Rallye National Montagne Noire 2013
ROUILLARD Puissance 6
Ce 34e millésime d'une épreuve désormais incontournable dans le calendrier hexagonal de la Coupe de France, s'est, sans réelle surprise, vu dominée de bout en bout par Patrick Rouillard (Porsche 997 GT3 Cup).
Et pourtant, lors de l'étape de « mise en bouche » nocturne du vendredi soir, caractérisée par l'apparition d'une nouvelle ES « Dourgne » (18.2 kms), c'est un époustouflant Xavier Besson qui se met en exergue au volant de sa Renault Mégane Maxi, faisant quasiment jeu égal (pour 0s1) avec le redoutable Cévenol Yannick Vivens (Peugeot 206 S16, F2-14). Rouillard lâche un peu de lest, pointant à 1s7, mais relègue respectivement à 2s l'Azuréen Guy Mottard (Peugeot 306 Maxi, FA7K) et le Sarladais Antony Mora (BMW 318 Compact, F2-14). Mais Rouillard sonne la fin de la récréation pour ses camarades de jeu lors de l'ES 2, si bien qu'il clôture cette première étape avec un excédent de 6s7 sur le valeureux Mora, revenu également en trombe dans le « Pas du Sant » (10.37 kms). La performance du jour est toutefois à mettre à l'actif de Yannick Vivens, qui hisse sa Lionne parmi le trio de tête à seulement 9s1 du leader, damnant le pion à une armada de Kit-Car et 4 Roues Motrices, avec, dans l'ordre X.Besson (+18s4), G.Mottard (+19s4), Xavier Lemonnier (Mitsubishi Lancer Evo 10, R4) à 28s8 et Romain Martel (Peugeot 207 S2000, A7S) à 31s7. Les écarts sont d'ores et déjà creusés, mais le plat de résistance ne sera servi que le lendemain, dont deux passages dans la redoutée ES de « La Tourette », longue de 28.1 kms, faisant office de juge de paix du Rallye, et où chacun aura certainement à cœur de dévoiler un féroce appétit.
Le premier coup de fourchette dans la rapide ES 3 de « Fontbruno » (11.88 kms) est donné par Rouillard, qui se fâche pour de bon, collant 10s3 à Mora et 12s7 à Besson qui demeure au contact, menaçant de plus en plus sérieusement Vivens pour le gain du trio de tête. Poussé dans ses derniers retranchements, ce dernier propulse l'attaque jusqu'à son extrême, mais part à la faute dans l'un des nombreux pièges de l'ES 4 « La Loubatière » (9.85 kms). Une intervention médicale est nécessaire pour évacuer le pilote, touché physiquement dans le choc, entrainant la neutralisation de ce secteur chronométré. Nous souhaitons un prompt rétablissement à Yannick Vivens, ainsi qu'à sa copilote, Elodie Alle.
Quant à Rouillard, il en remet une couche dans « La Tourette », et à l'issue de cette première boucle du samedi, dispose désormais d'un pécule de 27s3 sur son dauphin Mora, qui a lui aussi creusé l'écart face à son poursuivant, Guy Mottard ; Besson ayant dû rendre les armes (cardan).
La seconde boucle de la journée n'est quasiment qu'un copier-coller de la première du point de vue du scratch. Rouillard enfile les meilleurs temps comme des perles, et Mora, sachant qu'il ne peut lutter à armes égales, conforte son rang d'outsider. Les yeux sont ainsi davantage rivés sur l'ultime marche du podium, qui s'avère être le théâtre d'un match intense à 3 ; Mottard étant rejoint par un virevoltant Lemonnier et un téméraire Martel. Un somptueux mano-à-mano s'opère entre les trois hommes, si bien qu'avant la dernière joute de « Fontbruno », Mottard ne dispose que d'un maigre avantage d'1s3 sur Lemonnier, et 4s sur un tonitruant Martel, auteur du 2e temps scratch dans « La Tourette » 2. Ces 11.88 derniers kilomètres s'annoncent donc décisifs. Mottard, au gré d'une attaque subliminale, demeure le troisième homme, mais il s'en est fallu de peu face à deux coriaces adversaires qui ne lui ont pas laissé un instant de répit.
Rouillard rentre donc vainqueur à Mazamet pour la sixième fois, avec 1min32s2 d'avance sur Mora et 2min35s1 sur Mottard. Pour les places d'honneurs, la hiérarchie établie initialement a été respectée, soit Lemonnier devant Martel pour 2s1. Sur ses terres, Sylvain Maillard (Subaru Impreza STI, N4) s'adjuge le sixième rang, non sans s'être fait violence pour contrer les assauts d'une part d'un excellent Benjamin Villaret (Renault Clio R3), 7e, et d'autre part de Lionel Espinasse (Mitsubishi Lancer Evo 9, N4), suite aux retraits de Jonathan Dessens (Mitsubishi Lancer Evo 7, A8) et Cédric Coste (Citroën Saxo Kit-Car, FA6K), qui jouaient jusqu'à leur abandon les trouble-fêtes dans cette seconde moitié du Top 10. Un Top 10 qui est d'ailleurs clôturé par Pascal Clairet (Peugeot 306 Maxi, FA7K), auquel il a manqué 2s5 pour accrocher la 9e place, dévolue à Alain Pyrame (Renault Clio R3).

