Rallye Régional du Frontonnais 2012

DA CUNHA retrouve le sourire
Comme de coutume au mois d'avril, l'équipe de l'ASAC du Midi organisait le traditionnel Rallye Régional du Frontonnais, quasiment à mi-chemin entre Toulouse et Montauban. 19e du nom, l'épreuve chère à Huguette Laborie confirmait le succès qu'elle rencontre depuis de nombreuses années, avec pas moins de 86 concurrents prêts à en découdre sur les deux spéciales demeurant inchangées : « Saint Nauphary-Reyniès-Villebrumier » (7 Kms) et «Villebrumier-Villemur-Varennes », longue de 6,9 Kms.
Du côté des prétendants au titre suprême, si le recordman du nombre de victoires et dernier vainqueur en date, Patrick Rouillard, n'était pas candidat à sa propre succession, du fait de son engagement en Championnat de France des Rallyes et de sa monture pas autorisée à concourir en Régional, la lutte pour conquête du Graal s'annonçait ainsi plus ouverte.
Souvent malchanceux dans les vignobles du Frontonnais, l'Aveyronnais Jean-Michel Da Cunha (Ford Escort Cosworth, FA8) se présentait au départ avec la rage de vaincre après un abandon mécanique lors du précédent rendez-vous du Comité du côté de Marcillac (12). Mais la venue surprise du rhônalpin Arnaud Monnet (Peugeot 207 S2000) allait sans aucun doute lui compliquer la tâche. Sans oublier les ténors habituels composés de Jean-Laurent Chivaydel (BMW 318 Compact), Pascal Cloitre (Ford Escort Cosworth), Philippe Apchié (Ford Sierra Cosworth), Julien Marty (Mitsubishi Lancer Evo 8) ou autre Christophe Sichi (Peugeot 206 16S), tous capables de tirer leur épingle du jeu.
Pourtant, Jean-Michel Da Cunha donne le ton, puisque dès la première spéciale, il impose un excédent de 3s4 à son adversaire direct, Arnaud Monnet. Alors qu'on était en mesure d'imaginer un podium de 4 Roues Motrices, les tractions manquant quelque peu à l'appel cette année, la surprise vient de la jeune révélation de ce début de saison, en la personne d'Ayrton Lechartier, époustouflant d'adaptation et de sens de l'attaque au volant de sa Clio Williams F2000 ex-Fauchié. Il relègue ainsi la Mitsu' Evo 8 de Julien Marty aux portes du podium provisoire, tandis que Loïc Pelat, ayant ressorti sa Clio RS F2000 arborant une déco flambante neuve, prend l'avantage pour le gain du Top 5. Monnet rétorque dans la suivante pour 1s3, sans pour autant déstabiliser Da Cunha au général. Lechartier poursuit quant à lui sur un rythme effréné et creuse l'écart pour le gain du tiercé gagnant, comme l'en témoigne son impressionnant 2e temps scratch dans l'ES 3.
Da Cunha, quant à lui, en enfilant les scratchs comme des perles, se met définitivement à l'abri d'un retour de Monnet, qui, à défaut de contrer l'Aveyronnais, gère la place de dauphin qu'il voit se profiler à l'horizon. En revanche, l'ultime marche du podium est l'objet de toutes les convoitises. Si Lechartier était en bonne voie pour épingler le premier podium de sa jeune (et prometteuse !) « carrière » rallystique, un coffre épris de liberté lui faisait perdre de précieuses secondes dans l'ES 4 ; ce dont profitait Julien Marty, qui, depuis l'entame des hostilités, exerçait une pression constante. Lechartier jetait toutes ses forces dans la bataille, mais malgré d'ultimes assauts, ne parvenait pas à revenir sur la rutilante Japonaise, et venait mourir à 4s2 du podium. Qu'importe, sa dextérité et son sens de l'attaque ont retenu toutes les attentions et gageons qu'il constituera un sérieux client pour les podiums lors des prochains rendez-vous, voire plus si affinités…
Régulier de bout en bout, Loïc Pelat hérite d'une probante 5e position, face à l'avion Cédric Franquès, dont le talent a atteint son paroxysme ce week-end en plaçant sa modeste 106 S16 (A6) respectivement au 4e rang de l'ES 3 et 3e de l'ES 6, sur un terrain qui n'était pas forcément à l'avantage des petites cylindrées. Suite au retrait de Cyril Dumoulin (Mitsubishi Lancer Evo 6, FA8) sur ennuis d'ordre mécanique, Didier Bernard prenait toute la mesure de sa Lotus Exige et raflait la 7e place, après s'être affranchi de l'adversité du local Loïc Bordanova, qui, aux commandes de sa superbe Clio Williams Gr.A, à domicile, n'a pas laissé passer sa chance de figurer au sein du Top Dix final. Il précède Christophe Sichi, de retour avec une 206 F2000 relooké suite à sa sortie au Rouergue 2011, et Fabrice Badoulès, au mieux de sa forme avec une Peugeot 205 GTI toujours capable de jouer les premiers rôles.

