Rallye National du Pays Basque 2013
Quatrième couronne pour Antony MORA
Après 2004, 2008 et 2009, Antony Mora a attendu patiemment son heure avant de pouvoir réinscrire son nom au palmarès de l'épreuve basque, qui soufflait cette année sa 22e bougie. Mais cela ne s'est pas résumé à une promenade de santé pour le Sarladais, qui a trouvé sur sa route un Christophe Duigou dans toute sa splendeur, aux commandes d'une Mitsubishi Lancer Evo 9 revigorée, et arborant une nouvelle mouture verte pomme. A domicile, ce dernier n'a pas fait dans la dentelle, poussant la Bavaroise aux couleurs « Hankook » dans ses ultimes retranchements tout au long des neuf spéciales chronométrées, dont certaines ont été revues et corrigées par les membres de l'ASA Adour Pyrénées et l'Ecurie Hasparren Pays Basque et leur chef de file, Thomas Taillandier. Du pur label Pays Basque, avec d'innombrables portions bosselées pour gros cœur, a été proposé aux 59 équipages venus affronter l'un des plus beaux rallyes nationaux de l'Hexagone. Un nombre malheureusement en baisse, compensé par un regain d'intérêt pour les Rallyes de doublure VH et VHRS, organisés pour la deuxième fois, et dont les spécialistes sont venus en nombre.
Au niveau de la course en elle-même, la première étape n'offre que peu de surprises : Mora affirme ses ambitions, sans toutefois parvenir à s'affranchir véritablement de Duigou, qui veille au moindre faux pas de son adversaire. Il s'octroiera d'ailleurs l'ES 5 nocturne d' « Hélette-Iholdy » (11.9 kms) pour 1s6. Mais s'il dispose d'un pécule somme toute confortable, il ne s'agira pas pour Mora de s'endormir sur ses lauriers lors des hostilités dominicales. En effet, Duigou se montre le plus aguerri à l'entame de la 2e étape (ES 6 « Orègue », 19.6 kms). Mais c'est mal connaître Mora, qui rétorque immédiatement dans la mythique ES de Pascoenia (ES 7 - 9.8 kms), collant d'emblée 8s2 à son poursuivant. L'ultime boucle de ces deux mêmes spéciales offrira de nouveau un mano-à-mano identique entre les deux hommes, mais l'écart est d'ores et déjà creusé à l'avantage de Mora, qui rentre à Hasparren en conquérant. Duigou n'a cependant pas à rougir de sa prestation, et peut se targuer d'avoir donné bien du fil à retordre au quadruple vainqueur. Quant à André Jézéquel, il n'a pu suivre le rythme effréné des deux animateurs de premier plan, et s'est concentré à rester sur le podium, bien que Reynald Moinet (BMW Série 1, F2-14), qui disputait le deuxième Rallye avec son fils Florian à la lecture des notes, soit revenu en trombe en fin de parcours. A noter également la jolie performance du toujours très rapide Paul Paillé (Fiat Punto Kit-Car, A6K), qui se hisse dans le Top 5, tout en ayant regretté que son camarade de jeu Cédric Orillac (Citroën Saxo Kit-Car, A6K), avec qui il s'était engagé dans un bras de fer virulent, ait dû quitter la course dimanche matin suite à une sortie de route sans gravité. Nous souhaitons bon courage aux deux Cédric, qui malgré tout, et comme de coutume, ont affolé les chronos ce week-end. Relégué au 6e rang, Laurent Borderie a dû s'employer à dompter sa BMW 318 Compact (F2-14) sur les routes basques, tortueuses à souhait, mais est loin d'avoir démérité. Même cas de figure pour Anthony Ulbert (Renault Clio RS, A7), 7e, qui découvrait ce tracé, et qui n'a pas fait dans la dentelle malgré quelques soucis mécaniques. Installé à la 8e position, Jérôme Dantiacq a été l'auteur d'une performance vertigineuse au volant d'une nouvelle Citroën Saxo VTS, d'autant plus qu'il a su conserver son bien acquis tout au long du Rallye, taclant la Renault Clio Sport (F2-14) de l'Espagnol Jésus-Maria Zunzundegui. Jonathan Gros (Citroën Saxo VTS, F2-13) referme les portes du Top Dix.

