Finale Coupe de France des Rallyes à Oyonnax 2013
Pari gagné pour Ludovic GHERARDI !
Il l'avait déclaré dès l'ouverture de la chasse aux points en septembre 2012, son objectif était de remporter la Finale de la Coupe de France des Rallyes 2013 sur ses terres. Accompagné de son fidèle acolyte Gérard Augier dans le baquet de droite, le triple vainqueur du Rallye Ain-Jura ; épreuve servant de base à l'édition 2013 de la grande fête annuelle du Rallye français ; a tué tout suspense dans l'œuf dès l'entame des hostilités.
En effet, l'ES de repositionnement du vendredi après-midi ; une innovation de la Finale 2012 destinée à permettre aux concurrents de s'élancer dans un ordre de classement pour l'ES 1 ; dresse d'ores et déjà l'esquisse du tableau de cette Finale 2013 : un Ghérardi sur une autre planète d'une part, et une armada d'adversaires aux dents longues, tous prêts à saisir la moindre erreur, d'autre part. Il faut dire que le premier cité a mis les petits plats dans les grands pour ce rendez-vous unique, en louant une Ford Fiesta version RRC, soit l'auto la plus performante du plateau.
Lors de la première étape disputée en nocturne, Ghérardi creuse un écart substantiel dans la redoutée ES du « Chemin de la Guerre », longue de 21s620 et faisant office de juge de paix du Rallye. Jérôme Chavanne (Peugeot 207 S2000) accuse un déficit de 18s7, et les époux Michel et Marielle Giraldo (Peugeot 306 Maxi, FA7K) de 26s7. Ayant crée la surprise lors du prologue par un excellentissime 3e chrono, l'époustouflant Thomas Badel (Renault Clio Williams, F2-14) se met de nouveau en exergue par un 4e temps absolu ! Ayant opté pour une stratégie d'attaque d'entrée de jeu, le Varois Patrick Magnou (Peugeot 206 S1600, A6K) s'offre le Top 5 provisoire, face à la Peugeot 207 S2000 du Corse Paul Alérini. L'ES 2 du « Poizat » (5.09 kms) et l'ES 3 « Lachat-Brénod » (15.91 kms) ne viendront que confirmer la hiérarchie établie, et c'est avec un pécule de 29s7 sur Chavanne que le leader provisoire rentre, au terme de cette première journée, à Oyonnax, centre névralgique de la Finale. Giraldo pointe au 3e rang, en tête des « 2 Roues Motrices », tandis que Badel, distancé dans les ES 2 et 3 au profil plus rapide, concède le carré d'as à Alérini pour 11s3.
Le lendemain matin, dans le deuxième passage du « Chemin de la Guerre », Ghérardi lâche du lest par rapport à Chavanne. Roulant au gré d'un tempo effréné, Badel claque le 2e temps, et s'affirme inéluctablement comme la révélation de cette Finale 2013. Mais Ghérardi sonne la fin de la récréation dans son fief du Poizat, où il reprend 2s2 à son dauphin. 3e temps, Alerini monte au créneau pour tenter de réduire le fossé le séparant de l'inoxydable Badel.
A l'issue de cette première boucle matinale, l'avance de Ghérardi, de l'ordre de 22s, est certes confortable, mais pas suffisamment rassurante pour lui permettre de se reposer sur ses lauriers. C'est pourquoi l'homme du cru repart à l'offensive, raflant les trois derniers chronos restants, inscrivant ainsi son nom, ainsi que celui de son équipier Gérard Augier, au panthéon des vainqueurs des Finales de la Coupe de France. Chavanne n'a pas ménagé sa peine pour tenter de décrocher le Graal, mais n'a pu concrétiser. Le couple Giraldo n'a également pu suivre le rythme endiablé des deux têtes d'affiche, mais s'orne tout de même de bronze. Et que dire de Thomas et Aurélie Badel, 4e, si ce n'est qu'ils ont été les auteurs d'une course hallucinante, en hissant leur modeste Clio Williams F2-14 au beau milieu d'une meute de S2000, et ce malgré un handicap au niveau du levier de boite à vitesses survenu à mi-parcours ! Paul Alérini s'incline en effet pour 8s5, tandis que Romain Martel (Peugeot 207 S2000), rentre à une honorable 6e place pour sa première Finale. 7e, le local Raphaël Michaud, dont la Finale constituait également le point d'orgue de sa saison 2013, signe également un bel exploit au volant d'une Peugeot 309 Evo F2-14 par rapport aux montures de dernière génération. En délicatesse le vendredi de nuit, Romain Salinas (Renault Mégane RS, N4) a sorti les crocs le lendemain, alignant une série de 4e temps, pour arracher une superbe 8e position finale. 9e sur un terrain radicalement différent de la Normandie dont il représentait les couleurs, Jean-Michel Leclerc (Renault Clio RS, F2-14) a démontré tout son potentiel, et coiffe d'1s4 la Mitsubishi Lancer Evo 9 (N4) de David Mollas, qui referme le cercle très restreint et très prisé du Top Ten.