Groupe A: MOTTARD avec l'art et la manière

Grâce à un ultime coup de force, Mottard décroche de surcroit les lauriers en Groupe A, talonné de près par Romain Martel, qui engrange ainsi de précieux points en vue de la Finale d'Oyonnax. Un peu plus à distance, Pascal Clairet s'orne de bronze.
En A8W, pas dans le coup d'entrée de jeu, Michel Bonfils (Subaru Impreza WRC) a finalement jeté l'éponge en milieu de parcours. Seul également en A8, Dessens se mettait en valeur avant d'abdiquer à son tour.
Martel a évolué en solitaire en A7S, Olivier Constanty (Skoda Fabia S2000) étant sorti durement dans l'ES 5.
Besson out, Mottard a clairement dominé son sujet en A7K, ne laissant que des miettes à Clairet. Christophe Surre (Peugeot 306 S16) pointait aux abonnés absents dès le vendredi soir (mécanique).
Damien Vaissière (Renault Clio 16S) tutoyait les sommets de la A7 avant que la mécanique en décide autrement. S'ouvrait alors un vif échange de répliques entre la 206 RC de Laurent Campoy et la Clio Williams de Laurent Lembèye pour le gain de la couronne, que coiffait à l'addition finale le premier cité. Le Belge Michel Wilders (Honda Civic Type R), fidèle du Montagne Noire, complète le podium.
En A6K, Jérémie Turco (Peugeot 206 S1600) prenait le meilleur départ avant de sortir dans l'ES 2. Cédric Coste tenait alors la corde, jusqu'à ce que la mécanique hypothèque sa superbe démonstration lors de l'ES 7. Cédric Orillac (Citroën Saxo Kit-Car) a ainsi pris le relais, et triomphe donc. Nicolas Rouillard (Peugeot 206 XS), considérablement retardé par un câble d'accélérateur défaillant, en termine à un classement qui ne reflète pas sa juste valeur. Entre eux s'intercalent Xavier Baze (Peugeot 206 XS) et le Catalan Albert Roger (Citroën C2 VTS).
Le surprenant Alexandre Barbosa (Citroën Saxo VTS) s'est, quant à lui, mis en lumière pour le gain de la A6, faisant la nique à la référence Yoan Mégias (Peugeot 106 S16). La lutte acharnée entre Cyril Marty (Citroën Saxo VTS) et Nicolas Sistéro (Peugeot 106 S16) pour le compte de la troisième marche a tourné finalement en faveur de la représentante de la marque aux chevrons.
La A5K tombe dans l'escarcelle d'un Aurélien Lafont (Fiat Panda Kit-Car) très performant, qui en conclut au sein du Top 30, repoussant les velléités de Vincent Padilla (Peugeot 106 Rallye).
Yannick Dupouy (Peugeot 106 XSI) n'a laissé le soin à personne de contester son hégémonie en A5, en particulier Rémi Frégeac et Ludovic Bonhomme, tous deux évoluant sur des Peugeot 106 XSI.
Groupe N: MAILLARD au finish

A l'image de la température ambiante en ce dernier week-end de Juillet, la bagarre a été très chaude entre les Japonaises de Maillard et d'Espinasse pour le gain du Groupe N. Espinasse annonçait la couleur le vendredi, talonné par Maillard à seulement 9 dixièmes de seconde. En embuscade, Didier Héron (Renault Mégane RS) et Sébastien Debailles (Mitsubishi Lancer Evo 9) n'en constituaient pas moins des rivaux préoccupants. Mais alors qu'Espinasse poursuivait sur sa lancée dans l'ES 3, Maillard frappait un grand coup dans « La Tourette », inversant ainsi les rôles, sans compter que Debailles, auteur du scratch dans cette même ES, se montrait bien décidé à venir brouiller les cartes. Mais Maillard enfonce de nouveau le clou lors de la boucle suivante, malgré une solide résistance de la part d'Espinasse. Au final, il aura manqué 3s8 au pilote Mitsubishi pour conquérir le Graal. Il se console néanmoins avec la quête de gros points, coefficient 5 oblige, ce qui lui assure désormais une qualification pour la Finale. Pour les accessits, Debailles et Héron ayant disparus des classements (sortie pour l'un, mécanique pour l'autre), c'est Andréas Albert, en progression exponentielle aux commandes de sa Subaru Impreza STI, qui récolte le fruit d'un parcours sans faute. Un classement qui se retranscris à l'identique au niveau de la Classe N4.
La N3 a également offert son lot de surprises : Kévin Coste (Renault Clio Ragnotti) ne dépasse pas l'ES 1, Ludovic Marigo (Renault Clio Ragnotti) leader jusqu'à l'ES7, renonce sur la liaison le menant à l'ES 8, imité quelques temps auparavant par Sylvain Rouquette (Renault Clio Ragnotti). C'est finalement Charles Faure (Renault Clio Ragnotti) qui hérite du scalp après s'être affranchi des griffes de Philippe Millet et Sylvestre Expèce, tous deux sur Renault Clio Ragnotti.
En N2, le remarquable Clément Biau était l'auteur d'un véritable festival le vendredi soir, pointant 29s avec une modeste Citroën Saxo VTS. Si le lendemain, il ne pouvait faire face au retour de l'étalon Jérôme Dupuy (Citroën Saxo VTS) ayant fondu littéralement sur lui, il a su marquer de son empreinte l'épreuve tarnaise. Troisième de classe et 43e au Général, Nicolas Hébrard (Peugeot 106 S16) n'a pas démérité lui non plus.
Moisson victorieuse pour Jean-François Boyer (Peugeot 106 Rallye) dans la classe « biberon », qui n'a pas cédé à la pression exercée par Gérard Nicoli (Citroën AX Sport), lui-même menacé directement par Eric Rosalie (Peugeot 106 XSI).

