Rallye National de la Vienne 2012

Coup d'essai, coup de maitre pour les époux TAFFONNEAU
Le Rallye National de la Vienne a sonné ce week-end des 9 et 10 Mars la reprise de la saison rallystique en Comité Poitou-Charentes. Avec 81 concurrents autorisés à prendre le départ, les membres de l'Ecurie Châtellerault Poitou pouvaient se réjouir de présenter au public venu en masse un plateau de quantité et de qualité. En effet, avec plusieurs favoris aptes à s'emparer de la couronne samedi soir à Châtellerault, les bagarres s'annonçaient somptueuses le long des routes poitevines. Outre les principaux maitres d'armes du Groupe F2000, on dénotait la présence de 3 WRC, fait assez inhabituel sur un Rallye National de Coefficient 3 pour avoir le mérite d'être souligné. Outre la participation du Limougeaud Jean-Charles Beaubelique avec sa nouvelle acquisition, une Ford Focus WRC 08 en vue du Championnat de France des Rallyes, on retrouvait le Charentais Stéphane Jamot ; ayant troquée pendant la trêve hivernale sa Subaru WRC ancienne génération pour un modèle plus récent ex-Leandri. Enfin, Philippe et Corinne Taffonneau, équipage emblématique de la Région Centre, signait leur retour à la compétition avec la Mini John Cooper Works WRC. Avec un tel trio de choc, l'établissement d'un quelconque pronostic se révélait ardu.
Et pourtant, avant même le départ de l'ES 1 de Saint-Sauveur/Légné les Bois (13 Kms), les coups de théâtre étaient le mot d'ordre du coup d'envoi de cette 20ème édition : Jamot se voyait dans l'obligation de renoncer, la mort dans l'âme, sa Subaru refusant tout service à la sortie du parc fermé. Le pistard Simon Pagenaud, venu effectuer une pige en Rallye, à domicile, au volant de la Peugeot 306 Maxi louée chez MSR by GBI.com, subissait également les aléas de la mécanique au cours de l'ES 1. Jean-Charles Beaubelique, à son tour, parvenait à rallier l'arrivée de ce premier secteur chronométré, mais avec des soucis mécaniques perturbant sa séance d'essais grandeur nature en vue de la première manche du Championnat, le week-end prochain du côté du Touquet-Pas de Calais (62). Philippe Taffonneau, rare rescapé de cette hécatombe ayant touché les hommes de tête, s'empare du commandement avec 13s9 sur l'impressionnant Samuel Bezinaud, lui aussi de retour au volant d'une belle Allemande, en l'occurrence la BMW 318 Compact ex-Gouley. Il devance de moins de deux secondes les Mégane boys poitevins, Philippe Rageau et Thierry Boisdron, qui se tiennent dans un mouchoir de poche en 3 dixièmes seulement.
Taffonneau confirme dans Pays Châtelleraudais (10.450 kms), et rentre en tête à l'issue de la première étape au Parc Expos du Chillou avec un pécule de 21s8. Bezinaud se fait surprendre par le local Rageau dans cette même ES 2, glanant 2s4, ce qui lui permet de s'emparer du rang de dauphin. Aux aguets, Boisdron, 4e, contrôle les assauts de Mathias De Sousa (Renault Clio R3) et Pierre Lerosier (Ford Escort Cosworth), séparés de seulement un dixième.
Tandis que Taffonneau, sur un nuage, enfile les scratchs comme des perles, Boisdron hausse le ton et parvient à évincer Bézinaud du podium provisoire pour 2s5. Parti sur un bon rythme, De Sousa est freiné dans ses ardeurs par la mécanique, qui le contraint à jeter l'éponge dans l'ES 3. Les réjouissances sont également de courte durée pour Thierry Boisdron, qui rejoint la liste des abandons dans l'ES 5. L'horizon se dégage pour Bezinaud qui reprend son bien, à savoir une place au sein du trio de tête, pendant que Rageau creuse l'écart, se mettant à l'abri d'un retour éventuel de la Bavaroise. Lerosier, en pleine bagarre de Titans avec la Mitsubishi Lancer Evo 9 de Jean-Pierre Landron, quitte à son tour la scène au départ de l'ES 5 ; sa Ford Escort Cosworth se révélant capricieuse.
Malheureusement, l'ES 4 sera neutralisée au bout d'une vingtaine de partants, suite à la sortie de route sans gravité de Yann Guérineau (Renault Clio RS, N3). Un poteau EDF obstruant la spéciale, et le temps de dégagement étant plus long que prévu, l'ES 6 sera annulée.
Avec 41s5 d'excédent par rapport à la Mégane de Rageau, il ne reste plus qu'à Taffonneau de gérer sa victoire lors de la boucle nocturne, afin de l'emporter en toute sérénité. S'il cède le scratch de l'ES 7 au premier cité, il signe un dernier baroud d'honneur dans l'ES 8, avant de rentrer à Châtellerault savourer son premier succès de la saison, qui, sans nul doute, en appellera d'autres. Pour son retour, Bézinaud a fait forte impression et se hisse au sein du tiercé gagnant. Raphaël Sébire, ayant évolué vers la C2 S1600 ex-Amourette, a terminé en boulet de canon et se voit récompensé de ses efforts par une belle 4e place, acquise de haute lutte face à un Jean-Pierre Landron très en forme. 6e, Sébastien Berjot constitue l'une des plus belles performances du jour, après s'être octroyé notamment un 4e temps dans Saint-Sauveur/Légné les Bois 3, aux commandes de sa Lotus Exige (GT10).
En apprentissage de sa BMW 318 Compact, Mickaël Faucher rentre en 7e position. Il précède la Mitsubishi Lancer Evo 8 d'Olivier Ortholan, tandis que Jean Brasseur (Peugeot 206 RC, A7) et Alexis Bariteau (Renault Clio Ragnotti, N3), se sont départagés les places restantes du Top Dix final.

