Finale de la Coupe de France des Slaloms 2013 à Aurillac-Pers
Gérald URREIZTI, impérial !
Pers, petite commune du Cantal et son circuit du Lissartel avait la lourde tâche d'accueillir la version 2013 de la Finale de la Coupe de France des Slaloms, la grande fête nationale des adeptes de la discipline venus des quatre coins de l'Hexagone pour en découdre sur un tracé magnifique, jugé technique, et ainsi se mesurer à la crème des compétiteurs de leur catégorie ; ceux dont ont suit les exploits en feuilletant les pages des magazines spécialisés et avec qui l'on rêve de croiser le fer.
Pour la conquête du titre suprême, pléthore de candidats au trône ont traversé monts et vallées, dont Gérald Urreizti (Dallara F 399). Fort de trois victoires en Finale de la Coupe de France des Slaloms, il se présente sur la ligne départ comme l'inconditionnel favori de ce millésime 2013. Mais ce feu d'artifice final que symbolise la Finale réservant toujours des surprises, la riposte pourrait bien venir de multiples rivaux très en verve dans leurs Comités respectifs ; à titre d'exemple Olivier Morel (Bourgogne-Franche Comté), Fabrice Flandy (Auvergne), Laurent Lugardon et Loïc Derrey (Midi-Pyrénées), David Bézinaud et Alfred Arpin (Poitou-Charentes), Dominique Hamel (Normandie), Antoine D'Aléo (Ile de France) voire François Latreille (Limousin). Mais la grande incertitude du week-end résidait dans les conditions météorologiques, annoncées maussades par les prévisionnistes. Si les essais chronométrés se déroulent dans des conditions optimales, permettant à Urreizti de souffler le premier sur les braises, en revanche la première manche de course, programmée le samedi après-midi, sera d'un tout autre acabit. En effet, la pluie fait son apparition, et le cortège des voitures ouvertes s'élancent sur une piste détrempée. Au regard d'une telle situation, les concurrents ayant évolué sur le sec sont logiquement favorisés, et notamment les doubles-montes, qui en profitent pour se mettre en exergue, à l'image du jeune et prometteur Tom Carrère (PRM Fun Boost - Aquitaine), qui signe ni plus ni moins que le scratch, talonné par les vaillantes Gr.FC de Cédric D'Amico (Gecem - Rhône Alpes) et Nicolas Fouquer (Fiat 126 Maxi - Ile de France). Le lendemain, lors de la manche d'essais libres proposée avant l'entame des hostilités dominicales, le bitume demeure humide, et les 124 finalistes ne se font guère d'illusion quant à l'amélioration des conditions d'adhérence pour le déroulement de la deuxième manche. Et effectivement, c'est sur une piste humide que les débats se poursuivent. A ce petit jeu où le choix des pneus relèvent plus de la loterie que de la stratégie tactique, David Bézinaud (Reynard 893) s'avère être le grand gagnant, puisqu'il rafle le meilleur chrono en 1min52s495. Son poursuivant direct, Olivier Morel (Dallara F 399) épie attentivement les piques du redoutable Urreizti, installé au troisième rang. C'est finalement lors des deux dernières manches de l'après-midi que, sous un ciel certes gris mais stable, les chevaux vont finalement pouvoir délivrer pleinement leur potentiel. Urreizti rafle sans concession les deux scratchs, avec à ses trousses un David Bézinaud revigoré par son exploit matinal, et prêt à saisir le moindre faux pas du leader, qui n'en commettra aucun. Sacré pour la quatrième fois vainqueur de la Finale de la Coupe de France des Slaloms, le Varois assoit plus que jamais son règne sur la discipline. S'étant jeté corps et âme dans la bataille, Bézinaud hérite d'une superbe place de dauphin, tandis que pour le gain du tiercé gagnant, Fabrice Flandy (Dallara Hayabusa) récolte le fruit d'un parcours sans faute, malgré les assauts de François Latreille (Martini MK 49), restés vains. Alfred Arpin (Dallara 387) en conclut également en apothéose, boutant les F3 des véloces Laurent Lugardon (Dallara F 395) et Antoine D'Aléo (Dallara F 396) hors du cercle restreint du Top 5. Ces derniers en concluent respectivement au 6e et 7e rang, damnant le pion à Gaétan Renouf (Martini MK 36- Normandie). 9e, François Thiébaut (Dallara F 399) coiffe d'un cheveu Rémy Fièvre (Martini MK 30- Bretagne Pays de Loire), lauréat dans la catégorie des Jeunes de moins de 25 ans, où Loïc Derrey (Dallara F 391 - Midi-Pyrénées), mis en valeur aux essais par un 5e temps, a eu du mal à prendre totalement confiance sur le tracé cantalien.
En Groupe DE propre aux monoplaces, en toute logique, Urreizti s'octroie la palme, suivi des animateurs du scratch ; Bézinaud, magistral en DE-2, et Flandy, intouchable en DE-1, tandis que Julien Potet (Tatuus FR 2000-Normandie) souffrait d'aucune concurrence en DE-7.
Le groupe des CNF-CN-CM confondus s'est résumé à une valse des protos espagnols, avec en maitre de ballet Romaric Duval (Silver Car S2F - Normandie), qui a maté la concurrence composée du coriace Christophe Rose (Silver Car S2F - Lorraine Alsace) et de Stéphane Faivre (Speed Car GTR - Bourgogne-Franche Comté). La coupe en CN2 tombe dans l'escarcelle du Bourguignon Pascal Paire (Funyo 6), après avoir maitrisé les assauts d'Arnaud Mornet (Arc - Bretagne Pays de Loire). Dans la classe inférieure, le Savoyard Alain Julliand (Arc MF 2) a fait le forcing face à l'original BFC de Jean-François Cleuziou (Centre).

