plus lointain. Les prétendants à la qualification rochelaise sont en effet légion. Pour certains, il s'agit de marquer les premiers points - souvent cruciaux au décompte final -, et pour d'autres, d'augmenter leur capital déjà fort conséquent. Sans oublier les purs épicuriens venus en découdre sur une épreuve dont la réputation n'est plus à faire : 176 demandes d'engagements pour 140 satisfaits, les records sont tombés ! Une belle satisfaction pour les membres de l'Ecurie Médocaine et son président, Bernard Baldomero. Cerise sur le gâteau : la qualité, d'une dimension rarement atteinte, constitue une attraction supplémentaire, avec un plateau digne d'un National.
A peine remis d'un duel subliminal à l'Indre, les duettistes Michel Morin, ayant loué une Peugeot 207 S2000 au Team FJ, et Christophe Duigou (Mitsubishi Lancer Evo 9, A8) ont l'intention de remettre le couvert face à pléthore de prétendants à la couronne. Sur une auto qu'il découvre, Morin constitue en quelque sorte l'inconnu du jour. Mais le Berrichon ne laisse planer aucun doute quant à sa pointe de vitesse, et ce sur tout type de monture. Dès les premiers hectomètres, il hisse d'ores et déjà sa Lionne au sommet de la hiérarchie, pour ne plus la quitter, et ce malgré une belle frayeur dans l'ES 3 contre une balise d'intersection. Il ne peut cependant réellement s'affranchir des griffes de Duigou, revenu à 7 petits dixièmes à l'entame de l'ultime joute. Poussé dans ses derniers retranchements, l'homme de tête relève le défi, et rentre en conquérant à Pauillac.
En revanche, Pour compléter le tiercé gagnant, on se bouscule au portillon. Mathias De Sousa (Mitsubishi Lancer Evo 9, R4) donne le ton dans l'ES 1, avant que Jean-Charles Beaubelique (Peugeot 306 Maxi, FA7K) et Luc Taveneau (Peugeot 207 S2000, A7S) ajoutent leur grain de sel dans l'ES 2, tous deux encerclant au général un Frédéric Purrey (Mitsubishi Lancer Evo 9, A8) affamé de performances après sa déconvenue de l'Automne-La Rochelle. Parti en luge comme bon nombre de ses homologues dans l'ES 3 à l'équerre de Peyressan, le pilote de la Japonaise lâche du lest par rapport à De Sousa, mais tenace, le croque de nouveau dans la suivante. En parallèle, le virtuose Julien Rambault (Peugeot 206 S16, F2-14) s'invite au 4e rang, s'offrant un véritable show révélateur de son immense potentiel (2e chrono dans l'ES 3 !), tandis que Beaubelique, bien que se débattant comme un beau diable sur le gras-mouillé avec sa traction, demeure tout de même au contact. Hélas, l'ultime ES sera fatale à la mécanique de sa 306 Maxi, laissant Purrey confirmer et Rambault jubiler au pied du podium. 5e, De Sousa a néanmoins vu revenir dans son sillage la BMW 318 Compact de Samuel Bézinaud, dont un tout droit dans l'ES 3 le prive certainement du quinté. Héritant de la 7e place, Paulo Teixeira (Mitsubishi Lancer Evo 8, N4) coiffe sur le fil Ugo Girardeau (Mitsubishi Lancer Evo 6, FN4). En grande forme, Franck David (Honda Civic Type R, F2-14), confirme à domicile ses excellentes prestations accumulées tout au long de l'année, en damnant le pion à Taveneau père et fils, qui n'ont pu concrétiser en fin de parcours malgré un début de Rallye encourageant.

