Rallye Régional de Sarlat- Périgord Noir 2012
MORA à domicile
Avant-dernier Rallye de la Saison 2012 au sein du Comité Aquitaine, le Rallye de Sarlat-Périgord Noir, inscrit au calendrier début octobre depuis maintenant quatre ans, a connu un succès identique à l'édition précédente. Avec un plateau riche de 97 concurrents, les membres de l'Ecurie Sarlat Sport Auto et leur président Guillaume Iguacel ont été récompensés de leurs efforts acharnés en vue de rendre leur épreuve attractive. La preuve à l'appui avec un plateau de qualité, ainsi qu'une ES considérablement modifiée ayant enthousiasmé les équipages. En effet, la jeune spéciale de Saint-Cirq, initiée en 2011, a été amputée de ses trois quarts et remplacée par un nouveau tronçon renforçant sa technicité. Malgré une météo des plus maussades, les débats pour la conquête du Graal, non seulement au général, mais également dans l'ensemble des catégories représentées, se sont avérés passionnants.
La première étape du samedi marquée par deux passages dans la traditionnelle et magnifique ES de Tursac (8 kms), dont un en nocturne, est l'occasion pour Antony Mora (BMW 318 TI Compact), l'enfant du pays, de marquer son empreinte sur ses terres, en reléguant à 9s9 Pierre Lerosier, dont les performances vont crescendo au volant de sa Ford Escort Cosworth. A 13s1, le redoutable Yannick Patier (Subaru Impreza STI, N4), récent 2e au Vienne et Glane, est à considérer comme une menace sérieuse. 4e à 21s9, l'apprentissage semble se poursuivre en bonne voie pour Yves Arnaudeau (Mercedes C 180). En revanche, pour certains les jeux sont faits, notamment pour Philippe Apchié dont sa capricieuse Ford Sierra Cosworth a refusé tout service quelques hectomètres après le départ, à l'image de Mattin Etchart dont la Clio Williams (A7) n'a pas quitté le parc fermé de départ à Sarlat. Même punition pour Mickaël Lobry (Mitsubishi Lancer Evo 8, N4) dans l'ES 2 suite à une défaillance mécanique, ainsi que pour Anthony Ulbert (Renault Clio Williams, FA7) sur raisons personnelles entre l'ES 1 et l'ES 2.
Le lendemain, la pluie persiste et c'est quasiment de nuit, sur des routes détrempées, que les 86 rescapés s'élancent. Dans des conditions délicates, les 4 Roues Motrices s'en donnent à cœur joie, et notamment Yannick Patier qui rafle le scratch pour 3s4 face au « béhémiste » local, sans pour autant l'inquiéter au général.
Sur la Mitsubishi Lancer Evo 6 (A8) prêtée par Clément Aulié, Julien Marty dégoupille également en s'octroyant le 3e chrono, devant un Cédric Orillac (Citroën Saxo Kit-Car, A6K) étonnant d'agilité sous la pluie. Quant à Lerosier, mal réveillé, il concède du terrain, ce dont profite Patier pour lui ravir la place de dauphin provisoire. Si Mora conforte son avance dans la suivante avec un excédent supplémentaire de 2s1, le pilote de la Subaru bleue reste cependant à l'affût du moindre faux pas, et continue de creuser l'écart sur Lerosier. Au gré de son sens de l'attaque magistral, Marty se positionne au sein du Carré d'As, talonné par Orillac ; d'autant plus qu'Yves Arnaudeau quitte la course sur ennuis d'ordre mécanique.
Patier signe un dernier baroud d'honneur au cours de l'ultime ES, mais Mora, poussé dans ses derniers retranchements, est resté au contact, ce qui lui permet de rentrer aux Eyzies coiffé de la couronne pour la 7e fois. A noter qu'il disposait à la lecture des notes d'un copilote inhabituel, en la personne de Gérard Coëffe, le correspondant du Comité Limousin pour les revues spécialisées mensuelles que sont Rallyes-Magazine, Echappement et Compte-Tours. Après avoir repris du service en 2010 lors de l'ouverture du Rallye 24 aux côtés d'Alain Aquilino, « Gégé » a de nouveau parfaitement rempli sa mission à Sarlat.
Derrière la Sub' volante de Patier, Lerosier n'a pas ménagé ses efforts, mais se console avec la médaille de bronze, tandis que Marty vient mourir à 5s6 du tiercé gagnant. 5e, Pascal Cloitre (Subaru Impreza) a clôturé les échauffourées pour le gain du Top 5 en revenant comme un boulet de canon par le biais d'un 3e chrono dans l'ES 5, malgré des soucis d'étriers de freins à l'entame de l'étape dominicale. Orillac a démontré sa verve sur ces routes étroites et techniques à souhait, mais a du s'incliner au 6e rang face au retour de la Japonaise. Pas dans son élément sur le mouillé, Yannick Lacouture (BMW 318 Compact) a été écarté des débats du devant de la scène et se contente de la 7e place finale. Au volant de sa Renault Clio RS N3, Eric Sauteur, 8e, a de nouveau gratifié le public d'un numéro de haute voltige. 9e, Loïc Larquey (Renault Clio RS, F2000) signe un retour remarqué, après avoir su haussé le ton progressivement afin de coiffer sur le fil l'impressionnant Anthony Ortega (Peugeot 106 S16, F213) qui clôture un Top Dix très convoité. Pour sa première saison en Rallye ; chapeau !