Groupe F2000: MORA et les autres

Mora a logiquement dicté sa loi à ses concurrents du Groupe F2000. Vivens n'était cependant pas présent dans le but d'enfiler des perles, et l'a superbement bien démontré jusqu'à sa sortie de route. Le rapide Ayrton Lechartier (Renault Clio Williams) prenait un très bon départ le vendredi en s'immisçant au sein du tiercé gagnant, avant que le bouillant Benjamin Cardenas (Peugeot 306 XSI), très en verve cette saison, le coiffe sur le fil à l'issue de l'ES 5 pour 2s9. La seconde boucle promettait donc un duel haletant entre les deux hommes, malheureusement, les caprices de la mécanique ont contraint le premier cité à recharger sa belle Clio à l'assistance. Cardenas n'a pas pour autant ralenti la cadence, et au gré d'une belle attaque, s'accapare une somptueuse 11e place finale, couplée à la médaille d'argent du F2000. De retour au volant de sa Renault Clio RS, Dominique Chibaudel n'a pu rivaliser.
Kévin Budaï (Peugeot 106 S16) a régné en maître sur la F2-13, laissant Jordi Martinez-Belmonte (Peugeot 206 XS) et Brice Barthas (Peugeot 205 GTI) se départager les places d'honneurs.
L'élite de la F2-12 s'est vue écrémée par les sorties de Thierry Autonès (Peugeot 205 Rallye) et Romain Veyre (Peugeot 106 S16), laissant Gaël Bilheran (Peugeot 106 XSI) filer aisément vers la victoire, loin devant Jacques Boudinet (Peugeot 106 Rallye).
En F2-11, la course d'Aurélien Villaret (Peugeot 106 Rallye) a été des plus limpides, ne laissant aucun espoir à Alexandre Cénès (Peugeot 106 Rallye). Venu de l'Ain en vue d'accroitre son capital de points, Cédric Ducret (Peugeot 104 ZS) s'est retiré dès l'ES 1.
Groupe R: Xavier LEMONNIER en patron

En Groupe R, Xavier Lemonnier a contrecarré les ambitions des Clio R3 emmenées par Benjamin Villaret et Alain Pyrame. Il s'impose de fait en R4, tandis que Villaret a fait figure d'épouvantail en R3, face au représentant de l'Outre-Mer Pyrame et de l'Ile de Beauté Georges Baylac (Renault Clio R3). A noter la course prometteuse du Polonais Aleksander Zawada (Renault Clio R3), épaulé par Cathy Derousseaux, 16e au général.
En R2, Fabien Chazoulières (Citroën C2 R2 Max) a mené à la baguette le Provençal Nicolas Schifano (Citroën C2 R2 Max).
Résultat nul en R1, où les deux prétendants, Jordan Mottard et Alexandre Coria, tous deux sur Renault Twingo RS, n'ont pu rallier l'arrivée.

Groupe GT : RIZO en solitaire

Alors que Rouillard a caracolé en GT+, Thomas Rizo (BMW 135i) l'a imité en GT de Série, aidé par les abandons de Jean-Pascal Besson (Porsche 997 GT3 RS) et Jean-Paul Terral (Porsche Cayman S). Cédric Delage, qui étrennait sa nouvelle monture, une Opel Speedster, a lui aussi quitté prématurément la course, sur ennuis d'ordre mécanique.

Groupe Z: HARO, seul représentant

Daniel Haro termine 74e de l'épreuve avec son inusable Alfa Roméo 75 V6.



Aux commandes de leur Peugeot 106 S16 (FA6), Loriane Forgues et Marjorie Llabres s'octroient la Coupe des Dames.

Sur les 137 partants, 88 ont rallié l'arrivée finale à Mazamet (81), plaque tournante du Rallye.

Prochain Rendez-Vous : la Course de Côte Internationale du Mont Dore/Chambon-sur-Lac (63), manche du Championnat d'Europe et du Championnat de France de la Montagne.

Texte et photos : PQ47