Rallye National de la Vienne 2013
Pierre ROCHE, infaillible…
Epreuve habituelle d'ouverture de la saison rallystique du Comité Poitou-Charentes, le Rallye National de la Vienne version 2013 (8 et 9 Mars) a réuni 69 équipages prêts à en découdre sur les deux spéciales concoctées par les membres de l'Ecurie Châtellerault Poitou : « Leigné-les-Bois-Pleumartin (12.4 kms) », ayant subi de profondes modifications, et « Pays Châtelleraudais » (11.8 kms), quelque peu repensée en ce qui concerne les premiers kilomètres du tracé. Venus peaufiner les réglages de leur Mini Countryman WRC en vue d'aborder sereinement la première manche du Championnat de France du Touquet-Pas de Calais le week-end prochain, Pierre et Martine Roché ont démontré tout le potentiel de la petite bombe britannique sur les petites routes poitevines.
Effectivement, dès l'ES 1, 18s7 sont posées au deuxième membre de la famille Roché, en l'occurrence Jean-Luc, qui étrenne sa nouvelle Peugeot 207 S2000 ex-Saintéloc. Egalement présents en vue d'effectuer les premiers tours de roues de leur Peugeot 208 R2 en vue du Trophée homonyme, Anthony Cosson et Sylvain Dubois marquent le coup en se hissant au troisième rang provisoire de la hiérarchie, à 19s9 de la tête de course. Pour sa première apparition après sa violente sortie de route aux Coteaux du Layon la saison dernière, Philippe Taffonneau est venu reprendre confiance en sa Mini Countryman WRC. Si le départ est prudent avec le 4e temps dans l'ES 1, en revanche il retrouve de bonnes sensations en raflant le scratch de l'ES 2. Yannick Patier (Subaru Impreza STI, N4), révélation de l'année 2012, fait également son apparition sur les devants de la scène dans cette même ES 2, où il claque le 3e chrono, se plaçant ainsi sur le podium général provisoire derrière les deux Mini WRC. La deuxième boucle donne l'occasion à Roché de confirmer son hégémonie, en disposant de 51s7 d'excédent sur Patier, qui, au gré d'une somptueuse attaque comme il en a l'habitude, parvient à détrôner Taffonneau de son fauteuil de dauphin, pour 6s4. Hélas, les réjouissances ne seront que de courtes durées pour l'équipage de la Subaru bleue ; une sortie de route sans gravité mettant fin à leurs exploits dans l'ES 5.
A l'entame de la dernière boucle, Pierre Roché figure sur un nuage, puisque c'est maintenant 1min31s9 qui le sépare de la deuxième Mini tourangelle emmenée par Philippe Taffonneau et Stevie Nollet. Jean-Luc Roché gère quant à lui l'ultime marche du podium, bien que devant se méfier constamment des époux Morin (Mitsubishi Lancer Evo 9, R4), 4e. Anthony Cosson rend quant à lui son carnet de bord suite à une exclusion décrétée par le Collège des Commissaires Sportifs en raison d'une erreur de parcours (chicane coupée).
Mais l'ES 7 va apporter son lot de rebondissements : Taffonneau tape une botte de paille, et se voit contraint et forcé d'abdiquer, offrant la médaille d'argent sur un plateau à Roché. Derrière ce doublé familial, Michel Morin hérite également du podium final, tandis qu'Olivier Ortholan (Mitsubishi Lancer Evo 9, N4) en conclut au sein du carré d'as, poussé dans ses derniers retranchements par le pistard Simon Pagenaud (Citroën DS3 R3), revenu comme une flèche en fin de Rallye par le biais de deux 2èmes temps successifs au cours de la boucle nocturne, lui permettant de rentrer dans le Top 5. Jean-Pierre Landron (Mitsubishi Lancer Evo 9, N4) rentre à Châtellerault en 6e position, damnant le pion à la Lotus Exige (GT10) du redoutable Sébastien Berjot. Impressionnant aux commandes de sa nouvelle Saxo VTS F2000, Lionel Mesnager se classe 8e, au nez et à la barbe de la Renault Mégane Maxi F2000 de Christophe Charloton. Frédéric Gobin (Citroën Saxo VTS, F2-13) clôture quant à lui le Top Dix.

Groupe A: Affaire de famille

Suite au retrait de Philippe Taffonneau, les sommets du Groupe A reviennent à Roché fils et Roché père. Laurent Favreau (Subaru Impreza STI) s'orne de bronze, et s'empare de la Classe A8, quand la A8W et la A7S sont l'apanage des deux précédents cités.
Premier coup de théâtre en A7 dès l'entame des hostilités, puisque Laurent Sivadier (Renault Clio Williams) ne quitte pas le Parc des Expositions de Châtellerault, centre névralgique du Rallye, suite aux caprices de la mécanique. Un duel intense s'engage alors entre la Peugeot 206 RC de Jean Blayon et la Peugeot 306 S16 de David Cailleteau ; duel qui atteint son paroxysme dans l'ES 4 où les deux Lionnes sont dans un mouchoir de poche à 1s1. Au terme d'un mano-à-mano savoureux, l'homme recordman du nombre de Finales coiffe la couronne.
Si la A6K ne laissait présager aucun suspense, le Normand Raphaël Sébire (Citroën C2 Super 1600) étant le seul prétendant, sa prestation n'était que de courte durée puisque la mécanique le contraignait à rejoindre la liste des abandons dès l'ES 2. Egalement seul en A6, Laurent Descrettes (Citroën Saxo VTS) s'illustre par une 25e place au général.
Sébastien Brault (Peugeot 106 Kit Car) menait le bal en A5K, avant que Damien Dam Van Nhinh (Peugeot 106 Rallye) le coiffe sur le fil au cours de la boucle nocturne. Pas de soucis au contraire pour Tony Gouvéia (Peugeot 106 XSI), esseulé en A5.
Groupe N: ORTHOLAN triomphe

