Rallye National de l'Indre 2012
Sébastien ALEMANY surfe…
Ultime épreuve du Comité Centre, le Rallye National de l'Indre-Buzançais (2-3 Novembre) a accueilli 85 équipages au départ de l'édition 2012 sur la place centrale de Buzançais, centre névralgique du Rallye. Un résultat encourageant pour l'Ecurie Berrichonne et ses chefs de file, Marc Duponchel et Jean Blayon, qui ont su proposer le format idéal d'une épreuve se déroulant sur une journée, couplé à un prix d'engagement attractif (300 € avant une date limite), et des spéciales sélectives n'étant ni plus ni moins que des tracés empruntés lors de la Finale 2008, mais disputés en sens inverse. Aux commandes de sa nouvelle Peugeot 207 S2000, le Normand Sébastien Alemany a su déjouer les nombreux pièges qui ont parsemé le terrain berrichon, rendu extrêmement délicat par les ondées automnales, pour conquérir le Graal.
L'ES 1 de Heugnes-Argy (15,36 kms) offre déjà son lot de surprises : les époux Morin, donnés comme favoris sur leurs terres, rechargent leur Mitsubishi Lancer Evo 9 R4 quelques encablures après le départ, trahis par la mécanique. Puis, Nicolas Robineau (Renault Mégane RS, N4) et Sébastien Bernollin (Peugeot 306 16S, F214) sont les premières victimes des conditions météorologiques, en partant tous deux à la faute d'entrée de jeu. Sébastien Alemany, élancé avec le N°1 sur les portières, s'empare du leadership lors de la première étape pour 8s8 devant le toujours impressionnant Romain Martel, qui fait littéralement voler sa Renault Clio S1600 au rang de dauphin. Impressionnant d'agilité sous la pluie, le rapide Florent Genestet (Peugeot 206 RC, N3) signe le 2e chrono dans l'ES 1, puis le 4e dans l'ES 2 de Saint Genou-Buzançais (8 kms), si bien qu'il truste la dernière marche du podium, au nez et à la barbe de Jean-Luc Roché (Peugeot 207 S2000), parti prudemment à l'entame des hostilités mais qui a haussé le ton dans le deuxième secteur chronométré en claquant le scratch.
L'après-midi, les averses ne faiblissent pas, mais il en faut plus à Sébastien Alemany pour se décourager. Ce dernier repart à l'attaque et accentue l'écart sur son dauphin Martel à 20s5 et 30s2 sur Roché à l'issue de la deuxième boucle. Dans son élan, le pilote du Team FJ parvient à monter d'un cran au général, distançant ainsi Martel de 0s8. Mais la messe est loin d'être dite ; Martel en atteste de nuit où il récupère son attribut. Roché, peu à l'aise de nuit, est définitivement distancé, si bien que le bouillant Didier Berchoux (Lancia Delta Intégrale) hérite du bronze, au terme d'une folle chevauchée, avec comme cerise sur le gâteau un 2e temps dans Heugnes-Argy 3.
Au pied du podium, Olivier Ortholan (Mitsubishi Lancer Evo 8), régulier tout au long de la journée a profité de conditions favorables à sa 4 Roues Motrices, pour coiffer sur le fil la 207 S2000 de Roché, qui se console avec un Top 5. 6e, Florent Genestet a marqué de son empreinte ce cru 2012, en démontrant sa pointe de vitesse tout au long des 93,44 Kms chronométrés. Il précède le Normand Sylvain Seray (Renault Clio RS, F2000), qui a lui aussi affolé les chronos, poussé dans ses derniers retranchements par Eric Sauteur (Renault Clio RS, F2000). Patrice Martin (Renault Clio RS, A7) atterrit à une méritoire 9e place scratch, tandis que Fabrice Bect (Citroën DS3 R3) referme le Top Dix.

