Rallye Régional 24 Dordogne Périgord 2012
La revanche d'Antony MORA
La satisfaction était au rendez-vous pour les membres de l'Ecurie Dordogne Périgord, sous l'égide de leur président Paul Gauthier, puisque pour l'édition 2012 du Rallye 24 Dordogne Périgord, un nombre accru de partants par rapport aux trois dernières éditions se présentait au départ, ce qui venait récompenser les efforts de cette petite équipe, qui se bat pour conserver l'une des désormais rares épreuves de Dordogne. Et parmi les 66 équipages prêts à en découdre sur les spéciales de Saint Pardoux la Rivière (7.9 kms) et Savignac de Nontron (5.3 kms), une bonne poignée de pointures régionales avaient marqué d'une croix blanche ce traditionnel rendez-vous à leur calendrier. Parmi eux, le Sarladais Antony Mora, reparti pour une nouvelle saison au volant de la BMW 318 Compact, avait à cœur d'inscrire l'épreuve périgourdine à son riche palmarès, cette dernière ne lui ayant jamais sourit. Pour lui donner la réplique, on pouvait comptait sur une armada de BMW 318 Compact, ainsi que leur cousine germanique issue des ateliers du sorcier Villeneuvois, à savoir la Mercedes C180 aux mains de son nouveau propriétaire, Yves Arnaudeau. Sans oublier le Charentais Laurent Maurat, étrennant une rare et non moins magnifique Volkswagen Golf 4 Kit Car (ex-Liron), pour son retour très attendu après quatre ans d'absence.
Dès l'ES 1, Antony Mora, sans réelle surprise, dicte sa loi à l'ensemble de ses adversaires. Mais pour les accessits, la hiérarchie est bousculée par un impressionnant Jean-Luc Mazeau, qui, au gré d'une attaque de tous les instants, hisse sa Saxo Kit Car au rang de dauphin à 1s1, talonné par la Ford Escort Cosworth (A8) du Corrézien Pierre Lerosier, figurant à 5s1 du leader. Ancrés respectivement aux 4e et 5e temps scratch de ce premier secteur chronométré, les duettistes de la N3, Laurent Borderie (Renault Clio Ragnotti) et Eric Sauteur (Renault Clio RS) signe les prémisses d'un bras de fer haletant entre les deux représentantes de la marque au losange.
Après avoir creusé l'écart dans l'ES 2, Mora rentre au terme de la première étape avec un pécule de 8s7 sur la petite bombe grise du boulanger le plus rapide de France. Pierre Lerosier est quant à lui confortablement installé sur la dernière marche du podium, tandis que Borderie pointe à 19s2.
Le lendemain, la météo déjà capricieuse la veille s'intensifie, et c'est sous des ondées que les 60 rescapés entament les hostilités. Sur un terrain de jeu idéal pour sa Clio Groupe N, Sauteur en profite pour frapper un grand coup en signant le scratch pour 1s5 devant Mora, sans pour autant déstabiliser ce dernier au général. Borderie adopte la même stratégie offensive, et rafle le 3e temps, le propulsant sur le podium du classement général provisoire, pour quelques 9 dixièmes devant la Ford de Lerosier. Quant à Laurent Maurat, des problèmes électriques le contraignent à ranger sa superbe Golf sur les bas-côtés, la mort dans l'âme. Très en verve également dans Savignac de Nontron 2 où il s'empare du 2e temps, Borderie accentue son avance sur l'Américaine, tandis que David Champeau pointe le museau de sa Citroën C2 R2 Max en s'octroyant respectivement le 4e puis 3e chrono de cette première boucle dominicale.
Pendant que Mora gère progressivement la victoire qu'il voit se profiler à l'horizon, tout comme Jean-Luc Mazeau, Lerosier, quant à lui, poussé dans ses derniers retranchements par un Borderie virevoltant, récupère in-extrêmis son bien acquis depuis l'ES 1, et évince ce dernier du podium final. Eric Sauteur, à son tour, conclut sa superbe prestation au sein du Top 5, tandis que Champeau se voit récompensé de ses efforts par une 6e position finale. Pour leur premier Rallye au volant de leur toute nouvelle arme, une Renault Clio RS A7, les époux Aupetit ont parfaitement compris le mode de fonctionnement de l'auto, en signant des performances de premier ordre, ponctuées par des 5e et 6e temps scratch à la pelle le dimanche matin, leur permettant de s'installer à la 7e place du général. Ils damnent le pion au non moins talentueux Bruno Coste (Subaru Impreza STI), qui signe un retour à la compétition remarqué par le biais d'une 8e place, avec notamment un 3e temps dans l'ultime chrono. Yannick Patier (Citroën DS3, A8) et le local Bruno Brun (Renault Clio R3), referment quant à eux le cercle restreint du Top 10.