Olivier Ortholan et Julie Rançon ont tiré toute la quintessence de leur Mitsubishi Lancer Evo 8, afin de contrecarrer les ambitions de Jean-Pierre Landron et Emilie Rogeon (Mitsubishi Lancer Evo 9). Fabien Labrousse a fait littéralement voler sa Peugeot 106 S16 pour atterrir sur le podium de Groupe.
Si la N4 se réfère à l'ordre établi au général, Sébastien Germain, malgré une Clio Ragnotti arrivant à bout de souffle à Châtellerault, parvient à conquérir le Graal face à Grégory Denié (Renault Clio Ragnotti) et Pascal Chalard (Peugeot 306 S16). Thomas Gaumé (Renault Clio Ragnotti) était en passe de donner la réplique au premier cité, mais il sortait pour le compte dans l'ES 4.
En N2, Labrousse frappait fort d'entrée de jeu afin de se mettre à l'abri de la menace Aymeric Ticot (Citroën Saxo VTS) ; menace qui ne perdurera pas au-delà de l'ES 2 suite à une touchette rédhibitoire de ce dernier. Labrousse signe alors une performance de premier ordre, illustrée par une kyrielle de chronos significatifs (14e temps de l'ES 6, 11e temps de l'ES 7, 10e temps de l'ES 8), ne laissant que des miettes à ses adversaires composés du local Mathieu Lancereau (Citroën Saxo VTS), revenu également en force en fin de parcours, et Romain Gautier (Peugeot 106 S16).
En N1, le prometteur Sylvain Mahier (Citroën AX GTI) a fait figure d'épouvantail. Malgré un temps de référence dans l'ES 2, Thomas Baudin (Peugeot 106 XSI) n'a pu contester sa suprématie, de même que Thomas Blondel (Peugeot 106 XSI), 3e.

Groupe F2000: MESNAGER, d'un cheveu

Cédric De Sousa (BMW 318 Compact) jette les dés dans le premier secteur chronométré, avant de disparaître des tablettes dans la suivante, imité par Patrice Launay, dont la Volkswagen Golf GTI refuse tout service au bout de quelques kilomètres chronométrés. Christophe Charloton (Mégane Maxi) prend alors le relais, mais sous la pression constance exercée les Saxo de Gobin et Mesnager. Alors que Nicolas Hernandez (Citroën Xsara) vient brouiller les cartes dans l'ES 4, il subit à son tour les aléas de la mécanique dans l'ES 5 et se retire des débats. Charloton parvient à conserver un maigre pécule de 12s9 sur Mesnager et 15s sur Gobin. Mesnager passe à la vitesse supérieure de nuit, où il termine en boulet de canon en claquant deux 6e temps, Charloton s'inclinant pour seulement 1s9. Un peu plus en retrait, Gobin se glisse également au sein du tiercé gagnant.
En F214, Charloton s'est taillé la part du lion face à Grégoire Sicard (Peugeot 306 S16) et David Letellier, dont les débuts au volant de la Renault Clio RS ex-Cosson s'avèrent encourageants.
En F213, la lutte fratricide opposant les deux Saxo de Mesnager et Gobin a tourné en la faveur du premier cité. Florentin Grenier (Peugeot 205 GTI) n'a pu qu'observer à distancer leurs joutes spectaculaires.
Loïc Pasquet (Peugeot 205 Rallye) semblait le mieux disposé à la victoire au terme de la première boucle, avant que le comportement déroutant de sa mécanique ruine ses espoirs au sortir de l'ES 3. William Fillin (Peugeot 205 Rallye) récolte donc le fruit d'un parcours sans faute, après avoir maîtrisé l'autre 205 Rallye de Jean-Claude Pèlerin.
Au sein de la plus petite cylindrée du Groupe F2000, Laurent Demars (Peugeot 205 Rallye) s'est frottée à l'inédite Peugeot 107 de Luc Barré. Un duel que le premier cité s'est attaché à dominer.
Groupe R: Michel et Carol MORIN à l'honneur

Outre son podium scratch, Morin coiffe les lauriers en Groupe R.
Son exclusion ayant sonné le glas de la prédominance d'Anthony Cosson en Groupe R, Simon Pagenaud (Citroën DS3 R3) a fait, à son tour, étalage de son potentiel pour le gain de la meilleure place des accessits. Philippe Maurin (Peugeot 208 R2) out, c'est à Fabien Labrousse (Renault Clio R3) qu'échoit l'ultime marche du podium, qui s'est très rapidement affranchi de la Clio R3 de Yannick Ramé et de la 207 RC de Nicolas Foulon.

Groupe GT de Série: La consolation pour Sébastien BERJOT

Victime d'un tête à queue dans le premier secteur chronométré, puis de coupures moteurs récalcitrantes, Sébastien Berjot (Lotus Exige Cup), à défaut de n'avoir pu aller titiller les prétendants au podium, se contente du trône en Groupe GT de Série, où son poursuivant n'est autre que François-Xavier Boissou (Nissan 350 Z).

Groupe Z: Marc DUPONCHEL en solitaire

Dans un Groupe Z déserté, Marc Duponchel impose sa BMW 325 I.

En tout, 45 concurrents ont regagné le parc fermé final au Parc des Expositions du Chillou à Châtellerault, sur les 69 partants.

Prochain Rendez-Vous : le Rallye Régional « 24 » Dordogne Périgord, le 16 Mars.

Texte et photos : PQ47