Groupe A:

La lutte pour la victoire finale ont repoussé au second plan les échauffourées pour le gain du titre en Groupe A, Jean-Michel Da Cunha et Arnaud Monnet s'octroyant bien évidemment les deux meilleures positions. Le virevoltant Cédric Franques a sauté sur l'occasion pour s'adjuger un podium de Groupe, ainsi que la couronne en Classe A6.
En A8, derrière l'intouchable Da Cunha, les accessits ont été l'apanage d'Eric Champeau (Toyota Célica GT4) et de Clément Aulié (Mitsubishi Lancer Evo 6). Cyril Dumoulin et Pascal Cloitre, qui, initialement prévu au volant de sa nouvelle BMW 318 Compact se présentait finalement au départ avec son Escort Cosworth terre reconditionnée en version Asphalte, abdiquaient.
Seul candidat en A7S, Arnaud Monnet, deuxième du général, engrange de précieux points loin de ses terres.
Christophe Surre (Peugeot 306 S16) s'offre l'opportunité en A7K, suite à l'abandon de Guillaume Gladine, qui pour la première sortie de sa nouvelle et redoutable Clio Williams, menait le bal avant de se ranger sur les bas-côtés. Même punition pour Jérémie Gineste, dont la Clio Williams refusait tout service quelques hectomètres après la ligne de départ de l'ES 1.
8e au général, Loïc Bordanova prend sa revanche du Côtes de Garonne en s'octroyant la palme de la A7. Il ne laisse que des miettes à la concurrence, composée de Romain Guerrero (Renault Clio 16S) et Mathieu Julia (Peugeot 206 RC).
A défaut d'avoir le père, le fils était bel et bien présent à Fronton, et pas pour faire de la figuration : avec hargne et élégance, Nicolas Rouillard hisse sa Peugeot 206 XS au sommet de la Classe A6K, et à la 22e position au général. A l'image du précédent cité, Stéphane Vialettes, bien qu'esseulé en A5K aux commandes de sa Peugeot 106 XSI, n'a pas démérité en signant un résultat encourageant. Tristan Massoutie (Peugeot 106 XSI) impose quant à lui sa suprématie en A5 face à l'équipage féminin Laurence Duarte et Elodie Valière, sur leur Peugeot 106 XSI.
Groupe N: MARTY en ligne de mire

Sans que rien ni personne ne vienne entraver sa marche en avant, Julien Marty a dominé de la tête et des épaules, de bout en bout. Sur sa bonne lancée de 2011, Eric Raymond tire toute la quintessence de sa Renault Clio Ragnotti pour empocher la médaille de bronze. Sébastien Bertrand a cravaché ferme, passant à travers tous les pièges au volant de sa Peugeot 106 S16, malgré une petite frayeur dans l'ES 1, et coiffe sur le fil la Clio Williams fraichement remontée d'Olivier Moussaron, pour le gain du trio de tête.
En N4, Marty sur une autre planète, Lionel Espinasse, pour son deuxième Rallye avec sa toute nouvelle acquisition, une Mitsubishi Lancer Evo 9, poursuit l'apprentissage de la 4 Roues Motrices sans brûler les étapes. William Boutet (Renault 11 Turbo), suite à un retard supérieur à 15 minutes, est mis Hors-Course et rejoint la liste des abandons.
. La N3 a de nouveau été le théâtre d'affrontements musclés, où Raymond a eu le dernier mot. Olivier Moussaron a tenu en respect les assauts respectifs de Philippe Pédèche et Philippe Marc, tous deux sur Renault Clio RS, et qui terminent dans cet ordre.
En N2, plusieurs candidats étaient en mesure de s'imposer, mais Sébastien Bertrand a rapidement pris les rênes, pour, au final, s'affranchir d'une adversité toujours prête à saisir la moindre erreur de sa part. Jonathan Gros lui a donné bien du fil à retordre, mais s'incline en vain. Nicolas Hébrard (Peugeot 106 S16) complète le podium.
Au terme d'une belle passe d'armes avec Cédric Teisseyre (Peugeot 205 Rallye) et Quentin Gouy (Peugeot 106 XSI) qui terminent dans un mouchoir de poche, Yannick Reichlin (Peugeot 106 XSI) a su conserver l'avantage en N1, et empoche par la même occasion le premier prix dans le cadre du Challenge N1 organisé par les Ateliers Teisseyre Compétition.

