Course de Côte de Bagnols-Sabran 2013 (CFM)
Pari gagné pour Nicolas SCHATZ !
Le gratin du Championnat de France de la Montagne était réuni en ce week-end des 6 et 7 Avril à Bagnols-Sabran (30) pour l'ouverture de la Saison 2013 d'une des disciplines phares du sport automobile. Une manche d'ouverture où le regain d'intérêt est toujours actif en raison des nouveautés à découvrir, et des nouveaux enjeux qui se dessinent. Triple champion de France, Nicolas Schatz fait partie de ceux qui se sont crées un nouveau challenge, en se fixant l'objectif de décrocher un quatrième titre avec une nouvelle arme : la Norma CN+, dernière née des ateliers pyrénéen de Norbert Santos. Son principal rival, Sébastien Petit, hésitait encore avant le départ entre s'aligner avec une Norma similaire acquise l'an dernier, où reprendre place dans l'habitacle de sa « vieille » mais bougrement efficace Reynard 95 D. Après des essais ingénieux sur circuit, la seconde option a été retenue, du moins pour cette première manche. Nouveauté également du côté des outsiders, qui pourraient bien venir jouer les trouble-fêtes cette saison en pôle-position, en l'occurrence pour Alban Thomas, qui, sans quitter la catégorie reine de la Montagne ces dernières années, la F3000, a opté pour un matériel plus récent ; la Reynard 01L ex-Stéphane Baudin ; ou encore le jeune talent naissant révélé l'an dernier en Tatuus FR 2000, Jérôme Viarino, dont la Saison 2013 s'articulera au volant de la Lola T 96/50 paternelle. Si l'on rajoute à cela, en Série B, les prémices de luttes effrénées, notamment entre les Seat Leon Supercopa des prétendants aux Challenges « Open » et « Elite », cette première échéance, organisée par l'équipe de l'ASA Rhône-Cèze et Sabran Organisation emmenée par Régis Court, d'une série de treize épreuves au sein de l'Hexagone, a prévu de tenir toutes ses promesses.
Malheureusement pour le spectacle et les pilotes, l'invitée surprise des essais du samedi n'est autre que la pluie, et, accessoirement, le froid. Des conditions pas des plus évidentes en vue de la prise en main de sa nouvelle monture pour Nicolas Schatz, qui se laisse déborder par la Reynard de Petit au cours de la première montée. Mais la surprise vient également du deuxième membre de la fratrie Schatz ; Geoffrey ; sans nul doute promis à un palmarès aussi éloquent que son aîné. Aux commandes de sa nouvelle Norma M20 2 litres, ce dernier se hisse provisoirement au sein du tiercé gagnant ; résultat qu'il améliorera même au cours de la seconde ascension de la journée en montant d'un cran, tandis que Sébastien Petit rétrogradera au cinquième rang. Dans ces conditions délicates, Nicolas Schatz tire, au classement général des Essais, et au gré d'une seconde montée impeccable, d'ores et déjà un beau potentiel de sa Norma en 1m32s927. A ses trousses, son cadet figure à 4s854. Les protos 2 litres sont effectivement aussi dans leur élément puisque les redoutables Olivier Augusto et Dominique Carifi (Norma M20), suivent aux arrières-postes.
Mais le lendemain, pour les trois montées de course dominicales, le soleil est rendez-vous, ce qui va inéluctablement redistribuer les cartes, et offrir un classement plus « rationnel ». Le premier coup de théâtre de la journée survient, lorsque Sébastien Petit, parti le couteau entre les dents pour tenter de contrer la Norma bourguignonne, est freiné dans son élan par un début d'incendie sur sa monoplace. Si l'équipe du Team Petit-Croisi Europe va remuer ciel et terre pour réparer les éléments mécaniques touchés et ainsi pouvoir se présenter sur la ligne de départ de la deuxième ascension, il est en revanche incontestable qu'un premier joker a été grillé ; dans les deux sens du terme ( !). Geoffrey Schatz confirme, quant à lui, sa performance de premier ordre de la veille qu'il réédite en postulant en dauphin. Alban