Groupe A: MORIN en toute évidence

Guère hasardeux, le pilote de Bouges-le-Château (36) n'a pas effectué le déplacement pour enfiler des perles : il démontre, que, quelque soit la monture, son talent s'exprime pleinement, en devançant un podium de Groupe copie-conforme à celui du scratch, et une Classe A7S inhabituellement chargée.
En effet, les S2000 plutôt rares dans le secteur, rengorgent désormais. Outre Taveneau, Patrice Laroche étrenne sa nouvelle Fiat Abarth Punto S2000 qu'il ramène à bon port en 11e position, 3e de Classe A7S. L'on déplore toutefois le retrait de Bruno Longépé (Peugeot 207 S2000) avant même d'atteindre la ligne de départ de l'ES 1, suite à une alerte au niveau de la pression d'huile.
En A8, Sébastien Martin (Mitsubishi Lancer Evo 7) ne peut suivre le rythme effréné des Evo 9 de Duigou et Purrey. Esseulé en A7K, Beaubelique joue de malchance, sa mécanique le trahissant lors de l'ultime spéciale.
En A7, Antoine Hommeau (Renault Clio Ragnotti) voit rouge après une boulette dans l'ES 4, mais revient en force sur Laurent Sivadier (Renault Clio Williams) en fin de parcours, et conserve son bien acquis. Olivier Thomas (Renault Clio Ragnotti) s'est épisodiquement mêlé à la lutte, mais se console en s'ornant de bronze.
Cédric Orillac (Citroën Saxo S1600, A6K) aux abonnés absents au terme de l'ES 1 au cours de laquelle il parvient péniblement à rallier le point stop avant de jeter l'éponge, Matthieu Delpoux décroche un succès inespéré. Après un Côtes du Tarn écourté, l'épreuve médocaine constitue pour lui une bonne séance de roulage au volant de sa nouvelle et rutilante Saxo S1600. Sa poursuivante, la débutante Stéphanie Durand (Peugeot 206 XS) se signale fort positivement.
Face à la détermination de Florian Vinet (Citroën Saxo VTS) pour le gain de la A6, Guillaume Roget (Peugeot 106 S16) et Julien Reigniez (Citroën Saxo VTS) épuisent toutes leurs cartouches, bien que se livrant à une attaque magistrale.
Malgré l'aspect relativement rapide des spéciales médocaines, les petites cylindrées sont à la fête, comme le démontre Yannick Dupouy (Peugeot 106 XSI), « Monsieur A5 » et 32e au scratch. Parti en slicks le matin sur des spéciales relativement grasses, Aurélien Fréjefond (Peugeot 106 XSI) grille un précieux joker pour la médaille d'argent, d'autant plus qu'il a se rapproche constamment de Patxi Lacroix (Peugeot 106 XSI) en fin de journée. En l'absence de concurrence en A5K, les frères Favre (Peugeot 106 Kit Car) rentrent à bon port à Pauillac, avec de précieux points en poche.
Groupe N: A couteaux tirés

L'empoignade entre les Nippones de Teixeira et Girardeau se révèle de toute beauté. Avec des problèmes de freins persistants et une petite excursion dans les vignes, Girardeau hypothèque ses premiers espoirs à l'aube dominicale. Téméraire et peu résigné, le Vendéen se jette néanmoins corps et âme dans la bataille lors des chronos suivants, mais un tout-droit (ES 5) rédhibitoire laisse ses tentatives vaines pour seules 5s5.
Sur le podium de Groupe, Grégory Denié (Renault Clio Ragnotti) se concentre davantage sur la Classe N3, pour laquelle il se voit poussé dans ses ultimes retranchements par l'inoxydable David Thomas (Renault Clio Ragnotti). Loïc Larquey (Renault Clio Ragnotti) auraient également pu venir brouiller les cartes, mais au bout de trois kilomètres, sa Clio Ragnotti lui échappe dans une courbe relativement rapide. Le temps de sortir des vignes, et de précieuses secondes envolées ne lui permettent pas de s'illustrer au général. La troisième marche du podium se résume donc à un duel haletant entre Ludovic Pinson (Renault Clio Ragnotti) et Jérémy Guespin, qui découvre sa nouvelle Renault Clio RS. Le résultat final s'avère conforme à l'ordre susmentionné.
Pas de quartier également en N2, où Sébastien Larçabal (Peugeot 106 S16), bien inspiré, mène la vie dure à Damien De Wilde (Peugeot 106 S16). Mais les revendications du premier cité ne suffisent à ébranler le second, seigneur en ses terres. Quant à Cédric Teisseyre (Peugeot 106 S16), il parvient à s'affranchir des griffes de Niki Martial (Citroën Saxo VTS). Sacré en 1300, Jérôme Boissout (Peugeot 106 XSI) fait également forte impression, atomisant littéralement la concurrence composée de Jean Caillé (Peugeot 106 XSI) et Stéphane Bailloux (Peugeot 205 Rallye).