Groupe A: GHERARDI en toute logique

La supériorité de puissance de la Fiesta RRC couplée au sens de l'attaque de son pilote a permis à Ludovic Ghérardi de faire la différence en Groupe A et Classe A7S, bien que Jérôme Chavanne n'ait pas relâché la pression jusqu'au dernier hectomètre. Le tiercé gagnant est composé à l'identique de celui du général, soit Giraldo en suivant.
Jacky Leroy (Mitsubishi Lancer Evo 9) s'octroie aisément la Classe A8, où Thierry Maziller (Mitsubishi Lancer Evo 5) n'a pu qu'acquiescer. Pascal Entz, qui découvrait sa nouvelle et superbe Mitsubishi Lancer Evo 9 a vécu un apprentissage difficile, jusqu'à ce que la mécanique lui fasse rendre définitivement les armes entre l'ES 6 et 7.
Dans une classe A7K malheureusement bien pauvre, Giraldo a dominé de la tête et des épaules. Pas dans le coup, Guy Mottard (Peugeot 306 Maxi) s'est finalement retiré entre l'ES 4 et 5. Distancé le vendredi soir de nuit, le Meusien Daniel Forès (Peugeot 306 Maxi) a refait surface le samedi.
Ses principaux favoris au tapis d'entrée de jeu, à savoir Eric Perrier-Cornet, Jean Blayon et Jean-Pierre Gatti, tous trois évoluant sur Peugeot 206 RC, le match de la Classe A7 s'annonçait serré entre la Renault Clio 16S de la famille Parent et la Renault Clio RS du local Cédric Ducret. Ce dernier ayant jeté l'éponge à la reprise des débats le samedi matin, Parent a déroulé tout en maitrisant les velléités de Lionel Goujon (Peugeot 306 S16). Laurent Campoy (Peugeot 206 RC) a été relégué au rang d'observateur.
La A6K s'est résumée à un véritable jeu de chaises musicales. Alors que les prémisses d'un duel haletant entre les 206 S1600 de Patrick Magnou et Steve Mourey s'affirmaient, l'ES 4 et 5 sonnaient le glas des espoirs des deux protagonistes. Installé en tête, Magnou renonçe dans l'ES 5 suite aux vis du train arrière éprises de liberté, tandis que suite à une crevaison dans l'ES 4, Mourey tombe dans le diable-vauvert du classement. Paul Paillé (Fiat Punto Kit Car) ayant coupé en retraite la veille lors de l'ES 3 (mécanique), Erick Postal (Citroën C2 S1600) s'offre la couronne, faisant la nique aux Saxo Kit Car d'Emeric Rey et Franck Groscarret.
Après deux grosses frayeurs lors du prologue, Florian Duret (Peugeot 106 S16) est finalement parti à la faute lors de l'ES 3. Meilleur temps de ce hors d'œuvre, Pascal Maire (Citroën Saxo VTS) reste sur le carreau dans l'ES 1, à l'image des représentants du Comité Midi-Pyrénées, Yoan Mégias et Rémi Frégeac, tous deux sur Peugeot 106 S16. Alexandre et Anthony Jacquet (Citroën Saxo VTS) s'affirmaient en conquérant, avant d'être trahis par la mécanique entre l'ES 5 et 6, laissant filer Florian Fayolle (Citroën Saxo VTS) vers le sacre, ce dernier assommant littéralement la concurrence composée d'Eric Denis (Citroën Saxo VTS) et Frédéric Hochedez (Peugeot 106 Rallye).
Au volant de sa Fiat Panda Kit Car, Aurélien Lafont s'est mis en valeur en s'immisçant dans un Top 40 très prisé. Intouchable en A5K, il a laissé Jérôme Favre (Peugeot 106 Kit Car) et Sébastien Brault (Peugeot 106 Kit Car) se départager les places d'honneurs ; Jacques Amblard étant relégué en queue de peloton suite aux caprices de sa Peugeot 106 Rallye.
Dans la petite cylindrée du Groupe A, l'impressionnant Jérémy Lanthermann (Peugeot 106 Rallye) a pris la poudre d'escampette dès la boucle nocturne du vendredi pour ne plus être rejoint, notamment par Jérôme Lacour (Peugeot 106 Rallye) et Marc Micheli (Toyota Yaris Cup).
Groupe N: L'as SALINAS