Thomas, bénéficiant d'une piste sèche, peut enfin exploiter le potentiel de sa Reynard et claque le troisième chrono, à 5s959 du leader. L'Auvergnat Yannick Latreille (Norma M20F) se montre d'emblée très incisif en héritant du carré d'as, au nez et à la barbe de la Mygale F3 du multiple vainqueur de la Coupe de France, Marcel Sapin. La deuxième montée n'offre aucun suspense, Nicolas Schatz assomme littéralement la concurrence, emmenée par Alban Thomas, qui parvient à coiffer de peu Geoffrey Schatz. La malchance s'abat une nouvelle fois sur Petit, qui voit de nouveau sa mécanique s'enrayer. La troisième montée sera donc décisive pour lui. Si elle ne représente qu'une formalité pour Nicolas Schatz, qui cueille ainsi ses premiers lauriers avec la Norma, le pilote de la Reynard 95D se jette corps et âme dans la bataille, et parvient à arracher la médaille d'argent à Alban Thomas, victime à son tour d'ennuis mécaniques dans cette ultime ascension. Geoffrey Schatz a exhibé son talent fulgurant tout au long du week-end, et se voit récompensé de ses efforts par une méritoire 4e place, sachant qu'il était difficile, pour ne pas dire impossible, de lutter à armes égales avec les F3000 pour le podium. Il coiffe par ailleurs sur le fil la Reynard 99 L de Benoit Bouche, de retour en Championnat de France de la Montagne. La sixième position échoit à un Yannick Latreille combatif, tandis que Marcel Sapin, en épinglant la 7e place, s'affirme comme le fer de lance de la meute des F3. Le jeune et talentueux Vincent Créniault (Dallara F 303/305) lui a pourtant bel et bien mené la vie dure, mais il vient mourir à un peu plus de deux dixièmes de son homologue, tandis qu'Eric Bonjean a su tiré le meilleur profit de sa Ligier JS49 en héritant du 9e rang. Au volant de sa Dallara F 302, Stéphane Kraft clôture le cercle très restreint du Top Dix.
Au sein du Groupe D/E, Sébastien Petit coiffe la couronne, malgré les velléités d'Alban Thomas. Benoit Bouche est le troisième homme fort de cette catégorie des monoplaces, sachant que tous trois constituent par la même occasion le trio de tête de la Classe 6 de ce même Groupe D/E. Avec hargne et élégance, Marcel Sapin s'arroge la Classe 5, talonné par les bouillonnants Créniault et Kraft. Dans le clan des Tatuus FR 2000 propre à la Classe 7, la valeur montante Sylvain Milesi a tenu la dragée haute à la référence Antoine Betzel et au local Anthony Oya. La DE-3 a été l'apanage de Romain Gelly (Van Diemen Ford Word), seul représentant de cette cylindrée, tandis que Thierry Bertin (Dallara PB 07) s'est brillamment distingué en DE-1.
Dans la catégorie réservée aux Sports Protos, l'hégémonie de Nicolas Schatz a été totale. Son frère Geoffrey a poursuivi son ascension vertigineuse entamée l'année dernière en raflant la place de dauphin, damnant le pion à la Norma 3 litres de Yannick Latreille. Lauréat au général, Nicolas Schatz s'octroie naturellement la victoire en Classe CN+ ; son frère en faisant de même en CN-2. Yannick Latreille pouvait regretter l'absence de concurrence en CN-3 après le retrait de David Roche (Osella) dès les Essais, tandis que Thierry Ferretti (Merlin MP 2000) a assommé littéralement la concurrence en CN-1, composée notamment de Jean-Philippe Martin (Norma M20B), peu épargné par la mécanique, et du Gersois Frédéric Bardot (Merlin MP 2000). Au sein d'une Classe CM particulièrement relevée cette année pour ce 43e millésime, et au terme d'une âpre bataille, Emmanuel Arbant (BRC CM05 Evo) s'est affranchi des griffes de François-Xavier Thiévant, qui faisait débuter le Silver Car S2F. Nouveau venu en CM, le Tracking conçu et développé dans les ateliers de Dan Bourgeon, dont la coque originale prend l'apparence d'une Mercedes, s'est montrée d'une efficacité époustouflante pour sa première sortie, avec aux commandes le fils de son créateur, Fabien Bourgeon.

