Finale de la Coupe de France de la Montagne 2013 à Lormes
Jean-François PIAU, au plus haut !
Pour sa quatorzième édition, la Finale de la Coupe de France de la Montagne a élu domicile au cœur du Morvan, sur le tracé de la course de côte régionale désormais célèbre de Lormes (58). L'Ecurie Morvan des Lacs et son président, Eric Faullummel, ont mis les petits plats dans les grands pour accueillir le gratin français de la course de côte, inconditionnel de ce rendez-vous festif et sportif. Les principaux animateurs des Comités Régionaux réunis pour cette grande fête du sport auto amateur, avaient tous à cœur d'inscrire leur nom au palmarès de cette Finale 2013, et piaffaient d'impatience d'en découdre le long des 2.205 kms du tracé lormois. Malheureusement, ils n'ont pu déployer toutes leurs forces jusqu'au bout ; une série de sorties de route à répétition, dont la plus sérieuse, celle de Mickaël Prudent (Renault Clio 3 Cup), ayant entrainé un retard considérable conduisant à l'annulation de l'ultime joute pour les monoplaces et protos, en raison notamment de la nuit tombante. D'après le site topmontagne-officiel.com, les nouvelles concernant l'état de santé de Mickaël s'annonçaient rassurantes au lendemain de son accident. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement.
Au niveau de la conquête du Graal, Serge Thomas (Norma M20 F), auteur d'une saison 2013 époustouflante, se présentait au départ comme l'une des valeurs sûres à contrecarrer. Effectivement, il fait honneur à sa réputation en surclassant ses adversaires lors des deux manches d'essais chronométrés du samedi disputées dans des conditions météorologiques clémentes. Mais le Francilien Jérôme Martin (Dallara F 397 Evo 398) ainsi que le Normand Jean-François Piau (Martini MK 79) que l'on sait très rapide, demeurent aux aguets, tous trois étant regroupés en moins d'une seconde, tandis que bon nombre de références de la monoplace prennent le soin de prendre leurs marques, sur un parcours difficile à mémoriser et intense en adrénaline.
Le lendemain, l'invitée tant redoutée est au rendez-vous, à savoir la pluie, redistribuant les cartes pour la journée de course dominicale qui s'annonce humide, d'autant plus que les averses persistent par intermittence. Dans ces conditions, le choix de pneumatiques s'avère crucial. Ce qui ne porte pas atteinte à l'hégémonie de Serge Thomas, qui récidive au cours de la première manche en 1min12s23. Mais son plus féroce adversaire de la veille, Jean-François Piau, n'en démords pas, et veille sérieusement au grain en ne concédant que 44 centièmes. Fils de l'illustre multiple Champion de France de la Montagne, Damien Chambérod (Norma M20 F) témoigne d'une fervente hérédité en la matière, puisqu'il rafle le troisième meilleur chrono, damnant le pion au local Gaël Boisson (Dallara F 399), transfuge du Slalom à la Course de Côte. Installé au sein du Top 5, le jeune Kévin Durot, représentant du Nord-Pas de Calais, se démarque allègrement, faisant la nique au volant de sa Formule Tatuus à une armada de F3. La deuxième montée va constituer le coup de théâtre de cette Finale 2013 ; montée qui hélas, restera sans réplique. Thomas poussé dans ses derniers retranchements par la menace oppressante de la part de ses rivaux, pointe le museau de sa Norma en mauvaise posture dans un virage droite délicat à négocier conditionnant en sortie un freinage pour un long gauche. Il ne pourra rectifier sa trajectoire et part en tête-à-queue, hypothéquant ainsi toutes ses chances de l'emporter. Le suspense est alors à son comble, sachant que la majorité des prétendants au trône améliorent leurs chronos, pour certains de manière drastique. Damien Chambérod est le premier à offrir une lueur d'espoir concernant la victoire d'un proto, suivi par un tonitruant Christopher Lecarpentier (Norma M20 F), revenu du diable-vauvert en l'espace d'une manche, qui fait vaciller l'écran d'affichage des temps de l'arrivée en 1min10s88. Mais au cours de ces dernières minutes de course haletante, Bertrand Lassalle (Dallara F 300) met tous le monde d'accord en 1min10s60, avant que l'avant-dernier concurrent à s'élancer, Jean-François Piau mettent un point d'orgue à une série endiablée, en un excellent 1min10s56. La dernière manche dressait alors les prémisses d'un final explosif, d'autant plus que la pluie ayant enfin cessé, les records étaient prêts à voler de nouveau en éclats. Hélas le déroulement de la course détaillé précédemment en a décidé autrement. Sans cela, nul doute que les surprises étaient loin d'avoir atteintes leur apogée.
Piau conquiert ainsi la couronne 2013 de la Finale de la Coupe de France de la Montagne, suivi de Lassalle et Lecarpentier ; par ailleurs leader en proto ; qui complètent le tiercé gagnant. Ayant également affiché ses ambitions au cours de la deuxième ascension, le Varois Steeve Zerafa (Dallara F 301) échoue à 1s03 du podium. Enfin en totale osmose avec sa Dallara F 392 lors de cette même montée, le Bordelais Fabrice Gallo hérite du 5e rang, talonné par la Norma de Chambérod. Etant passé tout près de l'exploit l'année dernière à Cassel, Anthony Gueudry (Dallara F 394) n'a cette fois pu briller au-delà de la 7e position, tandis qu'Olivier Augusto (Norma M20 2B) s'affiche 8e. Le héros déchu de cette Finale 2013 qui comptait sans nul doute remettre les pendules à l'heure lors de la troisième montée, Serge Thomas, se console avec la 9e place, précédant la Tatuus du virtuose Durot.