Groupe A: MAZEAU en fanfare

Sur ses terres, l'on était en mesure d'imaginer que Jean-Luc Mazeau allait certainement tenter de décrocher un beau résultat. Mais de là à l'imaginer sur les talons d'Antony Mora pour le gain du podium général, il y avait un fossé que même le plus téméraire des pronostiqueurs n'aurait osé franchir. Il s'adjuge tout naturellement le Groupe A devant un Lerosier téméraire, mais qui n'a pu combler le retard pris la veille. Aupetit hérite quant à lui de la médaille de bronze.
En A8, Lerosier, sur un nuage, n'a pas été inquiété, bien que Patier progresse au fil des Rallyes. Sébastien Martin (Mitsubishi Lancer Evo 7), plus en retrait, n'a pu également lui contester la suprématie. Sergio Faucher rendait son carnet de bord dès l'ES 1 suite à un début d'incendie sur sa Subaru Impreza WRX STI.
Seul représentant de la Classe A7K, Laurent Maurat a dû malheureusement écourter les premiers tours de roues de la belle Allemande.
La A7 a été l'apanage d'Aupetit ; son seul rival direct, en la personne de Jean Brasseur (Peugeot 206 RC), n'ayant pu défendre ses chances suite à une crevaison dès l'ES 3.
La A6K est à mettre à l'actif de Mazeau, à l'image de Jérôme Favre (Peugeot 106 XSI) pour le compte de la A5K, où il était sans concurrence. Pour le gain de la A6, l'avion Richard Duranton (Peugeot 106 S16) n'a laissé que des miettes à ses adversaires, constitués de Bruno Buton (Peugeot 106 S16) et André Auger (Citroën Saxo VTS) qui terminent dans cet ordre.
Groupe N: BORDERIE, épatant !

Le Groupe N a été, sans conteste, la catégorie la plus disputée du week-end. D'entrée, Borderie frappe un grand coup, avec toutefois dans ses rétroviseurs la menace Sauteur bien visible. Tandis que le premier poursuit sur un rythme effréné dans l'ES 2, le second lâche quelque peu prise, avant de revenir comme un boulet de canon le lendemain en enlevant le scratch de l'ES 3 ! Piqué au vif, Borderie repart le couteau entre les dents, et malgré la pression constante du second cité, parvient à maintenir une marge, certes infime, mais suffisante pour parvenir à décrocher le Graal sur ses terres, et par la même occasion un succès de classe N3. Sur sa Subaru Impreza N11, Bruno Coste est venu de temps à autre brouiller les cartes, mais doit se contenter au final de l'ultime marche du tiercé gagnant et des lauriers en N4, tout en repoussant à des années lumières les R5 GT Turbo de Cédric Papeix et Olivier Lauseille.
Outre le fait que le mano-à-mano Sauteur/Borderie ait retenu toutes les attentions, les affrontements ont été musclés également dans les petites cylindrées, à l'image de la N2 et de la N1. En N2, si Bruno Rougier (Peugeot 106 S16) prenait l'ascendant le samedi, il voyait Christophe Bouthier (Peugeot 106 S16) fondre peu à peu, et le coiffer sur le fil pour 5s8. En N1, David Galvagnon (Peugeot 106 XSI) n'a pas ménagé ses efforts pour contrer l'autre Peugeot 106 XSI de Jérôme Boissout, qui lui a donné bien du fil à retordre.

Groupe F2000: MORA évidemment

Comme de coutume, Antony Mora a survolé les débats en F2000. En seconde ligne, le Normand Philippe Gouley, en phase d'apprentissage de sa nouvelle BMW 318 Compact Delage Sport, récolte le fruit d'un parcours sans faute, tandis qu'Hervé Brouillaud, régulier, hisse sa vénérable Peugeot 205 GTI parmi le trio de tête. Venu de la région lyonnaise, Thierry Lagarrigue a abdiqué dès l'ES 2, trahit par la mécanique de sa BMW 318 Compact. Le retour après dix ans d'absence du Sarladais Dominique Cuevas aux commandes de la BMW 320 ex-Pezet n'a pas non plus été ponctué de succès ; il voyait son moteur partir en fumée dans l'avant-dernière spéciale.
Malgré quelques belles frayeurs, Nicolas Brasseur (Peugeot 106 S16) a dominé de la tête et des épaules en F2-13, en ne laissant que des miettes à Didier Barrias (Peugeot 106 S16) ; Stéphanie Lage (Peugeot 205 GTI) étant partie à la faute le dimanche matin.
Ayant perdu son camarade de jeu Mathieu Compagnon (Peugeot 106 S16) victime d'ennuis mécaniques, Franck Chaput (Peugeot 106 S16) a fait figure d'épouvantail en F2-12, sans que Ludovic Prosper (Peugeot 106 XSI) ne puisse contrecarrer ses ambitions. Pour leur premier Rallye au volant de leur Citroën AX Sport ex-Gaston, Alain et Charles Chouzenoux se sont bien amusés et repartent de Saint-Pardoux-la-Rivière avec un podium de classe à la clé.
Groupe GT: Jacques FORCES, sur le fil

Le plus rapide le samedi, Gérard Marie (BMW 135 I) manquait le coche le dimanche et laisser filer la couronne entre les mains de Jacques Forcès, ayant ressorti l'Hommell RS2, dont la classe GT9 lui échoit au passage.

Groupe R: CHAMPEAU, chapeau !

Tout au long des six spéciales chronométrées, David Champeau a su tirer toute la quintessence de la représentante de la marque aux chevrons, et avec hargne et élégance, prive du titre Bruno Brun (Renault Clio R3), qui se console avec la Classe R3 en poche. Jérôme Joussely (Renault Clio R3) a été relégué au rang d'observateur, de même que Pascal Phelippeau (Renault Clio R3).

En Coupe des Dames, Rosine Chauffour et Marion Cledel (Peugeot 206 RC, A7) ont rapidement trouvé le bon tempo face à la Xsara VTS (N3) de Floriane Phelippeau et Fernande Rousseau.
Au terme de cette 16ème édition particulièrement réussite, en partie grâce à l'implication de nombreux bénévoles et d'une organisation parfaitement rôdée, 56 Concurrents ont finalement rejoint le parc fermé final dans le centre ville de Saint Pardoux la Rivière.

Prochain Rendez-Vous : le Rallye National du Vallon de Marcillac (12), les 24 et 25 Mars.

Texte et photos : PQ47.