Rallye Régional de Sauveterre La Lémance 2012

Que de rebondissements !
78 concurrents se sont présentés au départ de la 27e édition du Rallye de Sauveterre La Lémance, devenu au fil du temps un des piliers rallystique du Comité Aquitaine. Une édition placée sous le signe du renouveau, puisqu'un secteur chronométré inédit a fait son apparition, celui de Lagrimaudie, long de 6,6 kms, et un nouveau format voyait le jour, soit 3 boucles de 2 spéciales, permettant aux équipages de finir plus tôt le dimanche après-midi.
Les nombreux forfaits parmi les favoris dont ceux d'Antony Mora, Pierre Lerosier ou Paul Gauthier, ont modifié la donne, les débats étant plus ouverts, notamment pour les « petites » autos qui tirent toujours leur épingle du jeu sur ce terrain réputé technique. En sortant vainqueur d'une série de rebondissements que l'on pourrait diviser en un scénario en trois actes, Romain Favreau (Citroën Saxo VTS, F2-13) a su le prouver.
A l'entame des hostilités, Pascal Cloitre, l'homme du cru, hisse sa Subaru Impreza (FA8) au sommet de la hiérarchie. Il colle d'entrée 8s3 à Yannick Lacouture (BMW 318 Compact), absent à Sauveterre depuis 2007. Derrière, Paul Lamouret et Florent Delpech créent la surprise en raflant, à seulement 0s7 du dauphin provisoire, le troisième chrono au volant de leur Citroën Saxo VTS F213, avec laquelle le jeune équipage lotois nous surprend de façon exponentielle. Ils sont cependant sous la menace d'une seconde représentante de la marque aux chevrons, en l'occurrence la Citroën Saxo Kit Car du Périgourdin Jean-Luc Mazeau, qui accuse un déficit de 1s6 sur le trio de tête.
L'ES 2 de Lastreilles, amputée à l'arrivée de sa célèbre bosse par rapport aux éditions précédentes, est l'occasion pour Cloitre de creuser l'écart par rapport à ses rivaux, et plus particulièrement Yannick Lacouture, qu'il relègue désormais à 19s2. Frédéric Purrey, victime des caprices de la Ford Escort Cosworth dans la première spéciale dominicale, revient en force en signant le 2e temps à 8s2 de la Japonaise. Pour les accessits, la bagarre fait rage entre les Saxo boys Lamouret et Favreau, qui font jeu égal dans ce secteur chronométré, en réalisant respectivement le 4e chrono.
Sur des routes encore humides suite aux averses matinales, et dégradées après les passages prononcés dans les cordes des 74 rescapés de cette première boucle, Cloitre part à la faute, et n'a d'autre choix que de rendre les armes. Profitant de ce premier coup de théâtre, acte 1 d'un enchainement de péripéties rocambolesques, Romain Favreau passe à la vitesse supérieure et expose tout l'étendue de son talent en s'octroyant le temps scratch de l'ES 3. La seconde surprise vient de l'extraterrestre Franck Wallaert, qui se signale par un 2e temps au volant de son antique Ford Escort RS 2000 Mk2, et du jeune espoir Marmandais Pierre Tournié, qui, navigué par Aurélien Faux, place sa Renault Clio Ragnotti 3e de ce chrono, un réel exploit ! Yannick Lacouture concède en revanche beaucoup de temps. Quant à Frédéric Purrey, la mécanique ayant de nouveau le dernier mot, il jette l'éponge, la mort dans l'âme.
Acte 2 : on en venait presque à oublier les jeunes loups aux dents longues que constituent Paul Lamouret et Florent Delpech. Au gré d'une attaque de tous les instants et d'une régularité jusqu'à présent sans faille, ils s'emparent du leadership, et sont vite rejoints par Favreau, qui exerce une pression constante puisqu'il figure à 3s8 après l'ES 5 où il a de nouveau brillé en pôle position.
L'ES 6 s'annonce décisive, entre les premiers cités qui souhaitent donner le maximum pour conserver la place suprême, le second qui n'est pas prêt à en démordre et Yannick Lacouture qui compte bien remettre les pendules à l'heure.
Au cours de cet Acte 3, Lamouret poursuit sur un rythme effréné, mais ; ultime rebondissement de ces six spéciales : effectue une touchette peu après le départ, qui lui fera perdre le commandement du Rallye. Bien que Lacouture signe un dernier baroud d'honneur dans l'ES 6, cela n'est pas suffisant pour contrer un surprenant Romain Favreau qui hérite de la couronne pour 0s2. Lamouret se console avec la troisième marche du podium, tandis qu'entre les deux Saxo volantes, s'intercale la Bavaroise de Yannick Lacouture.
Les rudes échauffourées qui ont animé les devants de la scène et tenu en haleine les spectateurs ont quelque peu fait de l'ombre aux outsiders, qui n'ont pas pour autant démérité, à l'image de Jean-Luc Mazeau qui signe une nouvelle performance de premier ordre venant mourir à 10s6 du podium, après avoir lui-même bataillé tout au long de la journée avec le revenant Pierre-Alexandre Monribot, toujours très à l'aise au volant de sa Renault Clio Williams (Z15). Loïc Bordanova (Renault Clio Williams, FA7) n'était pas non plus présent dans le but d'enfiler des perles, et le démontre formidablement bien en étant récompensé de ses efforts par le 6e rang du général. Il précède l'impressionnant Franck Wallaert, 7e, aux prises avec la Renault Clio Ragnotti d'Antoine Hommeau, 8e. Christophe Amadieu a également fait parler la poudre en rentrant dans le Top Dix aux commandes de sa modeste Renault 5 GT Turbo (F2-14), damnant le pion à la Peugeot 205 GTI (F2-14) de l'expérimenté Fabrice Badoulès.

