Nouveauté au sein du Comité Languedoc-Roussillon pour l'ouverture de la Saison 2012 : après huit ans d'absence sur les calendriers, le Rallye Régional de Cabardès faisait son grand retour, sous l'impulsion de l'ASA Corbières. 91 concurrents ont répondu présent à l'appel des organisateurs, pour en découdre sur une spéciale alternant portions rapides et techniques, d'une distance de 6,8 kms et à effectuer en sens inverse sur les deux jours.
Non loin de ses bases tarnaises, Jérôme Berfa (Renault Mégane Maxi, FA7K), évincé des podiums depuis quelques temps, a retrouvé son panache en faisant course en tête tout au long des six secteurs chronométrés, malgré la pression constante du local David Balihaut, qui s'alignait aux commandes de sa nouvelle l'arme : la Mégane Maxi ex-Giraldo. Nul doute qu'une telle auto dont le potentiel n'est plus à démontrer, couplée à un pilote au sens de l'attaque redoutable, constitue un duo voué à être couronnée de succès.
Dès l'ES 1 « Salsigne-Villardonel », Berfa s'empare des rênes du Rallye, bien que Balihaut, pour sa première épreuve avec la Mégane, ne concède que 2s6 au leader provisoire. En parfaite osmose avec sa BMW 318 Compact, Thierry Costeraste pointe au 3e rang, tandis que les Groupe R de Rémi Jouines (Peugeot 207 RC) et Laurent Rivals (Renault Clio R3 Max) se départagent les places d'honneurs à coup de dixièmes de seconde. Berfa confirme dans la suivante en collant près de 3 secondes à son principal concurrent, tandis que pour le gain de la médaille de bronze, une pointure de taille fait son apparition en la personne du Catalan Climent Domingo, aux commandes de sa vaillante Peugeot 206 S1600 (A6K), paré à attaquer une saison qui se déroulera essentiellement sur les épreuves françaises. Tandis que Balihaut s'octroie l'ES nocturne pour deux dixièmes seulement, Berfa rentre en tête à Villegailhenc, centre névralgique du Rallye, à l'issue de la première étape, fort d'un pécule de 5s3. Cependant, la rapidité d'adaptation de Balihaut à cette auto de légende qu'est la Mégane Maxi, signe les prémices d'une bataille ardue le lendemain entre les deux protagonistes, l'un en vue de conserver son bien acquis lors de cette première journée, le second afin de tenter de décrocher les lauriers. Pour le gain de l'ultime marche du tiercé gagnant, Climent Domingo, venu brouiller les cartes en fin d'étape, fait perdurer également le suspense, bien que Costeraste possède un excédent de 3s7 sur la redoutable Lionne.
Berfa inaugure l'étape dominicale par un nouveau scratch, mais seuls 0s4 le séparent de Balihaut, de plus en plus menaçant. Bien que poussé dans ses derniers retranchements, Costeraste ne peut faire face au retour tonitruant de Domingo qui fond littéralement sur la Bavaroise, avec la Clio R3 de Rivals dans ses basques. Malheureusement, la spéciale sera interrompue suite à la violente sortie de Frédéric Casoratti et Lionel Barthas (Peugeot 206 S16, F214), imposant l'évacuation de l'équipage à l'hôpital pour de plus amples contrôles. Nous leur souhaitons bon courage et prompt rétablissement, en espérant les voir de retour au plus vite.
Si Balihaut cravache ferme dans l'ultime ES en collant 4s1 à Berfa, cela n'empêche nullement ce dernier de s'imposer, avec un excédent de 1s6. Balihaut ne pouvait espérer mieux pour une première réelle prise en main de sa monture, et se contente du rang de dauphin. Climent Domingo a quant à lui haussé le ton progressivement pour en conclure au sein du trio de tête. Laurent Rivals vient mourir au pied du podium, tandis que Thierry Costeraste acquiesce en 5e position finale.
