Rallye de la Fougère 2012
Lionel JACOB, d'un cheveu !
La saison ne pouvait démarrer on ne peut plus mal en Aquitaine avec l'annulation du Rallye National de Bonaguil, prévu les 11-12 Février, suite aux conditions climatiques hivernales. Le Rallye de la Fougère ouvrait ainsi pour la seconde fois consécutive le calendrier de la Saison 2012. Ce sont en tout 87 concurrents en Moderne qui ont répondu présent à l'appel des organisateurs, sous la coupelle de Claude Pina, pour en découdre tout au long des deux spéciales concoctées par l'ensemble des membres du Team Laurentus : Villeneuve, longue de 8 kms, qui reprenait l'ancien tracé de Mourlan en sens inverse, et Le Puy (5.080 kms) ; à effectuer chacune trois fois, dont un passage le samedi. Toujours désireux d'accroitre la qualité de leur épreuve, qui, au fil des ans, s'est taillé une solide réputation dans le Grand Sud-Ouest, le comité d'organisation a placé ce cru 2012 sous le signe de l'innovation, puisqu'en parallèle du Rallye Moderne, se déroulait le 1er Rallye VHC de la Fougère. Soulignons également le travail colossal mis en œuvre afin de faire de ce rendez-vous incontournable un grand succès populaire en terres médocaines, et gageons que l'évolution du Rallye à l'échelon National en 2013 rencontrera un engouement certain auprès des concurrents et du public.
Côté sportif, le parc fermé présenté sur le site de l'Espace Pierre de Coubertin a fière allure le samedi matin, puisque de nombreux candidats au rang suprême ont fait le déplacement. Si le vainqueur de l'édition précédente, Pierre Roché, ne remet pas son titre en jeu, celui-ci préférant évoluer en ouvreur afin d'effectuer une séance de roulage avant l'entame du Championnat de France des Rallyes aux commandes de sa nouvelle arme, la Mini John Cooper Works WRC ; son père Jean-Luc était en outre de la partie au volant de la Peugeot 207 S2000. Face à lui, Michel Hayet ; Subaru vendue ; se présentait au départ avec la Fiat Punto S2000, tandis qu'une armada d'adversaires aux dents longues ne cachaient pas leur ambition de tenir tête à ces derniers, notamment Lionel Jacob (Peugeot 206 S16, F2000), Frédéric Purrey (Ford Escort Cosworth, FA8), Mickaël Terrière (Citroën C2 S1600, A6K), Olivier Ortholan (Mitsubishi Lancer Evo 8, N4), Paul Gauthier (Toyota Célica GT Four, FA8), voire Mathias De Sousa (Renault Clio R3).
Dans l'ES 1, Frédéric Purrey confirme son excellente fin de saison 2011 où il avait raflé la mise au Médoc, en pointant en tête du classement. Sur ce tracé rapide, il est talonné de près par le talentueux Lionel Jacob, à 0s7, tandis que Michel Hayet accuse un déficit de 0s9. Mais retardé dans l'ES 2 par des soucis de tulipe arrière gauche, l'équipage de la Ford orange concède 9s2 et rétrograde en 5e position. Jean-Luc Roché signe le meilleur chrono, avec à ses basques, Lionel Jacob, qui, fort de sa régularité, rentre en tête de la première étape. Toutefois, seuls 5 dixièmes le séparent de la 207 S2000 aux couleurs du Team FJ ; des écarts infimes prémices de sérieuses échauffourées tout au long de l'étape dominicale. Malgré un Mickaël Terrière au mieux de sa forme et de plus en plus menaçant au fil des chronos, Michel Hayet conserve sa position provisoire au sein du trio de tête, avec un excédent de seulement 0s2 sur la représentante de la marque aux chevrons.
Piqué au vif, Purrey remet les pendules à l'heure le lendemain dès l'entame de la seconde étape, et débute sa remontée vers le podium. Le duel intense auquel se livrent respectivement Jacob et Roché retient quant à lui toutes les attentions, puisque les deux Lionnes font jeu égal au cours des deux chronos de la première boucle matinale, bien que Jacob parvienne à conserver un maigre avantage de 0s5. Roché repart à l'offensive dans l'ES 5 et récupère le leadership, mais Jacob, poussé dans ses derniers retranchements par son adversaire, sort la grosse attaque dans l'ultime ES. Ses efforts s'avèrent payant puisqu'il coiffe la couronne pour seulement 0s4, et ajoute ainsi une deuxième victoire à son palmarès déjà éloquent, après son succès au Béarn 2011. Jean-Luc Roché hérite ainsi de la position de dauphin, tandis que Purrey, auteur de trois scratchs sur six, se console en complétant le tiercé gagnant.
Au pied du podium, Mickaël Terrière n'a pas démérité lui non plus, bien qu'ayant frôlé la correctionnelle. Il a par ailleurs repoussé les ardeurs d'un Cédric Orillac en parfaite osmose avec sa Saxo Kit Car et auteur de performances de premier ordre ce week-end, comme en atteste son 3e temps scratch dans l'ES 4 « Le Puy » ; de bon augure pour la suite de la saison. Mathias De Sousa (Renault Clio R3) hérite de la 6e place, face à la Clio RS (N3) de l'avion Sauteur, qui s'est payé le luxe de damner le pion à des autos bien plus affutées que la sienne. Le Thibérien Jérôme Joussely hisse quant à lui sa Renault Clio R3 au 8e rang du général, tandis qu'Olivier Ortholan, sur sa Mitsubishi Lancer Evo 8 ex-Bocquet rentre à bon port en 9e position. Alors qu'il briguait un podium final, Hayet a perdu tout espoir de bien figurer dans l'ES 3, et se console avec un Top Dix à la clé.