Groupe A: Pierre LEROSIER en patron

Bien que malmené par un Marty tonitruant, Lerosier a su imposer rapidement sa suprématie. Pascal Cloitre a refait son retard pris la veille le dimanche, mais n'a pu déloger ses deux rivaux de leur position respective, et se contente de compléter le trio de tête, au terme d'une belle empoignade avec Cédric Orillac, au cours de laquelle ce dernier s'incline.
Le classement de la plus grosse cylindrée du Groupe A se réfère à l'ordre établi ci-dessus, tandis qu'en A7K, Christophe Monzie (Renault Mégane Kit-Car), seul partant dans cette catégorie, a rempli son objectif de rallier l'arrivée finale.
Concernant la A7, Ulbert et Etchart, principaux favoris, out, Damien Larrondo (Renault Mégane Coupé) hérite des lauriers. Son dauphin, Jérémy Guespin a tiré toute la quintessence de sa Renault Clio Williams, et constituera certainement un sérieux client lors des prochaines échéances. Jean-Marc Vinges (Renault Clio RS) s'adjuge l'ultime marche du podium.
Comme à chacune de ses apparitions, Cédric Orillac n'a pas fait de la dentelle en A6K ; de bonne augure pour la Finale. Jean-Pierre Lejeune, encore en phase de découverte de sa nouvelle monture, une rutilante Peugeot 206 S1600 ex-Tabaud, n'a pu rivaliser, d'autant plus qu'il était contraint à rendre les armes, la mécanique l'ayant de nouveau trahit. Gabriel Coste (Peugeot 206 XS) récolte donc le fruit d'un parcours sans encombre.
Dans une classe A6 bien garnie d'une pléiade de prétendants, Rémi Frégeac (Peugeot 106 S16), épatant 15e scratch, décroche les honneurs, bien que Christian Chevaleyre, sur une Citroën Saxo VTS refaite à neuf suite à une sortie au début du mois, lui ai donné du fil à retordre. Julien Reigniez (Citroën Saxo VTS), troisième, s'est lui aussi brillamment distingué.
Seuls dans leurs classes respectives, Stéphane Fordin et Aurélien Frejefond, tous deux sur Peugeot 106 XSI, décrochent la palme en A5K et A5.
Groupe N: PATIER, comme un poisson dans l'eau