Groupe F2000: Julien RAMBAULT, épatant

Au Groupe et dans la classe supérieure, Bézinaud ne reste pas de marbre, mais l'opiniâtreté de Rambault, cumulant des temps hallucinants, paraphe le dernier mot. Il a également fallu pour le pilote BMW surveiller d'un œil attentif les velléités de Franck David, en totale osmose au volant de sa Civic immaculée. A noter également la confirmation de Romain Buran (Renault Clio RS), dont le talent ne cesse d'éclore.
Constituant le pré carré de Romain Longé (Peugeot 206 XS), la F2-13 ne laisse libre cours à aucun suspense, bien que Laurent Lembèye témoigne d'une fulgurante adaptation à sa nouvelle arme, une Peugeot 106 Maxi ex-Veyrun. Elancé sur un rythme élévé (2e de Classe après l'ES 4), Dany Rossignol (Peugeot 106 16S) peut nourrir de vifs regrets quant à son abandon mécanique. En F2-12, le chef d'escadron Compagnon met au pas les vaines résistances émanant des ses troupes, et notamment de la part de Franck Maillochon (Peugeot 106 XSI) et Francis Brailly (Citroën Saxo VTS), qui se fait piéger dans l'ultime ES, cédant son apanage à Sébastien Blondy (Peugeot 205 Rallye).
Dans la petite cylindrée, Luc Barré (Peugeot 107) contrecarre les ambitions de Thierry Padilla (Opel Kadett GTE) venu du Languedoc.
Groupe R: DE SOUSA s'offre l'opportunité

Aux commandes de sa Mitsubishi, De Sousa tient le sommet de l'affiche de bout en bout. Damien Pijassou (Renault Clio R3) résiste tout de même vaillamment, creusant un fossé le séparant de ses poursuivants, Alain Colin (Renault Clio R3) et Pascal Phelippeau (Renault Clio R3).
Le Médoc constitue également les premiers tours de roues de la Citroën C2 R2 Max de Romain Favreau. Avec un 17e résultat final, et en point d'orgue un 10e chrono dans l'ES 6, la phase « apprentissage » est franchie.
Sans rival, Didier Helwin (Citroën DS3 R1) se contente de rallier l'arrivée en R1.

Groupe GT : BERJOT casse, THABARD passe

Ayant le statut de favori, Sébastien Berjot (Lotus Exige Cup 255) fait honneur à sa réputation jusqu'à ce qu'une sortie de route dans l'ES 4 permette à Steve Thabard (Renault Clio V6) de tirer les marrons du feu, après avoir croisé le fer avec Jacques Forcès (Porsche Cayman S). Broyant du noir, le premier cité finit par abdiquer sur la liaison le menant au parc final.

Groupe Z: Un BERJOT en cache un autre

Alain et Pascal Berjot et leur BMW 325i demeureront les derniers vainqueurs du Groupe Z, la F.F.S.A ayant récemment annoncé la suppression de ce Groupe au 1er Janvier 2014 et la réintégration des véhicules le composant dans leur groupe d'origine.



En Coupe des Dames, Aline Chollet et Pauline Boyer (Renault Clio Ragnotti) pallient leur manque de puissance par rapport à la Peugeot 207 S2000 de Charlotte Dalmasso et Gwenaëlle Le Poëc par le biais de l'attaque, mais les Azuréennes conservent tout de même leur bien.

Rendez-vous désormais en 2014, les 1er et 2 Mars au Rallye National de la Fougère (33).

Texte et photos : PQ47