Groupe A: Champagne pour Jean-Luc ROCHE

Frédéric Purrey était le mieux engagé dans la conquête du Graal, mais des ennuis d'ordre mécanique venaient perturber son ascension vertigineuse. Jean-Luc Roché n'en demandait pas tant, et coiffe les lauriers, bien que son rival soit revenu comme un boulet de canon, le dimanche, en s'inclinant de peu. Malgré une grosse touchette, Mickaël Terrière n'a pas lâché prise et repart de Saint-Laurent-Médoc avec la médaille de bronze, ce malgré la pression constante de Cédric Orillac.
En A8, Purrey a fait figure d'épouvantail face à la Toyota Célica GT Four de Paul Gauthier, et empoche ainsi de précieux points, qui, on l'espère, le mènera vers une qualification à la Finale de la Coupe de France des Rallyes 2012 se déroulant à Gap. En A7S, Roché a tenu en respect l'Italienne de Hayet.
Dans une classe A7K désertique, il suffisait à Fabrice Bilhot (Renault Clio 3 RS) de rentrer sans encombres en parc fermé final, pour s'adjuger la victoire. Ce qu'il effectue, de surcroit à une belle 14e place au général. En raison de l'absence de grand favori, les débats en A7 s'annonçaient animés. Jérôme Herminet (Renault Clio 16S) ne pouvait défendre ses chances, il renonçait, la mort dans l'âme, sur ennuis mécaniques, avant même le départ de l'ES 1. Le Montagnard Sébastien Marque (Renault Clio 16S) évoluant désormais en Rallye, l'a imité dans l'ES 3 en partant à la faute. Jean-Philippe Rousseau (Renault Clio Williams) n'a donc pas été inquiété, en reléguant ses concurrents directs, Jérémy Guespin (Renault Clio Williams) et Thierry Corbel (Peugeot 306 S16) aux places d'honneur.
La A6K a en revanche été le théâtre de réelles empoignades. En effet, dès l'entame du Rallye, un véritable mano-à-mano s'est opéré entre Terrière et Orillac. Ce dernier se voit contrecarrer ses ambitions pour seulement 2s8. Un peu plus en retrait, Jean-Luc Mazeau (Citroën Saxo Kit Car) reprenait confiance après sa sortie de route du côté de Sarlat en 2011. Le Basque Sébastien Larçabal (Peugeot 106 XSI) n'a pu lutter à armes égales face aux S1600 et autres Kit Car. Il a toutefois roulé sur un rythme soutenu de bout en bout de l'épreuve, et se voit récompensé de ses efforts par la 22e position finale.
Johan Bertot (Citroën Saxo VTS, A6), Jérôme Favre (Peugeot 106 XSI, A5K) et Sébastien Bourhis (Peugeot 106 Rallye, FA5) se retrouvaient esseulés dans leur catégorie, et s'imposaient donc naturellement. 		Groupe N: SAUTEUR au-dessus du lot

Les 4 Roues Motrices n'ont pas empêché le Périgourdin de rafler la mise dans un Groupe où la bagarre fait toujours rage. Désormais exilé dans la Vienne, Olivier Ortholan poursuivait l'apprentissage de sa nouvelle monture. Pascal Rey (Mitsubishi Lancer Evo 8, N4) s'offre quant à lui l'opportunité de figurer sur le podium. Derrière le duo de Japonaises, Cédric Lassalle inaugurait de fort belle manière sa nouvelle acquisition, une BMW 325 I pour le gain de la 3e place en N4.
Comme à l'accoutumée, Sauteur rafle la mise en N3, sans concurrence réelle. La médaille d'argent a été l'apanage de Jérôme Rebès (Honda Civic Type R). 3e, Boris Elgoyhen (Renault Clio Williams) a profité de l'abandon mécanique d'Olivier Noël (Renault Clio RS) et de Laurent Corbineau (Renault Clio Ragnotti).
En N2, Damien De Wilde et Geoffrey Labrousse, tous deux sur Peugeot 106 S16, ont gratifié le public d'un numéro de haute voltige. Si le local De Wilde bouclait la première étape en tête, il résistait tant bien que mal le dimanche aux assauts de Labrousse, qui parvenait au final à coiffer sur le fil le premier cité. Vanessa Verry (Peugeot 106 S16) récolte le fruit d'un parcours sans faute, tandis qu'Eddy Larme (Peugeot 106 Rallye), et Julien Lambert, de retour au volant d'une Saxo VTS, ont abdiqué.
La plus petite cylindrée du Groupe N tombe dans l'escarcelle de Billy Galin (Peugeot 205 Rallye), face à la 205 Rallye de Stéphane Bailloux.