Groupe A: Un petit air de Normandie

En Groupe A, les Normands ont occupé les avant-postes puisque Sébastien Alemany s'octroie tout naturellement les lauriers, avec sur ses talons Romain Martel, la révélation de cette Saison 2012 dans l'Ouest de l'Hexagone.
Les apparitions de Didier Berchoux sont très (trop) rares. Ce dernier a fait des étincelles en claquant des chronos d'anthologie malgré une monture accusant le poids des années face aux bolides de dernière génération. Il monte sur le podium de Groupe, et décroche la timbale en Classe A8, dont il était le seul représentant.
Alemany a fait figure d'épouvantail en A7S, sans que Roché ne vienne troubler sa sérénité. En A7K, Laurent Maurat a poursuivi l'apprentissage de sa Volkswagen Golf 4 Kit-Car sous la pluie. Malheureusement, ce dernier a dû jeter l'éponge sur ennuis mécaniques.
Un sublime mano-à-mano s'opérait entre David Cailleteau (Peugeot 306 S16) et Patrice Martin (Renault Clio RS) pour le gain de la A7, avant que le premier cité sorte de la route et tronque les débats, qui tournaient en sa faveur. Martin est donc l'héritier logique de la couronne, sans que Sabine Virly (Peugeot 206 RC) ne soit en mesure de contester sa suprématie.
Une hiérarchie s'est rapidement dessinée en A6K au profit de Martel. Emilien Lejeune (Citroën C2 VTS) assurait sa médaille d'argent, avant de rendre les armes à mi-parcours. Jean-Pierre Lejeune (Peugeot 206 S1600) out également, Joël Bardin (Peugeot 206 XS) a réussi à maîtriser les assauts de Stéphane Toussaint (Peugeot 206 XS).
Yoran Brault (Citroën Saxo VTS) dominait de la tête et des épaules en A6 avant d'abdiquer dans l'ES 7, laissant Olivier Lambert (Citroën Saxo VTS) et Rémi Frégeac (Peugeot 106 S16) se toiser pour monter sur le trône. Si le Lotois parvenait à effectuer une remontée tonitruante en fin de Rallye, il venait mourir à 2.9 petites secondes de son rival.
Nicolas Moulin était parti pour accomplir le grand schelem en A5K, hélas la mécanique en a décidé autrement, ce dont a profité Sébastien Brault (Peugeot 106 XSI) pour triompher. Quant à la plus petite cylindrée du Groupe A, elle échoit à Adrien Deniau (Peugeot 205 Rallye).
Groupe N: ORTHOLAN déroule

Relevé au départ, le plateau des favoris en Groupe N s'est réduit comme peau de chagrin au fur et à mesure de l'avancée des hostilités. Pierre-Alexandre Gauvin (Ford Escort Cosworth) et Nicolas Robineau (Renault Mégane RS) restent cloitrés dans l'ES 1. Jean-Marc Plisson (Subaru Impreza WRX STI) et Cédric Lassalle (BMW 325 I) rejoignent à leur tour la liste des abandons. Dans ce contexte, Olivier Ortholan s'est rapidement affirmé comme le chef de file, tout en gardant un œil sur l'intrépide Génestet, venu brouiller les cartes à plusieurs reprises, et qui s'incline de peu. Anthony Caplan (Mitsubishi Lancer Evo 6) a effectué une bonne séance de roulage aux commandes de sa nouvelle acquisition en vue du Var, ultime manche du Championnat de France, et se glisse au sein du tiercé gagnant.
Ortholan impose sa dextérité en N4, face à Caplan et Pascal Bocquet (Mitsubishi Lancer Evo 9), dont la nuit lui a porté préjudice.
Genestet a su tiré toute la quintessence de sa 206 RC pour briller en N3, où il s'est frotté à Thibaut Guillemaud (Peugeot 206 RC).
En N2, Ludovic Surin (Citroën Saxo VTS), comme à l'accoutumée, a fait preuve d'une grande dextérité en tutoyant le Top Dix, avant d'être freiné dans son élan par les aléas de la mécanique. Arnaud Lepilliez (Peugeot 106 S16), venu de la Région Lyonnaise, s'offre donc l'opportunité, tandis que pour les places d'honneurs, Aymeric Ticot, à domicile, à pris le meilleur sur David Letellier, tous deux évoluant sur Citroën Saxo VTS.
A l'issue de la première étape, Loïc Lihoreau (Citroën AX GTI) contrecarrait les ambitions du local Sébastien Devineau (Peugeot 106 XSI) au sein de la classe biberon, Gaël Leclainche (Peugeot 106 XSI) étant en embuscade. Mais le premier cité hypothèque ses espoirs dans une sortie de route, laissant ses poursuivants en découdre au cours de vives échauffourées, où Leclainche parvient à se distinguer, avant de tirer sa révérence à son tour. Arnaud Allard (Peugeot 106 XSI) parvient à prendre le meilleur sur Devineau, qui ne pourra lui donner la réplique plus longtemps, victime lui aussi de la mécanique. C'est donc Jean-François Badier (Citroën AX GTI) qui s'arroge les accessits, bien que Joffrey Playoult (Peugeot 106 Rallye) ne lui ai pas laissé un instant de répit.