En Groupe D/E, Piau s'octroie naturellement la palme, et a fortiori la Classe DE-3 ; ses poursuivants étant, dans l'ordre logique du classement, Lassalle, Zerafa et Gallo. En DE-2, Jérôme Labrosse (Dallara 90) a tenu tête à la rutilante Reynard 90D du Provençal Jean-Claude Morel, sans pour autant faire trébucher ce dernier. Kévin Durot s'est mis en exergue pour le compte de la DE-7. Dans la petite cylindrée, Frédéric Chatelain (Martini MK 76) a compensé son déficit de puissance par rapport aux F3 par une attaque magistrale le hissant au 12e rang de la hiérarchie!
Dans la catégorie des Groupes CN-CNF-CM confondus, réservée aux Sports Protos, Lecarpentier a, in-extrêmis, dicté sa loi à Damien Chambérod, lui-même ayant maitrisé les assauts d'Olivier Augusto. En CNF-1, David Alexandre a su exploiter tout le potentiel de son original et non moins superbe BAM 111, dont la carrosserie n'est pas sans rappeler celle de la mythique Lola, reine des barquettes pendant de nombreuses années en Course de Côte. Il n'a laissé que des miettes à Thierry Ferretti (Merlin MP 2000) et Eric Bernard (PHC Dinatmo), qui évoluait quasiment à domicile.
Aux commandes de son BRC CM05 Evo, Arnaud Huguel déployait l'une de ses plus belles parades au cours de la première manche pour le gain de la classe CM, se positionnant, de surcroit, à une fantastique 8e place du général. Mais Olivier Dumont (BRC CM05 Evo), piqué au vif, esquivait brillamment lors du deuxième - et dernier - affrontement, laissant vaines les tentatives de son rival. Egalement à la pointe au volant de son Speed Car GTR 1000, le Franc-Comtois Stéphane Faivre se hisse parmi le trio de tête, malgré la solide résistance opérée par le spectaculaire Benjamin Blandamour (Silver Car S2F).

Groupe A: DIEULENGARD sur tous les fronts

Dans une spirale victorieuse après son triomphe à la Finale des Slaloms d'Aurillac-Pers, David Dieulengard récidive en Coupe de France de la Montagne au volant de sa Seat Leon Supercopa, qui s'affirme plus que jamais comme l'arme absolue en Groupe A. Son dauphin, le virtuose Thomas Chavot (Renault Clio Williams) s'est heurté à sa prédominance, après avoir coiffé sur le fil le redoutable Philippe Polge (Renault Mégane Kit-Car). Le Bourguignon est d'ailleurs venu à bout ce dernier en A3, qui s'affirmait aux essais ainsi qu'à l'entame de la course comme le favori. La médaille de bronze tombe dans l'escarcelle d'Eric Peyrard (Renault Clio 3 Cup).
En A4, derrière l'avion Dieulengard, Rémi Bernard s'est borné à creusé un écart substantiel sur Geoffroy Bouhin, tous deux évoluant également sur Seat Leon Supercopa.
Aux essais, Reinold Lafaye (Citroën Saxo VTS) avait placé la barre très haute en A2, mais il devait se retirer le lendemain au terme de la première ascension, laissant Patrick Vialle (Citroën Saxo VTS) s'offrir l'opportunité face à l'autre Saxo VTS pilotée par Frédéric Vignac.
Groupe N: GANEVAT n'a pas faiblit