Groupe A: DUIGOU sans inquiétude

Avec plus d'1min44 d'excédent sur la 207 S2000 de Jézéquel, le parcours de Christophe Duigou peut-être réellement qualifié d'hégémonique. Anthony Ulbert complète le podium, et s'adjuge par la même occasion la Classe A7, imité par ses prédécesseurs en A8 et A7S.
En A6K, l'on déplore vivement la sortie de Cédric Orillac et Cédric Nicolau, tant la bagarre avec la Punto Kit-Car de Paul Paillé a tenu en haleine les spectateurs.
Dantiacq a atomisé la concurrence en A6, et au passage s'est payé le luxe de pointer dans le Top Dix avec sa modeste Saxo VTS. Pour le rang de dauphin, Marc Piagno (Peugeot 106 S16) a conservé une longueur d'avance sur l'incisif Guillaume Roget (Peugeot 106 S16).
Les frère Favre (Peugeot 106 Kit Car) ont déroulé en A5K. En 1300, Yannick Dupouy (Peugeot 106 XSI), malgré une touchette prématurée, avait pris le large par rapport à François Hirigoyen (Peugeot 106 XSI), mais a bien failli tout perdre lors d'une escapade dans un fossé le dimanche.
Groupe N: Les époux DEVECCHI en rescapés

Dans un Groupe N décimé par les abandons, Xavier et Ann Devecchi (Renault Clio Ragnotti, N3) ont su tiré leur épingle du jeu au terme de multiples rebondissements. En effet, si Loïc Larquey (Renault Clio Ragnotti, N3) s'affirmait en leader d'entrée de jeu, il voyait son moteur partir en fumée dans l'ES 2. Julien Séré (Renault Clio Ragnotti, N3), auteur du 2e chrono de l'ES 1, n'en profitait guère, puisqu'il se faisait piéger dans cette même et redoutable ES 2. Quant à Sébastien Larçabal (Peugeot 206 RC, N3), il devait renoncer la mort dans l'âme entre l'ES 1 et l'ES 2 suite à une boite de vitesses défaillante, quasiment devant sa porte, rageant !
Scénario similaire pour le gain de la N2, où De Wilde, qui tenait la corde, a dû se résoudre à la lâcher quant la mécanique a fait des siennes lors de l'ES 8, Daniel Baillinou-Massey (Peugeot 106 S16) s'offrant l'opportunité. Pour son retour aux affaires, Christophe Bouthier (Peugeot 106 S16) épingle la médaille d'argent, tandis que Christophe Soulier (Citroën Saxo VTS) rejoignait la liste des abandons (alternateur).
Esseulé, Thibault Mulon (Peugeot 106 XSI) a plané sur la classe « biberon ».

Groupe F2000: Triplé BMW

Mora-Moinet-Borderie, tel est le tiercé gagnant du Groupe F2000. Un Groupe F2000 où les têtes d'affiches ont d'ailleurs quitté la scène très (trop) tôt. Lionel Jacob (Peugeot 206 S16), lâché par un cardan dès l'ES 1, ou encore Yannick Lacouture (BMW 318 Compact), Yves Arnaudeau (Mercedes C 180), Guillaume Chapelle (Renault 5 GT Turbo) et le prometteur Gabriel Raynaud (Seat Ibiza), 13e temps de l'ES 1, font partie des malchanceux du jour.
La classe F2000-13 s'est vue également écrémé de la plupart de ses prétendants : Patrice Chaussat (Citroën C2) et Olivier Louis (Peugeot 206 XS), qui s'était emparé de la tête, ont laissé Jonathan Gros (Citroën Saxo VTS) terminer sa course en solitaire. Le jeune Ariégeois ne s'est cependant pas contenté de gérer son triomphe, mais a signé de très bons chronos, lui permettant de nourrir de bons espoirs pour la Finale d'Oyonnax dont il portera les couleurs du Comité Aquitaine.
Anthony Rambaud (Peugeot 106 Rallye) sorti dans l'ES 4, Christophe Gallitto (Talbot Samba), malgré quelques figures, parvient à rallier l'arrivée finale, avec la F2-12 en poche.
Groupe R: Terry FOLB opportuniste

Fabien Chazoulières (Citroën C2 R2) dominait de la tête et des épaules avant de partir à la faute dans l'ES 4. Terry Folb (Renault Twingo RS) n'a donc pas eu de mal à s'imposer, mais en terminant 14e au Général, autant dire qu'il n'a pas amusé la galerie. En R3, l'expérience s'est vue écourtée pour Yannick Simian (Renault Clio).

Groupe GT : La régularité paye pour Jean-Paul TERRAL

Gérard Marie (Nissan 350 Z) dictait sa loi à la Porsche Cayman S de Jean-Paul Terral, avant qu'il ne plonge dans les abysses du classement lors de l'ES 7, offrant les lauriers sur un plateau au Tarnais, grand adepte du Pays Basque.

Groupe Z: LASSALLE, Roi du Groupe Z

Cédric Lassalle (BMW 325i) s'est taillé la part du lion face aux Alfa Roméo 75 V6 de Daniel Haro et François Terral.



Sur les 59 équipages autorisés à prendre le départ, 35 ont rallié le parc fermé final d'Hasparren.

Prochain Rendez-Vous : le Slalom en Côte de Monclar d'Agenais (47), les 7 et 8 Septembre.

Texte et photos : PQ47