Une Finale de la Coupe de France des Rallyes étant toujours le théâtre d'expression de talents naissants ou confirmés, le Groupe N n'a pas dérogé à la règle, avec d'abord la valeur sûre Frédéric Michaud-Maillet, qui dans l'ES 1 de nuit, a bluffé ses camarades de jeu en s'attribuant le 7e temps scratch devant pléthore de 4 Roues Motrices. Mais à la régulière, il se faisait finalement croquer par Mickaël Lobry (Mitsubishi Lancer Evo 10) qui clôturait cette première étape avec 7s8 d'avance sur la représentante de la marque au losange. Le lendemain, c'est Romain Salinas (Renault Mégane RS) qui jouait les premiers rôles du second acte, s'élevant ainsi, au fil des kilomètres, sur un piédestal qu'aucun de ses rivaux n'a été en mesure de faire vaciller. A domicile, David Mollas (Mitsubishi Lancer Evo 9) a opéré une vive résistance, menant la vie dure au Languedocien, tout en contrôlant sur ses arrières Lobry, relégué au rang d'arbitre le samedi.
En Classe N3, Michaud-Maillet a rassasié sa soif insatiable de victoires, tandis que la meilleure place des accessits a fait l'objet d'échauffourées viriles entre Pierre-Emile Duchène et Philippe Millet, tous deux sur Renault Clio Ragnotti, dont le bénéfice revient au premier cité.
En N2, Fabrice Buisson (Citroën Saxo VTS) s'affirmait comme l'homme fort le vendredi soir, avant qu'une crevaison survenue lors de l'ES 4 hypothèque ses espoirs. Yohan Saillat (Peugeot 106 S16) prenait alors le relais, avant d'être poussé dans ses derniers retranchements par le phénoménal Mathieu Bosse (Citroën Saxo VTS) qui finissait par prendre le dessus dans l'ES 7. Mais Saillat, voyant que seuls 1s4 le séparait de son homologue, se jetait corps et âme dans la bataille lors de l'ES 9, donnant ainsi le coup de grâce pour 2s3. Cependant, le haut des tablettes n'a pas été l'unique combat ayant tenu en haleine les spectateurs avertis. En effet, pour le gain de l'ultime marche du podium, Nicolas Hébrard et Damien Stempfle, tous deux sur Peugeot 106 S16, se sont engagés dans un bras de fer virulent, au cours duquel le second cité a eu le dernier mot pour un cheveu, le premier ayant vu rouge suite à deux tête-à-queue.
En 1300, Tristan Richard (Citroën AX GTI) a dicté sa loi à un Eric Rosalie (Peugeot 106 XSI) combatif, tandis que Yannick Legrand (Peugeot 106 XSI) récolte le fruit d'un parcours sans faute.

Groupe F2000: L'ouragan BADEL !

En F2000, les époux Badel ont déployé toutes leurs forces sur le « Chemin de la Guerre » où il ont rondement mené la bataille. On savait l'Isérois rapide, mais de là à l'imaginer aux portes du podium général de l'évènement rallystique de la saison, il y avait un pas que même le plus téméraire des pronostiqueurs n'a osé franchir. Son lieutenant Michaud n'a pas pour autant amusé la galerie, signant lui aussi des temps canon avec son antique Peugeot 309 Evo, mais avouait toutefois à avoir eu le plus grand mal à s'exprimer sur cette portion du Chemin de la Guerre, portant d'ailleurs bien son nom ! Au terme d'un splendide mano-à-mano avec Matthieu Soler (Renault Clio RS), Jean-Michel Leclerc, disposant d'une monture similaire, venait brouiller les cartes pour figurer parmi le trio de tête. Transparent lors de l'ES 1 malgré un prologue encourageant (8e temps), Antony Mora sortait dans un champ dans l'ES 2, l'aventure s'arrêtant là pour le représentant du Comité Aquitaine.
En F2000-13, l'affrontement entre les Saxo VTS de Thierry Batteau et Romain Favreau était très attendu. Lors de la première étape, le jeune Tarnais s'emparait des rênes, mais le Bourguignon prouvait le lendemain qu'il ne l'entendait pas de cette oreille. La réplique n'a malheureusement pas eu lieu, suite à la rupture rédhibitoire d'un triangle pour la Saxo aux couleurs « Lou Gascoun » dans l'ES 6. Malgré une pénalité d'une minute et un tête-à-queue dans l'ES 8, Jonathan Gros (Citroën Saxo VTS) a parfaitement géré sa place de dauphin, débordant ainsi l'autre Saxo VTS de Frédéric Gobin.
Souvent malheureux en Finale, Franck Jovin (Citroën Saxo VTS) a cette fois-ci soufflé sur les braises de la F2000-12, surclassant la Peugeot 106 XSI de Patrice Cordier. Auteur de temps significatifs, Romain Dufour (Citroën AX GT) n'a pu néanmoins pâlier son retard conséquent pris de nuit suite à deux sorties de route, et se contente du bronze, profitant notamment des retraits de Romain Veyre (Peugeot 106 Rallye) et Benoit Gerbenne (Citroën Saxo VTS).
En F2000-11, Aurélien Villaret (Peugeot 106 Rallye) tenait la corde avant de sortir violemment dans l'ES 5. Jean-Michel Jacquet (Citroën AX Sport) ayant également jeté l'éponge (mécanique), Thierry Padilla (Opel Kadett GTE) filait vers un succès de classe, les carottes étant cuites pour Laurent Demars (Peugeot 205 Rallye), suite à un thermostat défaillant dans l'ES 8. Luc Barré (Peugeot 107) et Stéphanie Verne (Peugeot 205 Rallye) suivent.
Groupe R: Pascal BERARD en éclaireur