Après l'abandon de Lobry, une voie royale s'est dressée devant Yannick Patier en Groupe N, qui ne s'est pas pour autant contenter de gérer sa victoire. Il demeure, sans nul doute, l'une des révélations de cette Saison 2012, et particulièrement du Sarlat-Périgord Noir. Eric Sauteur n'a quant à lui pu lutter à armes égales, mais s'affirme comme le meilleur représentant des places d'honneurs, devant le Basque Sébastien Larçabal (Peugeot 206 RC). A noter la superbe démonstration de Camille Khial ; malheureusement entachée par une pénalité ; qui, aux commandes de la Clio Ragnotti de MPS Diffusion, a tenu la dragée haute à Sauteur en signant régulièrement des temps dans le Top Dix, dont un 8e chrono dans l'ES 1.
L'avion Patier étant hors de portée en N4, Cédric Lassalle (BMW 325 I) s'est fait plaisir et s'est distingué par des chronos de premier ordre. Un peu plus en retrait, Pierre Mainvielle (Mitsubishi Lancer Evo 8) rejoint le centre névralgique du Rallye sans soucis.
La N3 étant la chasse-gardée de Sauteur, Larçabal s'est concentré sur les assauts de Pierre Tournié, qui, après sa cascade basque, s'est vu confié le volant de la Renault Clio 3 RS de Geoffrey Georgevitch. Après avoir repris petit à petit ses repères, le Bazeillais clôture le podium.
Christophe Loriller (Citroën Saxo VTS) a assommé littéralement la concurrence en N2, où le débutant Ludovic Pinson (Citroën Saxo VTS) a excellé pour le gain de la médaille d'argent ; Sébastien Dablanc (Citroën Saxo VTS) ayant dû renoncer. La bagarre pour l'ultime marche entre Eric Auzy et Christophe Soulier, tous deux sur Saxo VTS, a atteint son paroxysme, mais à l'addition finale, le premier cité prend l'avantage sur le second. Quant à la figure locale Philippe Cadiot (Peugeot 106 S16), il a vu son moteur partir en fumée dès l'ES 1, ruinant ses espoirs.
Lionel Frégeac (Peugeot 205 Rallye) s'est rapidement retrouvé esseulé dans la classe « biberon » après le retrait prématuré de Thibault Mulon (Peugeot 106 XSI).

Groupe F2000: Domination allemande

Avec deux BMW au sommet de la hiérarchie, Loïc Larquey a pu, tant bien que mal, se frayer un chemin parmi l'hégémonie bavaroise, bien qu'encerclé également par le Corrézien Benoit Tabaud (BMW 318 Compact), qui, au pied du podium, semble s'adapter rapidement à la propulsion.
La F213 a été le théâtre d'une lutte fratricide entre les Lionnes d'Anthony Ortega et Matthieu Ray, tous deux sur 106 S16. Après ses débuts prometteurs au Quercy et à Sauveterre, le premier cité s'est honoré d'un véritable festival au cours duquel un bras de fer virulent s'est opéré avec la valeur sûre Matthieu Ray, venu de Saône et Loire. Au terme d'un superbe mano-à-mano, le Lotois conserve toutefois son bien ; gageons qu'il devrait rapidement de nouveau faire parler la poudre, le talent étant bel et bien présent. Ces derniers n'ont cependant laissé que des miettes à leur poursuivant Alexis Grenier (Citroën Saxo VTS), qui s'est lui-même fait violence pour repousser les ardeurs de François Hirigoyen (Peugeot 106 S16).
En F212, Ludovic Prosper (Peugeot 106 XSI), dans son jardin, faisait preuve d'un formidable potentiel en se hissant en 13e position du classement général le samedi soir. Mais l'ES 3 sonnait le glas de sa prédominance, et c'est la mort dans l'âme qu'il était contraint à rendre son carnet de bord. Thierry Autones (Peugeot 205 Rallye) a pris le relais un bref instant, avant de rejoindre lui aussi la liste des abandons. Finalement, la victoire tombe dans l'escarcelle de Sébastien Blondy (Peugeot 205 Rallye), tout en ayant surveillé dans son rétroviseur le Tourangeau William Fillin (Peugeot 205 Rallye).
Groupe Z: DUPONCHEL en conquérant

Philippe Apchié ayant capitulé suite à une mécanique récalcitrante, Marc Duponchel (BMW 325 I) a déroulé, sans être inquiété par Bruno Guillon (Alfa Roméo 75).


Groupe GT de Série: Gérard MARIE en solitaire

Pas de problème pour Gérard Marie, qui, seul en GT de Série, ramène sa BMW 135 I intacte aux Eyzies.


Groupe R: VERGINES, chef de file

Thomas Vergines (Citroën C2 R2) s'est taillé la part du lion en Groupe R, et par la même occasion en R2. Maurice Aladenise (Renault Twingo RS) se distingue quant à lui en R1.

La Coupe des Dames est décernée à Carine Chauveau et Soizic Gabaud, copilotes respectives d'Olivier Moussaron et Loïc Bordanova, qui pour leur première expérience au volant d'une Clio Ragnotti préparée dans les ateliers Bordanova Sport, ont eu la joie de franchir la ligne d'arrivée finale.
Avec 97 concurrents autorisés à prendre le départ, 71 figurent au classement général définitif.
Prochain Rendez-Vous : la Finale de la Coupe de France des Rallyes à Gap (05) du 18 au 20 Octobre, où, on l'espère, les Aquitains porteront haut les couleurs du Comité.

Texte et photos : PQ47.