Groupe F2000: Duel de Clio

Avec les retraits prématurés de Sébastien Bernollin (Peugeot 306 S16) et Xavier Virly (Peugeot 206 S16), la conquête du F2000 s'est rapidement résumée en un véritable bras de fer entre les Clio boys Seray et Sauteur. Parti le plus vite, Seray figure sur un nuage avant de voir un Sauteur piqué au vif remettre les pendules à l'heure l'après-midi, si bien qu'en début de soirée, le Périgourdin réduit l'écart avec le Normand à 13s6. A l'affut du moindre faux pas de son adversaire, Sauteur poursuit sur un rythme effréné dans l'ultime ES, où 2s1 le sépare de Seray, ce qui se revèlera insuffisant à l'addition finale où l'écart plafonne à 15s7. William Faucher (Peugeot 206 CC) a été relégué au rang d'observateur, tandis que Patrice Robert (BMW 318 Compact) hérite du Carré d'As, sans avoir pu se lâcher complètement, son objectif étant avant tout de ramener la bavaroise entière en vue du prochain Rallye d'Automne La Rochelle. Cet ordre se réfère à celui de la Classe F2000/14.
En F2000/13, Stéphane Cahagne (Citroën Saxo VTS), peu verni cette saison, savoure les joies de la victoire. Didier Barrias (Peugeot 106 S16) et Grégory Leyterre (Peugeot 205 GTI) complètent le podium.
Le Bourguignon Didier Vanbutsel (Peugeot 205 Rallye) rafle la mise en F2000/12, dont le podium est complété par Steven Longépé (Peugeot 106 S16) et Gérard Sainson (Peugeot 205 Rallye).
Vincent Anicic (Peugeot 104 ZS) était sans concurrence en F2000/11.
Groupe Z: DUVAL, seul rescapé

Au volant de sa superbe Ford Sierra Cosworth, Fabien Duval s'est contenté de rallier l'arrivée finale, ce qui est déjà une victoire en soi, au regard des conditions dantesques. Jean-Philippe Blondel (Renault Clio Maxi) et Cyril Sanchez (Ford Sierra Cosworth) ont quitté la scène bien trop tôt, tandis que le Président de l'Ecurie Berrichonne, Marc Duponchel (BMW 325 I), s'est fait piéger dans l'ES 5.


Groupe GT de Série: BOISSOU s'impose

Premier coup de théâtre avant même l'ES 1 en GT de Série, Pascal Chevallier ne sort pas du parc fermé, sa Porsche Cayman S refusant tout service. François-Xavier Boissou (Nissan 350 Z) s'est donc rapidement retrouvé esseulé dans cette catégorie.


Groupe R: Fabrice BECT, sur un nuage

Fabrice Bect n'a pas été inquiété en Groupe R, où il n'a laissé que des miettes à Jean-Marc Ripault (Citroën C2 R2 Max), lauréat en R2, et Nicolas Dupard (Peugeot 207 RC).

En ce qui concerne la Coupe des Dames, Sabrina Caillé et Sabine Margely (Peugeot 106 XSI, F2000/12), rallient l'arrivée sans encombre.
Sur les 85 équipages autorisés au départ, 53 ont eu la joie de passer le podium samedi soir.
Prochain Rendez-Vous : le Rallye du Var (83), ultime manche du Championnat de France des Rallyes 2012.

Texte et photos : PQ47