Groupe A: Gaétan BONNET à l'arrachée !

Le Groupe A a offert tout au long du week-end des joutes palpitantes. Si Philippe Polge domine les Essais au volant de sa Renault Mégane Kit-Car et récidive lors de la première montée de course, Rémi Bernard (Seat Leon Supercopa) se taille en revanche la part du lion dans la suivante, sans perdre de vue la menace oppressante que constitue Gaétan Bonnet sur une monture identique. Ce dernier, au gré d'une attaque de tous les instants, relègue son adversaire au deuxième plan au cours de l'ultime montée de course. Ne pouvant lutter avec les représentantes de la marque ibérique de dernière génération, Polge s'adjuge un podium honorable.
En A4, la prééminence des Seat Leon Supercopa s'est affirmé tout au long du week-end. Bonnet, Bernard, et le jeune espoir Alexandre Cosson en terminent dans cet ordre.
Polge a régné de main de maitre sur la Classe A3, laissant Mickaël Prudent (Renault Clio 3 Cup) et Mickaël Gley (Alfa Roméo GTA Cup) s'expliquer chaudement pour le gain des places d'honneurs ; le duel tournant à l'avantage du premier cité.
Jean-Luc Corbier, avec une Citroën Saxo Kit Car arborant de nouvelles couleurs, était clairement sur une autre planète en A2. Jean-Pierre Gley (Honda Civic VTI) et Florian Brun-Buisson (Peugeot 206 XS) n'ont pu que jouer le rôle de satellite.
Groupe N: Pascal CAT sabre le champagne

Malgré la pression constante exercée de toutes parts par les véloces Philippe Poinsignon (BMW M3 E36) et Sébastien Lemaire, nouvelle recrue du Championnat de France de la Montagne et évoluant également sur BMW M3 E36, Pascal Cat (BMW M3 E36), l'homme à battre en Groupe N, a de nouveau fait honneur à sa réputation. Il glane du même coup la Classe N4.
Mickaël Fezay (Renault Clio RS), malgré les assauts de Christophe Fargier (Honda Integra Type R), est parvenu à s'ériger en vainqueur de la N3. Le podium est complété par Daniel Demare (Honda Integra Type R), au terme d'une vive échauffourée avec la Clio RS 2 d'Hubert Montchalin.
Pour quelques centièmes, Daniel Sire (Honda Civic VTI) contrecarre les ambitions de Julien Reynouard (Peugeot 106 S16) au sein de la N2. Franck Rey (Citroën Saxo VTS) n'était pas non plus présent en vue d'enfiler des perles, et en conclut sur les talons des deux premiers cités.