Groupe A: Moisson fructueuse pour Jean-Luc MAZEAU

Aux commandes de sa Saxo Kit Car, le boulanger le plus rapide d'Aquitaine a réalisé de belles prouesses. S'il a été favorisé par les retraits successifs de Cloitre et Purrey, il n'en demeure pas moins qu'il a du composer avec la Clio Diac de Bordanova, qui progresse à vitesse grand V. Habitué des Courses de Côte, Ronald Garcès s'autorise quelques piges en Rallye dans le baquet de la Ford Escort Cosworth du Montagnard bien connu Gérard Airieau, et s'offre par la même occasion un podium de Groupe, associé à un succès en Classe A8.
Absent en début de saison, Christophe Monzie a ressorti la Renault Mégane Kit-Car, et enlève la palme en A7K. La A7 échoit de manière incontestable à Loïc Bordanova. Second, Mathieu Julia (Peugeot 206 RC) a repoussé les ardeurs de Bernard Lahirigoyen (Renault Clio 16S). La poisse ne le lâchant décidément pas, Brice Gargoly (Renault Clio Williams) a prématurément rejoint la liste des abandons, sur ennuis mécaniques.
Jean-Luc Mazeau épingle quant à lui sa cinquième victoire d'affilée en Classe A6K.
En A6, Cyril Marty (Citroën Saxo VTS) perdait quant à lui tout espoir de bien figurer dès l'ES 1, avant de rendre son carnet de bord en fin de parcours, offrant la victoire sur un plateau à Denis Bessières (Citroën Saxo VTS).
Patrice Védrine intouchable en A5, Aurélien Fréjefond et Franck Loriller, tous deux sur Peugeot 106 XSI, se sont disputé les places d'honneurs. Au cours de l'ultime boucle, le premier cité lève le pied, le second en profite pour glaner la médaille d'argent.
Groupe N: Antoine HOMMEAU, imperturbable