Groupe A: TAFFONNEAU impérial

Dans ce groupe décimé par les abandons, Philippe Taffonneau a régné en maitre tout au long des 7 spéciales disputées. Pour ses premiers tours de roues avec la C2 S1600, Raphaël Sébire a tiré toute la quintessence de la petite bombe verte et cueille la médaille d'argent. Jean Brasseur (Peugeot 206 RC) complète quant à lui le podium.
Jamot et Beaubelique sur le tapis, Taffonneau est le naturel leader de la Classe A8W. Seul partant de la A7K, Simon Pagenaud n'a quant à lui pas profité bien longtemps de la Lionne.
En A7, Brasseur n'a laissé que des miettes à ses adversaires, composés, entre autre, de Jean Blayon (Peugeot 206 RC) et du local Antoine Faucheux (Renault Clio Williams). De retour après sa violente sortie de route du Cœur de France 2011, David Cailleteau a rendu les armes dans l'ES 5, trahit par la mécanique. Sébire s'adjuge sans inquiétude la A6K, Benoit Tabaud découvrant sa nouvelle Peugeot 206 S1600, et Joël Bardin (Peugeot 206 XS) n'étant pas en mesure de rivaliser à armes égales.
En A6, le duel Yohan Morilleau (Peugeot 106 S16) / Johan Bertot (Citroën Saxo VTS) que l'on espérait a bel et bien eu lieu, un véritable mano-à-mano s'opérant entre les deux animateurs de cette classe bien fournie, mais qui tournait rapidement à l'avantage du premier cité. Julie Savatier (Citroën Saxo VTS) décroche quant à elle la Coupe des Dames.
Seuls dans leur catégorie, Patrick Brunerie (Peugeot 106 XSI) et Brice Ricou (Peugeot 205 Rallye) s'imposent respectivement en A5K et A5.
Groupe N: Une Mitsu' en cache une autre

