Rallye National Vallon de Marcillac 2012

Eric ROUSSET, veni vidi vici !
Maigre récompense pour les membres de l'ARVM par rapport au travail colossal mis en œuvre pour que la fête soie totale, puisque seulement 82 équipages se présentaient au départ du Rallye du Vallon de Marcillac, qui pour la troisième année consécutive se voyait inscrit en National. Malgré cela, le succès était au rendez-vous sur le plan sportif, en raison d'un plateau riche qualitativement, et ce dans toutes les catégories.
Grand habitué de l'épreuve, Jean-Michel Da Cunha (Mitsubishi Lancer Evo 7, A8) apparaissait comme un vainqueur potentiel, mais il devait composer avec la présence d'Eric Rousset, de retour après de longues années d'absence. En vue de sa participation au Championnat de France des Rallyes aux commandes de sa Peugeot 206 WRC ex-Cuoq, le Lozérien, associé à Christophe Sauce, avait inscrit dans son calendrier l'épreuve chère à Joël Romiguière, afin d'effectuer une bonne séance de roulage tout en appréhendant le comportement de l'auto. Objectif parfaitement atteint puisqu'il coiffe les lauriers en terres aveyronnaises, avec plus de 59 secondes sur son dauphin.
Pourtant, le samedi, c'est Jean-Michel Da Cunha qui donne le ton le premier dans l'ES 1 Nauviale-Leguens, longue de 12.1 kms, mais pour seulement un dixième face au redoutable Boris Carminati (Renault Clio R3), lui ayant tenu la dragée haute lors du récent Rallye des Thermes avant d'être victime d'une crevaison. Lionel Boutin (Peugeot 306 Maxi, A7K) est à 5s9 ; Cyril Dumoulin, ayant paré sa Mitsubishi Lancer Evo 6 d'une nouvelle robe pendant l'hiver, à 8s2.
Da Cunha creuse l'écart dans Saint-Georges, tandis que Jean-Laurent Chivaydel pointe le museau de sa BMW 318 Compact, de même qu'Eric Rousset celui de sa 206 WRC, pour le gain du podium. Mais dans la boucle suivante, Da Cunha, trahit par la mécanique de la Japonaise, jette l'éponge, ce qui permet à Carminati de rentrer en tête à Marcillac au soir de la première étape. Toutefois, seuls 7s5 le séparent de Rousset, ce qui n'est pas forcément à l'avantage de la Clio R3 par rapport au plat de résistance qu'attend les 59 rescapés le lendemain, à savoir Pruines-Pont de Mouret, longue de 25 kms, et faisant office de juge de paix du Rallye.
En effet, dès l'entame des hostilités dominicales, Eric Rousset, après une bonne séance de pris en main la veille, passe à la vitesse supérieure le lendemain en reprenant d'emblée 17s9 à son principal rival, lui permettant d'occuper le leadership provisoire. Jean-Laurent Chivaydel, troisième à l'issue de la première étape, conserve son bien acquis mais voir revenir dangereusement François Pelamourgues (Renault Clio R3), qui s'empare du troisième chrono de l'ES 5.
Rousset sur un nuage, Carminati ne peut rivaliser à armes égales face à la puissante Lionne et se contente de la médaille d'argent. En revanche, si les positions sont figées concernant la conquête du Graal, l'ultime marche du tiercé gagnant suscite bien des ardeurs entre les différents prétendants. Chivaydel, perturbé par des ennuis mécaniques lors des deux derniers chronos, lève le pied et rétrograde à la 6e position. Pelamourgues n'en demandait pas tant, et au terme d'une attaque de tous les instants, monte sur le podium final. Lionel Boutin acquiesce au sein du Carré d'As, tandis que Xavier Besson, qui inaugurait sa nouvelle arme, n'étant autre que la Mégane Maxi ex-Alerini, a terminé en boulet de canon par un superbe deuxième temps, le hissant au sein du Top 5 Final. Cyril Dumoulin, poussé dans ses derniers retranchements par le virevoltant Yvan Delmas (Citroën C2 R2 Max, R2B), s'octroie la 7e place pour un petit dixième seulement face au second cité. Enorme performance pour Olivier Nolorgues qui place sa « petite » Citroën Saxo VTS (A6) dans les rangs du Top Ten. Il devance Jean-Marc Bertrand (Peugeot 206 RC).

Groupe A: Da Cunha out, Rousset déroule

Premier leader, Da Cunha abdique dans l'ES 4, offrant la victoire sur un plateau à Eric Rousset dont rien ni personne n'est venu entraver la marche en avant le dimanche. Les Kit-Car n'ont pas été en reste également, avec dans l'ordre Lionel Boutin et Xavier Besson venant compléter le podium du Groupe A.
En classe A8W, Eric Rousset était seul. Jean-Michel Da Cunha ayant rapidement rejoint la liste des abandons, Cyril Dumoulin s'emparait de la couronne en A8, à l'image de Lionel Boutin en A7K.
Seuls deux postulants étaient au départ en A7, mais aucun ne rejoignait la ligne d'arrivée ; Francis Delhoustal (Renault Clio Williams) et Jacky Leroy (Renault Clio RS) ayant tous deux subi les affres de la mécanique.
Julien Majorel, aux commandes de sa Citroën Saxo Kit Car ex-Coria, cravachait ferme pour le gain de la A6K, mais des ennuis d'ordre mécanique dès le dimanche matin hypothéquait tout espoir de victoire. David Blanc (Citroën Saxo VTS) parti à la faute dès l'ES 1, Yohan Puechagut (Peugeot 206 XS) s'offrait l'opportunité, devant Dominique Lucadou (Citroën Saxo T4) et Guillaume Rieu (Peugeot 106 S16), qui se sont disputés âprement les accessits.
Olivier Nolorgues a quant à lui tiré toute la quintessence de sa Saxo VTS, et avec hargne et élégance, s'impose en A6. Le local Frédéric Issalys, pour son retour, n'a pu rivaliser avec la Saxo rose et mauve, à l'image de Sylvain Fournier, au volant de la Peugeot 106 S16 ex-Blanc.
Seul en A5K, Stéphane Vialettes (Peugeot 106 XSI) parvient péniblement à rejoindre l'arrivée suite à des ennuis mécaniques. Thomas Santarelli (Peugeot 106 Rallye) a dominé de la tête et des épaules la classe A5, sans que Patrice Védrine ou Frédéric Sannié, tous deux sur Peugeot 106 XSI, ne soient en mesure de contester sa suprématie. Gérald Cellier et son originale Fiat Panda était l'auteur d'une jolie prestation avant de se faire piéger dans l'ES 6.
Groupe N: Jean-Marc BERTRAND, première !