Le Cabardès marquait également les premiers tours de roues de Jean-Laurent Chivaydel avec sa nouvelle bête ; l'Aveyronnais ayant opté pour une Allemande au cours de la trêve hivernale. Ce dernier a progressivement pris la mesure du potentiel de la BMW 318 Compact ex-Michel Moinet, pour rentrer à bon port à une encourageante 6e place. Il damne le pion à Rémi Jouines (Peugeot 207 RC), tandis que Pascal Janel hérite d'une 8e position aux commandes de sa superbe Citroën C2 S1600. Thomas Rizo (BMW 135 I) a quant à lui tenu en respect la Clio Ragnotti de Ludovic Marigo, qui referme le cercle restreint du Top Dix.
Groupe A:
Une Kit-Car sinon rien
Avec deux Kit-Car 2 litres ainsi qu'une S1600, en l'occurrence la 206 de Climent Domingo, sur le podium final, et donc naturellement du Groupe A, leurs pilotes ont prouvé que ces autos ont encore leur place parmi les épreuves de Coupe de France, bien que le règlement ait décidé de les passer à la trappe dans les prochaines années.
La A8, comme bien trop souvent hélas, a été décimée par les abandons, suite aux retraits successifs des locaux José Navarette (Subaru Impreza WRX) et Ronald Garcès, de retour en Rallye au volant de la Ford Escort Cosworth du célèbre montagnard gersois Gérard Airieau.
En toute logique, Berfa décroche la timbale en classe A7K, à l'image de Domingo en A6K, où Janel ne l'a pas réellement inquiété. Frédéric Toubert (Peugeot 206 RC) rafle quant à lui la mise en A7, Laurent Palaysi (Renault Clio Williams) et Franck Desjardins (Citroën ZX) n'ayant pu le déloger du rang de favori.
Marc Delforge (Citroën Saxo VTS) a affirmé sa suprématie en A6 face à l'autre Saxo VTS emmenée par Serge Gastou, pilote émérite de Course de Côte. Sylvain Tarallo (Peugeot 106 S16) s'adjuge la médaille d'argent.
En A5K, un bras de fer s'était opéré entre les 106 XSI de Vincent Padilla et Stéphane Vialettes ; un duel vite tronqué par des ennuis mécaniques pour le premier cité, le faisant plonger dans les abysses du classement. Sans être inquiété, le second récoltait le fruit d'un parcours sans faute. Entre les deux animateurs de la catégorie, s'intercale la 106 XSI de Benjamin Villaret, finaliste à Autun la saison dernière.
Groupe N:
MARIGO triomphe
Avec sa fidèle Clio Ragnotti N3, l'acrobate Ludovic Marigo a survolé les débats, ne concédant qu'un scratch dans l'ultime ES à la puissante Mégane RS de Michel Reboul. Le premier cité a prouvé une nouvelle fois qu'une Clio Ragnotti bien emmenée était en mesure de faire la nique à des autos bien plus affutées, notamment les 4 Roues Motrices du Groupe N, qui terminent dans un tir groupé, avec dans l'ordre, Reboul, Sylvain Maillard (Subaru Impreza STI) et Jacky Dagnac-Lagrange (Subaru Impreza STI), ce qui constitue le podium de la N4.
Marigo intouchable en N3, Sylvain Rouquette (Renault Clio Ragnotti) et Régis Aspar (Renault Clio Williams) se sont contentés des places d'honneurs.
Avec la sortie de route rédhibitoire de la référence Jérôme Dupuy (Citroën Saxo VTS) dès l'ES 2, les débats en N2 s'annonçaient plus ouverts, bien que Clément Biau (Citroën Saxo VTS) ait rapidement dicté sa loi à la Peugeot 106 S16 de Xavier Melchissedec et à la Saxo VTS d'Adrien Carrère.