Groupe A: DIEULENGARD sans égard

Distancé le samedi en raison de l'arrivée de la pluie quelques instants avec son entrée en piste, David Dieulengard (Bretagne Pays de Loire), n'a, le lendemain sur le sec, laissé le soin à personne de contester sa suprématie. Seul Laurent Chartreux (Citroën Saxo Kit Car - Lorraine-Alsace) s'est osé à démystifier l'hégémonie du pilote de la Renault Clio Cup, qui a su conserver l'avantage au cumul des deux meilleurs chronos. Brillant troisième, Camille Caire (Renault Clio 3 Cup) a également su jouer dans le haut du tableau, repoussant le local Gauthier Roux (Renault Clio Cup) dans le carré d'as. Ce dernier se console avec le bronze en Classe A3.
Laurent Chartreux a surfé aisément sur la A2, Cyril Bacquié (Midi-Pyrénées) ne pouvant lutter à armes égales avec sa modeste Saxo VTS. Recordman du nombre de Finales, puisqu'il les totalise toutes à son palmarès éloquent, Jérémie Bacquié (Citroën Saxo VTS - Midi-Pyrénées) suit. A noter le temps canon de Jean-Marc Touron (Citroën Saxo Cup - Bretagne Pays de Loire) lors de la deuxième manche, qui paraphait le scratch du Gr.A. Mais comme le redoutait le Vendéen, cela a été de courte durée avec le retour d'un temps sec l'après-midi.
Avec un Laurent Sancey (Peugeot 106 XSI - Bourgogne-Franche Comté) dans toute sa splendeur sur la piste auvergnate, Philippe Pape (Citroën AX GTI - Corse) ne pouvait guère espérer mieux, et s'est contenté d'améliorer ses chronos au fil des manches, passant même sous la barre symbolique des deux minutes. Au volant de sa Peugeot 205 Rallye, la représentante de la gent féminine du Comité Bretagne-Pays de Loire, Marie-Thérèse Bertho, a été reléguée au rang d'observatrice.
Groupe N: La revanche de Samuel GIBEAUD