L'un des favoris au tapis dès le prologue, en l'occurrence Anthony Hugon (Citroën C2 R2 Max), Mickaël Crépy (Citroën C2 R2 Max) donnait le ton le vendredi, pour un micron face à Julien Brunero (Renault Clio R3), Pascal Bérard (Renault Clio R3) étant peu à son aise de nuit. Mais l'Auvergnat ne se faisait pas prier le lendemain pour renverser la vapeur, et ainsi coiffer les lauriers ; Crépy demeurant au contact jusqu'à ce qu'une crevaison survienne dans l'ES 7. Quant au Réunionnais Damien Dorseuil (Renault Clio R3), il paraphait la deuxième place après avoir bouté hors de sa tanière Brunero.
En Classe R3, Brunero s'est fait voler la vedette par un Dorseuil déchaîné, mais a su maintenir à distance Patrice De Launay (Renault Clio R3).
Crépy caracolait en R2 avant sa mésaventure de l'ES 7, ce dont profitait Mathieu Walter (Citroën C2 R2), après s'être affranchi des griffes de Jacques Bourrat (Citroën C2 R2).
Par le biais d'une kyrielle de meilleurs chronos, la suprématie de Guerric Micouin (Renault Twingo RS) en R1 n'a souffert d'aucun bémol, Pierre Lesigne (Renault Twingo RS) n'ayant pu rivaliser.

Groupe GT : Le patron se nomme DOGRAL

Au volant de sa Porsche 996 GT3, Murat Dogral a fait figure d'épouvantail en GT de Série. Il tacle ainsi la Porsche 996 GT3 de Jean-Yves Panagiotis. Un Panagiotis en cache un autre puisque Yannick (Lotus Elise), transcendé par une saison honorifique, se paie le luxe de monter sur le podium, avec à la clé la Classe GT9.
Quant à Dogral, il a su marqué de son empreinte la GT10, face à Jean-Yves Panagiotis et Didier Revel (BMW Z3 M).

Coupe des Dames: Rosine CHAUFFOUR s'offre l'opportunité

Auteures d'un parcours hégémonique, Sophie Laurent et Coralie Girard (Peugeot 306 S16, FA7) partaient à la faute dans l'ES 4, ouvrant ainsi une voie royale à Rosine Chauffour et Emeline Massié (Peugeot 206 RC, FA7). Pour le gain des places d'honneurs, Loriane Forgues et Noélise Beaulieu (Peugeot 106 S16, FA6) ont joué des coudes avec la Mitsubishi Lancer Evo 6 (N4) de Nathalie Golaz et Caroline Pottier, avant de les coiffer sur le fil lors des ultimes hectomètres.



Au Classement des Comités, Rhône-Alpes décroche la palme, devant le Languedoc-Roussillon et la Normandie.
Le Comité Aquitaine a joué de malchance cette année avec seuls 3 rescapés sur les 7 porte-drapeaux figurant au départ. Antony Mora inaugurait la liste des abandons aquitains, suivi d'Aurélien et Chantal Fréjéfond (Peugeot 106 XSI), suite à un câble d'accélérateur récalcitrant. Yves Arnaudeau-Thomas Taillandier (moteur) et Julien Séré-Jon Eliceiry (sortie de route) n'ont guère été plus vernis. C'est donc Jonathan Gros et Mathieu Lacout qui en terminent en conquérant, devant Yannick Dupouy/Marie-Claire Valentini (Peugeot 106 XSI, FA5) et Franck Bonzon/Cyrille Daumas (Subaru Impreza GT, FN4).


Après cette belle Finale oyonnaxienne orchestrée par l'ASA ESCA, sous la coupelle d'Hervé Besson, le rendez-vous est désormais fixé à La Rochelle (17) pour la Finale de la Coupe de France des Rallyes 2014, du 17 au 19 Octobre, qui sera dirigée de main de maitre par le Comité Poitou-Charentes et l'ASA Sport Automobile Océan.
Texte et photos : PQ47