La Classe « biberon » tombe dans l'escarcelle de la valeur sûre Sébastien Garcia (Peugeot 106 XSI), sans que les 205 Rallye de Brice Albo et Cédric Teisseyre n'aient démérité. A noter que Cédric organise à l'occasion du Rallye Régional du Frontonnais (31), les 14 et 15 Avril prochains, le 2e Challenge N1 avec récompenses financières à la clé, ceci en vue de favoriser cette classe emblématique du Groupe N, où les bagarres sont souvent tout aussi passionnantes que celles qui animent le haut des tablettes.
Groupe F2000:
COSTERASTE de bout en bout
Rien ni personne n'est venu entraver la marche en avant de Thierry Costeraste au cours des six secteurs chronométrés. Jean-Laurent Chivaydel, encore au stade d'apprentissage de la BMW, n'était pas tout à fait en mesure de lui contester la victoire, mais gageons qu'il constituera un client sérieux lors des prochains rendez-vous. Benjamin Cardenas, dont la 306 XSI arborait une nouvelle et sympathique déco, est parvenu à repousser les velléités du rapide Loïc Lacoste (Peugeot 205 Maxi), qui, pour son retour après une absence d'un an sur les épreuves, s'immisce dans le Carré d'As. A noter que le jeune et prometteur Ayrton Lechartier, sur la Clio Williams ex-Fauchié, occupait une place dans le Top Dix avant de devoir rendre les armes, suite à un cardan épris de liberté sur la ligne de départ de l'ultime ES. Même punition pour les Marmandais Guillaume et Marc Chapelle sur leur Renault 5 GT Turbo, rangés sur les bas-côtés à l'issue de l'ES 1 (joint de culasse).
Jérémy Magnan a tiré toute la quintessence de sa Saxo VTS en F2-13. Lionel Villaret s'offre l'opportunité en se classant second, tandis que Sylvestre Expece (Peugeot 205 GTI) a pris l'avantage sur David Rodriguez (Peugeot 205 GTI) en vue de refermer le podium.
La Classe F2-12 a été synonyme d'affrontements virils entre la Clio 16S de Frédéric Azalbert, la 106 Rallye de Julien Cabrol et la 205 Rallye d'Alain Fleury, tous trois terminant dans cet ordre final.
En F2-11, Philippe Fouilleul (Renault Clio II) est venu contrecarrer les ambitions d'Alexandre Cenès (Autobianchi A112 Abarth).
Groupe GT:
Thomas RIZO esseulé
Seul au départ en GT de Série, Thomas Rizo (BMW 135 I) n'a pu se jauger face à la concurrence.
Groupe R:
RIVALS sur ses terres
En Groupe R, Laurent Rivals est passé à travers tous les pièges, devançant une armada d'adversaires aux dents longues, avec à leur tête Rémi Jouines. Le second membre de la famille Rivals, Fabien, disposant d'une Citroën DS3 R3, complète le podium du Groupe R et de la catégorie R3.
Les concurrents du Championnat de France Junior était venu grossir les rangs de la R1 en vue d'une ultime préparation avant la première manche au Touquet. Si l'aventure se terminait mal pour Anthony Balester, qui pulvérisait sa Twingo R1 au cours de l'ES 2, ou pour Cédric Coste (Renault Twingo RS), trahit par la mécanique dans cette même ES, Kévin Coste caracolait en tête, avec dans ses roues Jérémie Serieys.
Pour le compte de la Coupe des Dames, c'est Fabienne Lassalle et Carole Cuenot (Citroën Saxo VTS) qui s'empare du titre suprême. Au total, 72 concurrents ont rejoint le parc fermé final à Villegailhenc.
Bravo à l'ensemble des concurrents pour leur prestation, ainsi qu'aux membres de l'organisation pour avoir relever le défi de remettre sur pied cette épreuve, qui a rencontré un joli succès.
Prochain Rendez-Vous : le Rallye National de la Vienne (86), les 9 et 10 Mars à Châtellerault.