Vaincu à Alès en 2012 par l'inoxydable Sylvain Bidaud (Renault Clio Williams - Rhône Alpes), le très performant Samuel Gibeaud (Renault Clio Williams), jeune valeur montante du Comité Bretagne-Pays de Loire, se présentait sur la grille de départ avec de solides ambitions. Toutefois, cela ne s'avérait pas être une simple formalité, car des virtuoses du Groupe N tel le vainqueur 2012 en titre précédemment cité, voire son voisin vendéen Michel Macquigneau (Renault Clio Williams) ne comptait pas enfiler des perles. Mais c'était sans compter sur l'opiniâtreté de Gibeaud qui alignait les meilleurs temps, et raflait la victoire. Une fois n'est pas coutume, Bidaud se retrouvait relégué au rang de Poulidor du Groupe N, tout en ayant conservé un pécule substantiel sur la Renault 5 GT de l'acrobate Ludovic Leroux (Lorraine-Alsace), qui coiffait sur le fil Michel Macquigneau pout un micron. La lutte à couteaux tirés entre les deux représentantes de la marque au losange a d'ailleurs déployé toute sa magnificence lors de la troisième manche où seuls quatre centièmes séparent les deux hommes !
Leroux s'offre au passage la classe N4, devant le second représentant de la famille Leroux, en l'occurrence Philippe, et Samuel Guérin (Renault 5 GT Turbo - Normandie).
Le classement de la N3 se réfère quant à lui au Groupe, soit Gibeaud-Bidaud-Macquigneau.
Cédric Sancey (Citroën Saxo VTS - Bourgogne-Franche Comté) n'a laissé que des miettes à ses rivaux en N2, à savoir Alexandre Croset (Peugeot 106 S16) et Olivier Hronik (Citroën Saxo VTS) qui se sont livrés à un duel sans merci pour conquérir la meilleure des places d'honneurs.
Dans la classe biberon, le suspense a été de mise. Auteur d'une très belle saison, Maxime Meyer (Citroën AX GTI - Centre) voguait vers un horizon rayonnant, avant qu'une quille renversée et, en conséquence, une pénalité, ne permette à son poursuivant Renaud Menuel (Peugeot 106 XSI) de rectifier le tir. Pour les accessits, Christophe Boudeau (Peugeot 205 Rallye) s'est fait surprendre par Eric Ghesquière (Citroën AX GTI).

Groupe F2000: PEYROCHE sans erreur

Remarqué déjà lors de la dernière Finale par son sens de l'attaque, Nicolas Peyroche (Peugeot 106 S16 - Auvergne) confirme de la plus belle des manières. Pas une manche ne lui a échappé, et il a su prendre le large par rapport à une armada de Renault Clio RS emmenées par Nicolas Barbier (Poitou-Charentes). Seul Nicolas Jacquemin et sa vaillante Peugeot 106 XSI s'intercale entre eux, au troisième rang. Barbier s'est taillé la part du lion en F2000-3, laissant les hors d'œuvres à Eric Heyberger (Renault Clio RS - Provence Alpes Côte d'Azur) et Damien Quaire (Renault Clio RS - Rhône Alpes).
En F2000-2, les carottes étaient cuites pour Jacquemin qui s'est heurté à l'indomptable Peyroche. Il en a été de même pour Fabrice Papin (Peugeot 106 S16 - Aquitaine) qui n'a pu avoir son mot à dire.
Dans la plus petite cylindrée, Stéphane Baud (Citroën AX Sport - Rhône Alpes) vient mourir à 457 centièmes de Philippe Gérard (Peugeot 205 Rallye - Bourgogne Franche Comté), imperturbable. Stevens Valot (Peugeot 205 Rallye - Bourgogne Franche Comté) a, quant à lui, pris l'ascendant sur Maxime Sénécat (Peugeot 205 Rallye - Nord Pas de Calais) pour le podium de classe.
Groupe FC: Champagne pour Nicolas Fouquer

Déloger de son fauteuil le multiple Champion en FC ; Cédric D'Amico (Gecem - Rhône Alpes), voilà qui n'est pas chose aisée. En totale osmose avec sa rutilante et superbe Fiat 126 Maxi, Nicolas Fouquer l'a fait, avec en prime des passages à couper le souffle. Pour l'ultime marche du podium, Didier Nerling (Alpine A110 - Bourgogne-Franche Comté) n'a pas été inquiété.
Fouquer a, en toute logique, fait aussi la différence en classe FC3, imité par Nerling en FC2. En FC1, Stéphane Michel (Simca Rallye 3- Normandie) a fait cavalier seul en tête, même si Philippe Deriemacker (Simca Rallye 2 - Provence Alpes Côte d'Azur) et Gérard Mygardon (Simca Rallye 2 - Ile de France) n'ont jamais été bien loin.

Groupe GT de Série: Léonard LUSARDI, évidemment

Pas de surprise en GT de Série dont Léonard Lusardi (Lotus Elise 111S) était le seul représentant.

La Coupe des Dames est à mettre à l'attribut de Corinne Flandy (Dallara 388- Auvergne), bien qu'elle ait dû se faire violence pour maîtriser les velléités d'Emeline Bréda (Merlin Honda - Rhône Alpes).

Prochain Rendez-Vous : Le Rallye Régional de Bonaguil (47).

Texte et photos : PQ47.