Jean-Pierre Landron (Mitsubishi Lancer Evo 9) a dominé de la tête et des épaules le Groupe N, mais a toutefois dû surveiller dans ses rétroviseurs la Mitsubishi d'Olivier Ortholan. Alexis Bariteau entame la Saison de fort belle manière, en s'immisçant sur le podium, avec hargne et élégance. En N4, Pascal Rey (Mitsubishi Lancer Evo 8) s'est contenté d'observer les débats entre Landron et Ortholan.
Dans la catégorie N3, une pléiade de potentiels vainqueurs se présentait au départ. Bariteau tire le premier, talonné par Laurent Fauconnier (Clio Ragnotti), lui-même suivi de Yann Guérineau (Clio RS) et Ludovic Touvron (Clio Ragnotti) ; ces deux derniers faisant jeu égal dans l'ES 1. Guérineau reprend le flambeau lors de l'ES 2, sans pour autant déstabiliser Bariteau au général. Elancé sur un rythme effréné après avoir récupéré le leadership dès l'ES 3, le Vendéen hypothéquait tout espoir de victoire dans une sortie de route rédhibitoire dans la spéciale suivante. Bariteau, poussé dans ses derniers retranchements par une armada d'adversaires aux dents longues, emmenés par un impressionnant Touvron (9e puis 5e temps scratch dans Saint-Sauveur/Légné les Bois !) coiffait les lauriers in-extremis. Laurent Fauconnier parvenait à conserver l'avantage face à un Thomas Gaumé (Renault Clio Ragnotti) déchaîné pour le gain de l'ultime marche du podium.
Geoffrey Labrousse (Peugeot 106 S16) partait le couteau entre les dents pour le gain de la N2, avant qu'un cardan récalcitrant mette un terme prématuré à son envolée vertigineuse. Aymeric Ticot (Citroën Saxo VTS) récolte le fruit d'un parcours sans faute, pendant que Nicolas Foulon (Peugeot 106 S16) abdiquait, imité par Jérémy Brissiaud (Citroën Saxo VTS) et Guillaume Breussin (Peugeot 106 S16). Plus en retrait, Benoit Henkens épingle la place de dauphin, avec dans ses talons, l'Honda Civic VTI de Jonathan Ollivier.
Engagé dans des échauffourées viriles avec la 106 XSI de Jérôme Ricou, la Classe N1 tombe finalement dans l'escarcelle de Jimmy Cornueau (Peugeot 205 Rallye). Ces derniers sont séparés à l'arrivée de seulement 0s9. Pour son premier Rallye, Thibault Mulon (Peugeot 106 Rallye) rejoint sans encombre le parc fermé à Châtellerault, de surcroit sur le podium de classe.

Groupe F2000: RAGEAU à domicile

Samuel Bézinaud frappait un grand coup dès l'entame des hostilités, mais Rageau lui rendait la politesse d'emblée, pour ne plus quitter la tête du F2000. Boisdron sur le carreau, c'est l'autre BMW des frères Faucher qui acquiesçait au troisième rang.
Pascal Lecamus (Citroën C2) a fait figure d'épouvantail en F2-13, où Dany Rossignol (Peugeot 106 XSI), malgré une belle attaque, n'a pu lui contester la suprématie ; plus occupé à défendre bec et ongles sa deuxième place face aux assauts virulents de Cyril Guyot (Peugeot 306 XSI).
La F2-12 échoit à Jean-Louis Marie (Peugeot 106 XSI), fidèle du Rallye de la Vienne. Suivent William Fillin (Peugeot 205 Rallye) et Luc Barré (Citroën AX GTI).
Jérôme Véron (Peugeot 205 Rallye) a quant à lui contrecarré les ambitions de Laurent Demars (Peugeot 205 Rallye) et Vincent Anicic sur sa sympathique Peugeot 104 ZS, pour le gain de la plus petite cylindrée du Groupe F2000.
Groupe GT: BERJOT en toute sérénité

Impressionnant de bout en bout, Sébastien Berjot cueille une victoire amplement méritée. Jacques Forcès (Porsche Cayman S) parvient à tenir en respect François-Xavier Boissou (Nissan 350 Z).

Groupe R: Yannick RAME, seul rescapé

Suite au retrait de Mathias De Sousa et Fabien Labrousse, Yannick Ramé (Renault Clio R3) hérite de la palme.

59 Concurrents ont finalement rejoint le centre névralgique du Rallye, au Parc Expos de Châtellerault. Bravo à tous pour le spectacle fourni !
Prochain Rendez-Vous : le Rallye Régional 24 Dordogne Périgord (24), les 17 et 18 Mars.
Texte et photos : PQ47. Vidéo : PassionRallye31