Groupe F2000: Ayrton LECHARTIER sous les projecteurs

Ses quelques apparitions au volant d'une 205 GTI avait d'ores et déjà laissé de bonnes impressions quand à son style de pilotage généreux et sa pointe de vitesse. La Clio Williams ex-Fauchié permet, quant à elle, d'exprimer à plus haut niveau l'énorme potentiel de cette valeur montante du Rallye Midi-Pyrénéen que représente Ayrton Lechartier. Avec sa superbe 4e place, il s'est payé le luxe de faire la nique régulièrement aux puissantes 4 Roues Motrices sur un terrain gras-mouillé leur étant plutôt favorable, et bien qu'il échoue de peu pour le podium final, il décroche néanmoins la timbale en Groupe F2000. Loïc Pelat et Christophe Sichi suivent. Jean-Laurent Chivaydel (BMW 318 Compact) qui apparaissait comme l'un des vainqueurs potentiels, se posait dès l'ES 1, repartait mais sur des conditions inadaptées à la propulsion, ne pouvait défendre ses chances, et finissait par renoncer à l'arrivée du Rallye.
Parti avec le statut de favori en F2-13, le local Romain Favreau n'a pas eu l'occasion de s'exprimer, puisqu'au bout de deux spéciales, la mécanique le stoppait dans son élan. Didier Barrias (Peugeot 106 S16) coiffait donc aisément les lauriers, devant la 205 GTI de Jérémy Bureau. Pour son retour, Fabien Mauré (Peugeot 106 Maxi) a dû également rendre son carnet de bord.
Julien Cabrol (Peugeot 106 Rallye) a fait figure d'épouvantail en F2-12, reléguant Amandine Leydier (Peugeot 205 Rallye) à des années lumières ; Thierry Valentin (Citroën AX) ayant quitté la course dès l'entame de la journée dominicale. Même cas de figure pour Philippe Fouilleul (Renault Clio 2), en manque de concurrence dans la plus petite cylindrée du Groupe F2000.
Groupe GT: Didier BERNARD retrouve les bonnes sensations

7e du classement final, avec des pointes aux alentours de la 4e place scratch dans certains secteurs chronométrés, Didier Bernard prouve qu'il a parfaitement compris le mode d'emploi de la Lotus Exige, auto rare en Rallye mais toujours efficace. Pour le compte de la victoire en GT de Série, il lui suffisait de rallier l'arrivée pour accrocher un nouveau succès à son palmarès, c'est chose faite !

Groupe Z: APCHIE trébuche, HARO acquiesce

Philippe Apchié, parti très fort d'entrée, part à la faute dès le premier secteur chronométré. Si les dégâts sont minimes, de précieuses minutes s'écoulent le temps que les spectateurs parviennent à sortir la Sierra Cosworth de sa mauvaise posture, et tronque tout espoir de victoire. Daniel Haro en profite, tout en ayant constamment gardé un œil sur la BMW 325 I du Berrichon Marc Duponchel.

Laurence Duarte décroche la Coupe des Dames face à Amandine Leydier. Sur les 86 autorisés à prendre le départ, 68 ont rejoint l'arrivée finale à Fronton, centre névralgique du Rallye.

Prochain Rendez-Vous : Le Rallye du Béarn (64), le Rallye de la Guirlande (16) et le Rallye du Quercy (46) les 28-29 Avril prochains.

Texte et photos : PQ47.