Groupe F2000: JACOB frappe fort

A la lecture de la liste des partants, le Béarnais Lionel Jacob apparaissait comme le vainqueur le plus probable. Le jeune espoir Aquitain n'a pas dérogé à la règle en s'octroyant également la victoire scratch. En embuscade, Patrice Chaussat (Citroën Saxo VTS, F213) tutoyait la 7e place au général avant d'être stoppé dans son élan par la mécanique. Freddy Nadeau (Volkswagen Golf GTI) prenait le relais mais devait rendre son carnet de bord à quelques encablures de l'arrivée, suite à un début d'incendie. Au final, Hervé Brouillaud (Peugeot 205 GTI) triomphe au second rang, de peu face à la BMW 318 Compact de David Laussel.
En F213, suite aux retraits successifs de Chaussat, Nadeau et Dany Rossignol (Peugeot 106 XSI) ; out dès l'ES 1, Romain Favreau, qui étrennait sa nouvelle Saxo VTS ex-Benne décrochait la palme. Nul doute qu'avec une telle auto entre les mains, Romain devraient rapidement jouer les trouble-fêtes dans cette catégorie sur les épreuves à venir.
En F212, Mathieu Compagnon a tiré toute la quintessence de sa Peugeot 106 Rallye. André Holzach (Citroën AX Sport) et Didier Helwin (Renault Clio 2) suivent. 		Groupe GT: Didier BERNARD se distingue

Didier Bernard a pris la mesure de son originale Lotus Exige pour s'imposer en GT de Série. François-Xavier Boissou s'est contenté de faire glisser sa célèbre Nissan 350 Z rouge, pour le plus grand plaisir du public.

Groupe R: DE SOUSA à l'arrachée

Nouvelle auto, nouveaux objectifs cette saison pour le jeune Mathias De Sousa. Après une Saison 2011 en Twingo R2 dans le cadre du Championnat de France, la valeur montante du Comité Poitou-Charentes a opté pour une Renault Clio R3 en vue de la qualification à la Finale de Gap. Le week-end s'est avéré positif pour ce dernier puisqu'il empoche la 6e place, assortie du premier succès de la saison en Groupe R. A l'affut du moindre faux pas de leur adversaire, Jérôme Joussely et Bruno Brun (Renault Clio R3) ont acquiescé, tandis que Pascal Phelippeau, également sur Clio R3, s'immisce au sein du carré d'As.
En R2, Thierry Bureau (Citroën C2 R2) a affirmé sa suprématie face à l'autre C2 R2 du Bergeracois Thomas Vergines. Seul en R1, Julien Rambault (Renault Twingo) en profitait pour effectuer une mise en jambe avant de rejoindre les routes du Touquet-Pas-de-Calais, en vue du Championnat de France Junior.

La Coupe des Dames a été l'apanage de Sophie Micheneau (Citroën Saxo VTS), bien que Stéphanie Lage et Elodie Rougier (Peugeot 205 GTI) ne lui aient pas laissé un instant de répit. En Rallye VHC, Jean-Pierre Levasseur (Porsche 911 Gr4) dictait sa loi dans l'ES 1, avant de se faire surprendre par Serge Cazaux (Porsche 911 Gr4), qui enfonçait le clou le dimanche et s'imposait au final. Au total, 69 concurrents ont rallié l'arrivée finale. A noter qu'à l'instar de Pierre et Martine Roché, des ouvreurs de luxe officiaient sur cette 5e édition, notamment Jean-Sébastien Vigion et Pascal Lescloupé sur une Renault Clio R3, et Jacky Duchaine associé à Alain Baluto, les deux organisateurs des deux dernières Finales, à savoir Autun et Le Pays Basque, au volant d'une Alfa Roméo. Bravo à tous pour le spectacle fourni !

Prochain Rendez-Vous : le Rallye Régional de Cabardès (11), les 3 et 4 Mars.

Texte et photos : PQ47.