Tandis qu'Eric Sauteur menait les rênes du Groupe N, il se voyait trahit par la mécanique de la Clio RS verte. En embuscade, Hommeau prenais le relais tout en entamant une longue résistance face aux assauts de Pierre Tournié, qui n'a pu concrétiser suite à une crevaison lui faisant perdre de précieuses secondes. Nicolas Soustre (Renault Clio Williams) s'est mis en lumière pour s'immiscer au sein du tiercé gagnant, après le retrait d'Olivier Moussaron (Renault Clio Williams). Un podium de groupe qui se réfère au podium de Classe N3.
Benoit Bessière (Mitsubishi Lancer Evo 6) a dicté sa loi en N4 par rapport à la BMW 325 I de Cédric Lassalle et la Renault 5 GT Turbo d'Olivier Lauseille.
En N2, un bras de fer s'est rapidement opéré entre la Peugeot 106 S16 de Yoan Mégias et la Citroën Saxo VTS de Christophe Loriller, séparés par une seconde à l'issue de l'ES 4. Un duel tronqué par l'abandon du Lotois, qui laisse filer le premier cité vers le haut des tablettes. Il relègue Sébastien Dablanc (Citroën Saxo VTS) au statut d'arbitre.
Cédric Teisseyre (Citroën AX GTI) aurait quant à lui souhaité trouver plus de concurrence au sein de la plus petite cylindrée du Groupe N. Malheureusement, il en était le seul représentant, ce qui ne l'a pas empêché de se faire plaisir en signant des chronos significatifs, et en récoltant de précieux points en vue de la qualification à la Finale de Gap.

Groupe F2000: Romain FAVREAU in-extremis

Comme pour le gain du Général, Lacouture occupait la tête, avant de voir fondre littéralement sur lui les impressionnants Lamouret et Favreau. Ces deux là nous ont offert une démonstration de force magistrale. Si on les savait rapides, de là à les imaginer sur le podium scratch, il y avait un fossé que même le plus téméraire des pronostiqueurs n'osait franchir. Yannick Lacouture s'est défendu tant bien que mal et s'intercale entre ces derniers. Il empoche la Classe F2-14, tandis que la F2-13 tombe, en toute logique dans l'escarcelle de Favreau, talonné par Lamouret. 15e, Alexis Grenier (Citroën Saxo VTS) complète le podium de Classe.
En F2-14, Lacouture a assommé la concurrence composée de Wallaert et Amadieu. Adrien Castalian inaugurait quant à lui sa nouvelle Renault Clio Ragnotti F2000, dont il est entièrement satisfait, et avec laquelle il y est allé crescendo en signant des chronos prometteurs en fin d'épreuve.
Ludovic Prosper (Peugeot 106 Rallye) a fait figure d'épouvantail en F2-12. Jérôme Moulène (Peugeot 106 XSI) et Didier Helwin (Renault Clio 2) suivent.
Groupe Z: Retour remarqué de Pierre-Alexandre MONRIBOT

Ayant décidé de faire un break en 2012, Pierre-Alexandre Monribot est revenu sur sa décision et a eu l'occasion d'exprimer une nouvelle fois son potentiel, avec à sa droite Marie Carrié, qui fêtait ses dix ans de Rallye.
Philippe Apchié (Ford Sierra Cosworth) est quant à lui sorti pour le compte dans l'ES 6.


Groupe R: VERGINES sans adversité

Thomas VERGINES a tiré toute la quintessence de sa Citroën C2 R2, tandis que Maurice Aladenise (Renault Twingo RS) s'illustre en R1.

Au classement féminin, les lauréates Camille Khial et Marie Pezet (Peugeot 106 XSI, F2-13), pour le premier Rallye de la pilote dans le baquet de gauche, remportent la Coupe des Dames.
Sur les 78 concurrents ayant satisfait aux vérifications administratives et techniques, 62 ont regagné le parc fermé final basé à Sauveterre La Lémance, centre névralgique du Rallye.
Un Rallye qui a connu, comme à l'accoutumée, un beau succès, dont peut se réjouir le président de l'Ecurie Automobile du Haut-Bois, Serge Peyrot, ainsi que l'ensemble des membres du Comité d'Organisation.
Prochain Rendez-Vous : le Rallye Rouergue-Aveyron-Midi-Pyrénées, 5e Manche du Championnat de France des Rallyes (12).

Texte et photos : PQ47. Vidéo : Rallye46.