Le Groupe N s'est métamorphosé en un combat féroce entre un trio de BMW M3 E36, en l'occurrence celle du vice-champion de France de la Montagne du Groupe N, Sébastien Lemaire, de Jean-François Ganevat et, un peu plus en retrait mais tout aussi incisif, de Bertrand Simonin. Transcendé par sa saison 2013 tonitruante, Lemaire tire les marrons du feu lors des essais. Mais sur une piste détrempée le lendemain matin lors de la première montée de course, le meilleur équilibriste se nomme Jean-François Ganevat, qui évolue sur une autre planète par rapport à ses adversaires. Tout au long de la journée, Lemaire tentera de déjouer la botte du téméraire franc-comtois, en vain, de même que Simonin, qui y laissera des plumes, amochant sérieusement sa BMW M3 E36 lors de l'ultime manche. La surprise vient quant à elle du Normand David Fortin, qui intercale sa Ford Escort Cosworth au beau milieu des Allemandes, la médaille d'argent du Groupe N et de la Classe 4 en poche.
Suite à la casse d'un cardan, Eric Sauteur (Renault Clio Ragnotti) a grillé deux précieux jokers en N3, et n'a pu faire honneur à sa réputation jusqu'au bout, laissant Hubert Montchalin (Renault Clio Ragnotti) filer vers les lauriers. 3e Stéphane Bruni (Renault Clio Williams) s'est également révélé particulièrement menaçant.
Cela n'a pas été de tout repos également pour Didier Dancette (Honda Civic VTI) en N2, qui a dû constamment conserver un œil attentif sur la Citroën Saxo VTS de Loïc Landrau. Pour le gain du bronze, Didier Loton (Honda Civic VTI), Nicolas Largemain (Citroën Saxo VTS) et Marco Rodrigues-Gaspar (Citroën Saxo VTS) se sont livrés à un duel flamboyant, puisqu'ils en terminent dans cet ordre regroupés dans un mouchoir de poche (16 centièmes !).
En 1300, Ludovic Mathevet (Citroën AX Sport) n'était pas présent dans le but d'enfiler des perles, et l'a formidablement bien prouvé, reléguant les ardeurs de Nicolas Papin (Peugeot 106 Rallye) au second plan, tandis que Mickaël Fairier (Peugeot 205 Rallye) s'assurait les accessits.

Groupe F2000: L'as VARGAS

Le jeune varois révélé cette saison a tenu fermement la corde en F2000 sans jamais la lâcher. Pour les places d'honneurs, Julien Pontille (Renault Clio RS) a pris sa revanche du Mont-Dore en faisant la nique à Jean Turnel (Peugeot 306 XSI) ; un classement qui se réfère également à la classe F2000-3. Mais avec une kyrielle de temps canon, l'Alsacien Jérémy Lanthermann (Peugeot 205 Rallye) peut se targuer d'avoir marqué les esprits, puisqu'il boute hors du podium le précédent cité.
Sur ses terres, Alain Goussot (Peugeot 106 S16) a dicté sa loi en F2000-2 aux redoutables Fabrice Girault (Peugeot 106 Maxi) et Nicolas Peyroche (Peugeot 106 S16).
La messe était dite dans la petite cylindrée où Jérémy Lanthermann a assommé littéralement la concurrence constituée par Jérémy Fiard (Citroën AX GT), lui-même intraitable face à la Peugeot 106 XSI de Luc Ermann.
Groupe FC: Yves THOLY dans la dernière

Pour cette Finale 2013, le plateau en Groupe FC était d'une qualité rare, comme l'on n'en avait pas vu depuis quelques années. Dans un premier temps promise à Joël Cazalens (Scora Type 2) puis à Frédéric Assenault (Simca CG 1600) meilleur performer sur une piste humide, la couronne échoit finalement à l'inoxydable Yves Tholy et sa vaillante Simca Rallye 3, qui souffle lors de l'ultime tentative le meilleur temps. Une juste récompense d'un talent certain et d'un style généreux fort apprécié. Cependant, Assenault est loin d'avoir démérité et repart de Lormes avec la satisfaction d'avoir imposé sa dextérité tout au long des deux premières manches. En délicatesse avec sa Scora sur le mouillé, Joël Cazalens se taille la part du lion en FC4, malgré les velléités d'Anthony Dubois (Scora Maxi) et Christophe Poinsignon (Simca CG Turbo).
Auteur d'une figure au cours de la troisième montée, Rodolphe Simonnet (Alpine A110) a laissé filer Matthieu Nouet (Simca Rallye 3) en toute quiétude vers le sommet de la hiérarchie de la FC3.
Tout comme au niveau du Groupe, Tholy a fait étalage de sa parfaite maitrise en FC2, rejoint sur le podium par Frédéric Assenault et Jean-Marc Boillot (Simca Rallye 3).
Sébastien Godot tire toute la quintessence de sa Simca Rallye 3 en FC1, après s'être affranchi des griffes du local Bernard Delniau (Simca Rallye 2) et du virevoltant Romain Richardeau (Simca Rallye 3).

Groupe GT de Série: Frédéric ROSSEL en maitre

Au volant de sa Caterham R300 Cup, Frédéric Rossel n'a pas amusé la galerie en GT de Série, et n'a ainsi pas été inquiété par la Lotus Elise 111 R de Léonard Lusardi et l'Hommell RS2 de Jeannie Chapin.

Groupe GTTS: SANTARELLI sabre le champagne

Frédéric Santarelli (Porsche 997 GT3 Cup) a fait figure d'épouvantail dans un Groupe GTTS où son seul camarade de jeu n'était autre qu'André Heinrich (BMW M3 Silhouette).

La Coupe des Dames est à mettre à l'actif de Martine Hubert (Norma M20 F), qui, au passage, exprimera son talent sur les manches du Championnat de France 2014 au volant de la Norma M20 3 Litres rachetée à Yannick Latreille. Lauriane Wahl (Tatuus FR 2000) a, quant à elle, prit l'ascendant sur Stéphanie Tordeux (Ligier JS49) pour la place de dauphine.

Prochain Rendez-Vous : Le Rallye Régional de Sarlat-Périgord Noir (24).

Texte et photos : PQ47.