Profitant des déboires mécaniques de la 4 Roues Motrices de Julien Marty (Mitsubishi Lancer Evo 8), Jean-Marc Bertrand se hisse au sommet de la hiérarchie en Groupe N, signant ainsi son premier succès de groupe. Laurent Ardeois, jusqu'à lors 11e au général, était en mesure de lui donner la réplique, mais la belle Seat Ibiza TDI jaune a refusé tout service au cours l'ES 5. Dauphin, Pierre Costes (Renault Clio RS) récolte le fruit d'un parcours sans faute, tandis que le Villeneuvois Xavier Devecchi (Renault Clio Ragnotti) tutoie l'ultime marche du podium de Groupe, qui constitue également le podium de Classe N3.
Après le retrait prématuré de Sébastien Bertrand (Peugeot 106 S16) dès l'ES 1, il ne restait plus à Nicolas Hébrard (Peugeot 106 S16) qu'à dérouler, tout en surveillant dans ses rétroviseurs l'autre 106 S16 de Jean-Louis Rigal. Bastien Baules (Peugeot 106 S16) s'adjuge la médaille de bronze.
L'une des performances de premier ordre de cette 14e édition est à mettre, sans nul doute, à l'actif de Brice Albo, qui rentre dans le Top 20 avec une modeste 205 Rallye N1, talonné par la référence Sébastien Garcia (Peugeot 106 XSI). La troisième marche du podium d'une Classe N1 très relevée échoit à Bastien Clément (Peugeot 106 XSI).

Groupe F2000: CHIVAYDEL, à vitesse grand V

Bien que des ennuis mécaniques aient entaché sa performance, Jean-Laurent Chivaydel a poursuivi à grand pas l'apprentissage de la propulsion ce week-end, en claquant d'excellents chronos, gages de résultats prometteurs tout au long des prochains rendez-vous. Ses poursuivants ne sont autres que Frédéric Brugel et Hervé Grialou (Citroën Saxo VTS).
Si le nombre de candidats en Classe F2-14, où Chivaydel a régné de main de maitre, s'est considérablement réduit comme peau de chagrin au fil des spéciales, il en a été de même en F2-13. L'on attendait une lutte fratricide entre les trois valeurs sûres de la marque aux chevrons, à savoir Paul Lamouret, Alexis Sirmain et Romain Favreau, or il n'en a rien été. Lamouret abdiquait dès l'ES 1, imité par Favreau et Sirmain dans la suivante. C'est donc un tout autre bras de fer qui s'est peu à peu dessiné entre le trio des Saxo de Franck Castelbou, Hervé Grialou et Frédéric Brugel. Castelbou prenait l'ascendant lors de la première étape, avant de céder à la pression exercée par Brugel. Perdant plus de 18 minutes dans l'ultime secteur chronométré, il sombrait dans les abysses du classement, permettant à Brugel de rafler la médaille d'or. Grialou s'incline pour 17s4.
En F2-12, Loïc Pelat (Peugeot 106 Rallye) faisait figure d'épouvantail, mais sa prestation se révélait de courte durée (mécanique). Jonathan Pigeyre (Peugeot 106 XSI) a assommé littéralement la concurrence, malgré les assauts de Loïc Reginato (Peugeot 205 Rallye) avant l'abandon de ce dernier. Jérôme Moulène (Peugeot 106 XSI) acquiesce au rang de dauphin.
Groupe Z: Fernand DA CUNHA reste sur sa faim

Fernand Da Cunha, de retour au volant de la Sierra Cosworth évoluant désormais en Groupe Z, a perdu d'entrée son camarade de jeu, en la personne de Philippe Jean, la mécanique de la BMW M3 en ayant décidé autrement. Le lendemain, c'était au tour du premier cité de renoncer, la mort dans l'âme.

Groupe R: CARMINATI au-dessus du lot

Boris Carminati a une nouvelle fois eu l'occasion de démontrer, si l'était encore nécessaire, tout l'étendue de son talent, en faisant preuve d'une grande dextérité face à une concurrence rude, composée, entre autres, de François Pelamourgues. En embuscade, Yvan Delmas précède les deux Clio R3 de Jean-Philippe Hot et Paul Duarte, au coude-à-coude.

Ce sont en tout 46 concurrents qui ont rejoint le parc fermé final de cette épreuve très sélective, sur les 82 autorisés à prendre le départ.

Prochain Rendez-Vous : le Rallye Régional des Côtes de Garonne (33).

Texte et photos : PQ47. Vidéo : PassionRallye31, Rallye46.