Groupe F2000: Didier DURAND en conquérant

Le F2000 a également eu la particularité de tenir en haleine les spectateurs jusqu'au terme des échéances. Le rallyman Loïc Pelat (Renault Clio RS) imposait sa dextérité aux Essais du Samedi, avant de voir fondre littéralement sur lui la BMW 316 Compact de Didier Durand le lendemain ; les conditions climatiques du dimanche étant plus propices à sa propulsion. Bruno Sanchez (Peugeot 306 Maxi) s'intercale entre les deux protagonistes, non sans s'être payé le luxe de signer le meilleur temps de Groupe lors de la troisième montée.
En F2000-3, le podium se réfère à celui établi à l'échelon supérieur, c'est-à-dire au Groupe.
Au terme d'une lutte fratricide avec Nicolas Pantel (Peugeot 205 GTI), Gilles Eynard (Honda Civic VTI) s'impose de justesse en F2000-2, tout en surveillant dans ses rétroviseurs l'autre Peugeot 205 GTI de Didier Cornubet.
Jean-Pierre Métivier (Simca Rallye 3) récolte le fruit d'un parcours sans faute en F2-1, face à Stéphane Vial (Peugeot 106 XSI).


Groupe FC:
Joël CAZALENS, l'homme à battre en Groupe FC

Toujours fidèle au rendez-vous de Bagnols-Sabran au volant de sa redoutable Scora, Joël Cazalens s'offre un énième succès en Groupe FC, sachant qu'il a trouvé sur son chemin un Yves Tholy (Simca Rallye 3) étincelant, et dont les passages « à la limite » sont à réellement couper le souffle. Sébastien Pic (Simca Rallye 3) a lui aussi évolué sur un rythme effréné, et s'orne de bronze.
Joël Cazalens a tué le suspense dans l'œuf en FC4, tandis que Didier Deniset (Renault 5 TDC) a figuré quelque peu en retrait.
En FC2, les Simca ont joué sur tous les tableaux, avec, d'une part, les Rallye 3 des redoutables Tholy et Pic, et d'autre part le CG du vaillant Frédéric Assenault.
Pierre Guironnet (Simca CG), a, quant à lui, dicté sa loi à Thierry Favario (Simca Rallye 2) en FC1.
Groupe GTTS: Nicolas WERVER, sans surprise

Bien que Daniel Kirmann (Ferrari F430 GT3) ait survolé les débats le Samedi et lors de la première montée de course ; tandis que Werver (Porsche 997 GT3 Cup) était neutralisé par un tête-à-queue ; ce dernier, piqué au vif, retrouvait le chemin de la victoire dès la montée suivante, pour ne plus s'en écarter. Dauphin, Kirmann a témoigné d'une belle prise en main de sa nouvelle monture, tandis qu'un temps d'adaptation a été nécessaire à Pierre Béal pour appréhender le comportement de son imposante BMW E46 GTR.

Groupe GT: VUILLAUME intangible

Comme à l'accoutumée, Dominique Vuillaume (Porsche 996 GT3) a monopolisé le Groupe GT de Série, où Cyril Mallemanche (Caterham Super Seven) a su tirer son épingle du jeu ; accaparant au passage la Classe 1 ; et coiffant sur le fil la Porsche 997 GT3 de Christian Schmitter, auteur d'une belle figure à l'arrivée de l'ultime montée au fameux virage du « bac à sable ».


En Coupe des Dames, Cécile Cante (Dallara F 306) rafle la mise, cueillant au passage une belle 23e place au général. Elle précède Martine Hubert (Norma M20) et la débutante Estel Bouche (Tatuus FR 2000).

Sur les 159 partants, 150 figurent au classement scratch général. Nicolas Schatz prend évidemment l'avantage au Championnat en Série A, tandis que Werver a mis toutes les réserves de son côté pour le gain de la Série B. La deuxième course inscrite au calendrier, à savoir Saint-Jean-du-Gard/Col Saint-Pierre sera l'occasion pour eux de conforter leurs positions tout en affrontant la rude concurrence.

L'épreuve VHC organisée en parallèle de l'épreuve nationale moderne, a consacré Edmond Gustarini aux commandes de sa Chevron F2 B48, poussé dans ses derniers retranchements par la Porsche 935 3.5 L de Jean-Marie Alméras et la Martini MK 32 de René Paulin.

Prochain Rendez-Vous : le Rallye Régional du Frontonnais (31), les 13 et 14 Avril.

Texte et photos : PQ47.